Reflexxion
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Défi n°1 : La Journée de la Femme.

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Défi n°1 : La Journée de la Femme. Empty Défi n°1 : La Journée de la Femme.

Message  Mariiiiiine Mer 9 Mar - 23:45

(On va faire comme s'il s'agissait d'un tout nouveau sujet et que je n'avais pas mis 146 mois à écrire une suite minuscule, d'accord ?)
Bonjour, bonsoir !
Je vous livre ici la toute première partie du défi que Mélanouille m'a proposé. Alors à la base, je dois avouer que ce n'est pas du tout ce que j'avais prévu de poster, puisque j'avais commencé un nouvel OS sur Nakamaru. Cependant, j'ai eu un sursaut de conscience et je me suis dit qu'il serait peut-être temps que je termine mes défis, ce que je vais faire. Je commence par celui-là, je ne sais pas encore combien de parties il aura, je pense à quatre, mais rien n'est sûr. Le deuxième défi verra ensuite le jour, puis ce sera le tour des KAT-TUN's announces. Enfin, je posterai mon OS qui s'appelle, soit dit en passant "White World". C'était histoire de mettre un peu d'ordre dans mes idées. Pour terminer, car oui, la liste se prolonge encore, je ferai le lancement de mon tout nouveau projet. Je ne vous en dis pas plus ! Et je vous laisse lire (je m'éclipse au "Salon" pour éviter de recevoir des tomates dans la tronche).
Bisous !






_____Lorsque Koki se réveilla ce matin là, il savait que cette journée serait mauvaise. Il ignorait pourquoi il avait cette impression, mais cela lui ternit considérablement le moral ; c'est donc dépité qu'il se dirigea vers sa salle de bain. Une fois arrivé, il fit longtemps face au miroir accroché au-dessus de son lavabo, son regard plongé dans ses propres yeux. Non pas par souci esthétique, mais plutôt en un ultime espoir de motivation. Cependant, sa barbe et sa moustache naissantes, ses cheveux noirs trop longs qui partaient en tout sens et son air blasé eurent tôt fait de le décourager. Ainsi, après un long soupir (et après s'être préalablement déshabillé), il se glissa sous la douche, tout résigné qu'il l'était à endurer ce mercredi.
_____Il eut beau traîner autant qu'il le put sous le jet d'eau bouillante, arriva tout de même le moment fatidique où il dût s'extirper de sa douche, sous peine d'arriver en retard à son travail. C'est donc propre et habillé mais non rasé et les cheveux dégoulinant sur ses épaules et dans sa nuque (en ce matin d'hiver, les gouttelettes glacées qui parvenaient à glisser le long de son dos le faisaient frissonner) qu'il se rendit dans sa chambre en traînant les pieds. Il attrapa ses clefs et son portable. Distraitement, alors qu'il se rendait à la cuisine, afin de grignoter un morceau en vue de la longue matinée qui se profilait, il regarda son mobile. Interloqué, il constata alors qu'il avait une dizaine d'appels en absence ; tous provenaient de Kazuya, l'un de ses amis. Pourquoi diable celui-ci avait tant insisté pour lui parler, de si bon matin ? Car tous les appels avaient été émis soit peu avant le réveil de Koki, soit lorsque celui-ci se lamentait sous sa douche. Soudain, comme en réponse à l'appréhension qui grandissait en lui, son téléphone se mit à vibrer. « Appel entrant : Kazuya » lui indiqua l'appareil. S'attendant à recevoir une mauvaise nouvelle, il inspira un grand coup, et décrocha.

_ Allô ?

_____Tout ce qui se passa ensuite fut si confus que Koki occulta une grande partie des détails. Ce dont il parvenait à se souvenir était qu'il avait quitté son appartement au pas de course direction celui de Kazuya, sans prendre le temps de se demander si son ami serait réellement là-bas. Or en réalité, le laps de temps qu'il avait oublié semblait décisif pour comprendre sa soudaine course. En effet, Koki qui, sous son apparence de brute, se souciait énormément de ses proches, ne put s'empêcher d'angoisser lorsqu'au téléphone, Kazuya lui bredouilla quelques phrases alambiquées sans queue ni tête, dans lesquelles on apercevait un affolement croissant. Cette montée d'adrénaline lui donna des vertiges et il chancela légèrement. Il inspira profondément deux ou trois fois pour retrouver un semblant de calme. Cependant, la voix de Kazuya persistait dans sa tête, l'empêchant ainsi de se concentrer et de réfléchir posément à la situation. En fait, et Koki ne s'en aperçut qu'à cet instant, le jeune rappeur n'avait pas lâché son téléphone portable qu'il appuyait fermement contre son oreille gauche. Pas étonnant que la voix de son ami ne disparaissait pas de son esprit. Soudain, Kazuya éclata en sanglots et Koki renonça à tout espoir pour trouver une solution. Il ne put que baragouiner un minuscule "Attends-moi, j'arrive" à son collègue et ami, posa son téléphone sur le premier meuble qui passait, et quitta son appartement le plus rapidement qu'il put, en oubliant même de refermer la porte derrière lui.
_____Koki connaissait le chemin qui menait chez son ami sur le bout des doigts. En se débrouillant bien, il lui était aisé de le parcourir en une dizaine de minutes. Cependant ce jour-là, le jeune rappeur était si bouleversé que les rues qu'il arpentait lui semblaient tantôt inconnues, tantôt déjà-vues, le forçant à s'arrêter en cours de route pour tenter de se remettre les idées en place. Très vite, la question fataliste du « Où suis-je ? » se transforma en « Qu'est-ce qui avait bien pu mettre Kazuya dans cet état ? », le forçant à poursuivre sa course dans la confusion et les dédales de rues. Jamais le trajet ne lui sembla aussi long, et il craignait de n'arriver trop tard. Oh, Kazuya n'était pas stupide au point de faire une bêtise (du moins, Koki espérait que rien ne changerait cette certitude) mais son état pouvait empirer. Après les sanglots hystériques, la prochaine étape de la dégradation, c'était la mutilation ? L'idée fit frissonner Koki qui, plongé dans ses pensées macabres, en oublia toute prudence. Un bruit de klaxon le fit redescendre sur terre alors qu'il traversait un passage piéton sans avoir préalablement vérifié que la voie était libre. La voiture effectua un brusque freinage, les pneus crissant sur le béton. Affolé, et à présent immobile, ses yeux s'agitaient en tous sens, l'empêchant ainsi de distinguer le chauffeur de la voiture. La portière s'ouvrit et un mot d'ordre s'imposa à son esprit : Kazuya. Non, décidément, il n'avait pas de temps à perdre. Pour la seconde fois de la journée, il partit au pas de course. Il crut entendre, au milieu de sa réflexion, quelqu'un l'appeler mais ne prit pas la peine de se retourner pour s'en assurer.
_____Koki se retrouva en un rien de temps devant la porte de l'appartement de Kazuya, ce qui le déstabilisa un peu ; le temps avait pris un malin plaisir à s'étirer alors qu'il était en panique totale, pourquoi abréger le calvaire maintenant ? Néanmoins, le temps n'était plus aux doutes et sans hésitation, il frappa deux coups secs. Il attendit un moment, mais rien ne vint. Koki poussa un long soupir et plongea sa main dans sa poche, pour prendre son portable. Il aurait dû faire ça bien avant, plutôt que de raccrocher lamentablement au nez de son ami. Sa main farfouilla une poche de son jean, puis une autre, et enfin celles de sa veste. Koki sautilla sur place en se mordant la lèvre inférieure, puis finit par lâcher un « Mais quel con ! » qui résonna dans le couloir. Non seulement il avait foncé tête baissée, mais en plus, il n'avait pris aucune précaution. Tant qu'à faire une connerie, autant la faire jusqu'au bout. Il fit brusquement demi-tour, prêt à rebrousser chemin, rentrer chez lui pour prendre son portable et enfin faire quelque chose d'utile lorsqu'il entendit un cliquetis. Allons bon. Le voilà tellement déçu de son attitude qu'il s'imaginait des choses. Et pourtant, le bruit reprit, plus fort encore. Koki fit volte face, plein d'espoir. La porte de l'appartement de Kazuya était ouverte ! Son instinct l'avait donc bien guidé. Il ne manquerait pas de se vanter auprès de son ami, une fois que celui-ci irait mieux.
_____Koki se glissa dans l'appartement et chercha immédiatement son ami du regard. Un reniflement derrière lui le força à faire volte-face. Il se retrouva ainsi devant une femme qui fermait la porte derrière lui, une femme dont le visage était caché par des longs cheveux bruns. Koki jeta un coup d’œil à gauche et à droite, s'assurant qu'il était bien dans le bon appartement, mais aucun doute possible : il y avait toujours cet immonde cadre que Kazuya avait acheté un an auparavant, une « œuvre d'art contemporaine » comme il se plaisait à l'appeler, offerte à la vue de tous dès qu'ils pénétraient dans le salon. Et puis les meubles, leur emplacement qu'il connaissait par cœur... Bref, Koki ne s'était pas trompé. Il scruta un moment la jeune fille, se demandant bien ce qu'elle pouvait faire là. Est-ce que c'était la copine de Kazuya ? Est-ce qu'elle venait de le plaquer après avoir passé la nuit avec lui et, désespéré, le chanteur s'était roulé en boule sous les draps, appelant son ami de toujours à la rescousse ? Koki ne put contenir un petit rictus sadique à l'évocation de cette image. Dommage qu'il ait oublié son portable, il aurait bien pris une photo. Après avoir tué son ami pour l'avoir autant inquiété. Non, avant. Il se moquait de lui et ensuite il l'étranglait.

_ Efface tout de suite ce sourire de débile, on est en alerte rouge là. C'est la panique.

_____Le visage de Koki se décomposa. Il n'avait pas rêvé pourtant. La voix indéniablement masculine de son ami provenait de la personne indéniablement féminine en face de lui. Bon, tout était relatif, elle était habillée avec des vêtements très larges, dont un sweater qu'il savait appartenir à Kazuya, alors elle n'était pas si féminine mais... La jeune fille se retourna et Koki porta la main sur son cœur après avoir sursauté. Ses yeux étaient plus écarquillés qu'ils ne l'avaient jamais été et il tentait misérablement d'aligner plus de deux mots sans bégayer. Peine perdue.

_ Mais que... enfin... pourq... Comment ? Parvint-il enfin à dire, d'une voix anormalement aiguë.

_____La jeune fille leva les yeux au ciel, laissa échapper un soupir agacé puis le poussa à coup d'épaule pour qu'elle puisse atteindre le salon. Koki la regarda s'éloigner, toujours aussi déboussolé. Il n'avait pas formulé de question très cohérente, et doutait qu'elle ait compris ce qu'il voulait entendre par là. Il s'apprêta à mieux reformuler, lorsqu'elle le coupa dans son élan d'un ton sec :

_ Je sais pas, putain, je sais pas !

_____La brune était visiblement agitée, dansant d'un pied sur l'autre, lui lançant fréquemment une œillade en attendant qu'il dise quelque chose, mais Koki restait désespérément muet, la bouche grande ouverte, les yeux ronds, et les bras ballants. Finalement, après avoir déglutit sept fois, avoir couiné deux ou trois phrases qui n'avaient pas voulu sortir de sa gorge, s'être trituré quinze fois les mains, il posa la question fatidique, pondue suite à une intense réflexion de son cerveau encore sous le choc :

_ K-Kame... ?!
_ Oh mon dieu, je suis si méconnaissable que ça ? Répondit immédiatement l'autre en portant les mains à son visage.

_____La jeune fille, s'il était encore possible de l'appeler comme ça, se précipita à la salle de bain, Koki sur ses talons, n'en revenant toujours pas. Il se serait cru en pleine hallucination. Cette fille était le portrait craché de Kazuya. Enfin, non, si c'était le cas, il n'y aurait pas de quoi paniquer. Cette fille était Kazuya. Elle était son ami, son « Kame » comme il l'appelait si affectueusement. Elle avait sa voix, ses traits, bien que beaucoup plus efféminés que d'ordinaire, son odeur également put-il constater après s'être presque collé à elle pour observer lui aussi l'image que renvoyait le miroir de la salle de bain.

_ Ah non, tu dégages, tu pues la transpiration ! Tu t'es pas lavé ce matin ou quoi ? Maugréa-t-elle en lui donnant des coups de coude pour qu'il s'éloigne.
_ … Hein ? Couina Koki, intimidé, ne sachant trop comment s'adresser à elle.
_ Ferme la bouche, tu vas gober des mouches. Tu peux pas faire une tête normale, sérieux ? J'ai trop vu cette gueule ce matin, pour l'avoir fait moi-même pendant de longues minutes quand j'ai découvert... ça...

_____Kazuya tira ses longs cheveux et désigna le reste de son corps avec de grands gestes. Il croisa le regard de Koki dans le miroir, toujours aussi interloqué, mais les lèvres pincées, dans l'effort de ne pas froisser son ami plus qu'il ne l'était déjà. Koki ne pouvait plus le désigner autrement, il avait enfin compris que la personne à côté de lui qu'il voyait dans le miroir était Kazuya Kamenashi. Enfin, « compris » était un bien grand mot. Il n'avait rien compris du tout en fait, juste que son ami de longue date, qui partageait le même groupe de musique que lui, le garçon qu'il avait vu nu des dizaines et des dizaines de fois et qu'il n'avait pu s'empêcher de zieuter... était devenu une fille.

_ Une putain de fille... souffla-t-il, inconsciemment.
_ Hey oh ! S'exclama Kazuya en claquant des doigts juste devant ses yeux. Je sais que je suis belle, mais tu gardes tes remarques pour toi et t'évites de baver, merci.

_____Koki cessa de regarder le miroir et se tourna, scandalisé vers la... le... vers Kazuya. D'accord, il ne pouvait plus le qualifier de fille, mais c'était dur de s'en empêcher quand il voyait les grands cils de son vis-à-vis ou ses lèvres plus pulpeuses. Ou juste les longs cheveux bruns qui lui tombaient élégamment sur les épaules.

_ Je disais pas ça dans ce sens là ! Tu interprètes toujours tout de travers !
_ Je sais, je sais, je plaisantais, soupira Kazuya qui ne s'était pas retourné vers son ami et qui continuait de tripoter le visage devant le miroir.
_ Tu... plaisantais ? Tu disais pas toi-même que c'était pas le moment de plaisanter ? Qu'on était en « alerte rouge » ?
_ Eh bien j'ai changé d'avis, ça arrive non ?
_ Rarement dans ce genre de situation. T'as tes règles ou quoi ?

_____Koki mordit violemment sa langue mais trop tard, le mal était fait. Kazuya se retourna lentement vers lui, sourcils froncés. Il fit un pas en avant, forçant ainsi le jeune rappeur à reculer. Il mit ses deux mains sur son torse et le repoussa violemment hors de la salle de bain, puis claqua la porte. Koki baissa les yeux et fixa le bout de ses chaussures. Qu'est-ce qu'il aurait aimé ne pas être aussi impulsif... Un sanglot se fit entendre derrière la porte et Koki tapa timidement deux coups à la porte.

_ Casse-toi, entendit-il simplement.
_ Kame... Désolé... Je ne sais pas comment agir face à tout ça, je...
_ Et tu crois que moi, je sais ?! C'est moi qui suis pris au dépourvu dans cette histoire, c'est à toi d'essayer de m'aider ! Alors oui, d'accord, tu ne sais pas comment faire, moi non plus, mais laisse-moi essayer de garder un semblant de dignité ! Si je veux faire comme si tout allait bien, eh bien, mets-y du tien ! Si je veux oublier qu'en me réveillant, après avoir découvert qu'on avait troqué ma paire de couilles contre une paire de seins et que ça n'était pas un cauchemar, je t'ai appelé en chialant comme c'est pas permis, eh bah fais comme si rien ne s'était jamais passé ! Merde... c'est pas si compliqué...

_____Les sanglots de Kazuya semblaient ne plus vouloir s'arrêter et Koki se traita de tous les noms pour en avoir été la cause. Comment allait-il rattraper le coup ? Plus important encore, comment allait-il sortir son ami de cette mauvaise passe ? Bon, tout d'abord, se calmer. Être nerveux ne ferait que rendre la situation plus épineuse encore. Il devait agir normalement, comme à son habitude et arriver à apaiser Kazuya. Bien qu'il jugea que cela était impossible (il s'imaginait mal dire « Ok t'inquiète Kame, un peu de repos, et tout ira bien, je te le promets! »), il se promit de faire un maximum d'efforts. Après tout, son ami avait placé toute sa confiance en lui, en l'appelant.

_ C'est l’œuvre de Satan, en fait, je crois.

_____La porte s'ouvrit à la volée, dévoilant Kazuya, les yeux encore remplis de larmes, le visage rageur. Une furie, pensa soudainement Koki.

_ Qu'est-ce que tu dis encore, comme conneries ! Aboya Kazuya.
_ Des conneries, comme tu dis, je voulais juste te faire sortir de là-dedans.

_____Le regard mauvais, Kazuya voulut à nouveau fermer la porte mais Koki coinça son pied dans l'embrasure. Il dût un peu user de la force pour rentrer, son ami n'étant absolument pas coopératif, mais fini par y arriver et s'écrasa de tout son poids contre la porte qu'il referma derrière lui, pour anéantir toute idée de fuite qu'aurait pu avoir Kazuya. Pas peu fier de lui, il fit un grand sourire à son vis-à-vis qui se contenta de lui jeter un regard mêlant pitié et dégoût.

_ Pitié, ne ferme pas la porte, on va mourir asphyxié. J'aimerai au moins redevenir normal avant de clamser, histoire de pas faire mourir mes parents d'une crise cardiaque si l'envie leur prenait d'ouvrir le cercueil et de me voir comme ça...
_ Je pue pas tant que ça, si ?

_____Intrigué, Koki enleva sa veste qu'il jeta dans un coin, leva son bras et renifla ses aisselles dans un geste fort peu élégant.

_ Bon, ok, j'admets que je sens pas la rose, mais la faute à qui ? J'ai couru aussi vite que j'ai pu pour venir ici. J'étais inquiet, ajouta-t-il après hésitation.

_____Les traits de Kazuya se radoucirent nettement, touché par la dévotion de son ami. Il observa son ami presque avec tendresse et Koki se sentit mal à l'aise. Il savait que si Kazuya, en tant qu'homme, lui avait lancé ce genre de regard, il aurait fondu comme neige au soleil et aurait rougi telle une adolescente pré-pubère. Malheureusement, la donne avait été changée et il était en face d'une femme. Alors oui, c'était toujours Kazuya, mais il ne ressentait plus du tout les mêmes choses. C'était assez effrayant d'ailleurs, ce soudain vide de sentiments. Koki soutint le regard de son ami, puis dérouté, baissa les yeux et toussota pour masquer sa gêne.

_ Revenons-en à nos moutons. Tout cette situation n'est pas normale.
_ Oh, vraiment ? Mon dieu, merci Koki d'être venu m'apporter ta lucidité et ta logique sans faille, railla Kazuya en essuyant les dernières traces de larmes sur son visage.
_ Je veux dire par là, répliqua Koki en grinçant des dents, qu'en évoquant Satan, je déconnais qu'à moitié.
_ Pardon ? Kazuya haussa un sourcil, un petit rictus sardonique naissant.
_ Bah, tu te réveilles pas un matin en fille, comme ça, en te disant « et voilà, je savais que les huîtres d'hier soir étaient pas fraîches ». Non, c'est quelque chose de surnaturel !

_____Un ange passa puis Kazuya, d'abord blasé, se mit à rire doucement. Koki le regarda, dubitatif. Pour lui, son raisonnement n'avait rien de drôle, parce qu'il était vrai. Son ami était-il fou pour rire alors qu'on lui annonçait qu'un quelconque démon avait décidé de s'en prendre à lui ?

_ J'étais sûr de ne pas faire d'erreur en t'appelant ce matin. Même dans les pires situations, tu es toujours capable de me faire rire.
_ Captain Koki, toujours prêt à rendre service... !

_____Il avait failli rajouter « Monsieur », mais il avait su tenir sa langue, pour une fois. Et lorsqu'il vit Kazuya sourire, il loua le ciel d'avoir eu la présence d'esprit de se taire. Le rappeur esquissa lui aussi un sourire, qu'il perdit bien vite en voyant son ami redevenir sérieux.

_ Il va falloir que tu me rendes un service.
_ Quoi, me mettre du déo ? Désolé, j'ai pas pensé à en prendre avec moi, ricana Koki.
_ Non, il va falloir que tu ailles à l'agence rejoindre les membres du groupe, et faire comme si tu ne m'avais pas vu, d'accord ? Moi, je vais rester ici et... attendre, je ne vois pas trop quoi faire d'autre. Et oui, mettre du déo aussi, c'est insupportable, ajouta Kazuya en lui lançant l'objet en question dans les mains.
_ Quoi ? Attends attends, et je fais comment moi, sans toi ?
_ Oh mon Koki adoré, je ne peux que partager ta souffrance à l'idée d'être séparé de toi ! Je sais que tu ne peux vivre sans moi, et pourtant, il te faudra survivre quelques heures loin de mon corps, de mon cœur... minauda Kazuya en clignant frénétiquement des yeux.
_ Ça va, ça va, j'ai compris, grogna Koki. Je voulais juste savoir comment j'allais organiser ma journée avec d'un côté, les membres du groupe, de l'autre, toi, et gérer ces deux éléments sans t'avoir à l’œil pour vérifier ce que tu fais et comment ça se passe pour toi.
_ Je n'ai pas non plus besoin d'être surveillé, tu sais. Je ne vais pas faire de bêtises.
_ Oh, tu m'as démasqué. Je ne suis qu'un vilain zoophile jaloux et possessif. Vite, embrasse-moi, ma Tortue préférée, je ne respire plus sans toi.

_____Koki s'était avancé vers Kazuya puis, les yeux fermés et la bouche en cœur, avait prononcé ce discours d'une voix mielleuse. Kazuya ne se fit pas prier et au moment même où le rappeur ouvrait les yeux pour arrêter sa bêtise, il déposa un baiser sonore sur les lèvres tendues de son ami. Ami qui fit un bond monstrueux, se prit les pieds dans le tapis de bain et tomba lamentablement sur les fesses après divers moulinets des bras absolument inutiles. Kazuya riait à gorge déployée, tandis que Koki, hébété, se contentait de le fixer sans trop comprendre ce qu'il s'était passé.

_ Et nous réservons la palme d'or à Tanaka Koki pour sa superbe démonstration de l'expression « tomber sous le charme de quelqu'un » !

_____Et Kazuya ne savait pas à quel point il était dans le vrai. Oui, Koki avait fait une superbe prestation, mais pas dans le sens qu'entendait son ami. Il était réellement tombé sous le charme de quelqu'un, et pas de n'importe qui ; il avait fallu que ça soit de la personne en face de lui. C'était bien sa veine. Il n'avait encore jamais joué au jeune homme énamouré, et pour une fois qu'il sentait que ça allait changer, par un coup du sort, la personne concernée changeait de sexe. Le Ciel n'était décidément pas avec lui et utilisait des méthodes bien radicales pour le faire changer d'avis. Il savait que ça allait être une mauvaise journée...
_____Koki se releva en bougonnant dans sa barbe, puis se massa énergiquement les fesses, pour faire partir la douleur. Kazuya le regarda faire, amusé.

_ Tu vas finir par être en retard, lui signala ce dernier.
_ Tu m'excuseras de vérifier que je n'ai rien de cassé.
_ Hypocondriaque.
_ Je prends juste mes précautions, ça serait tellement dommage que je rentre chez moi et que je me repose tranquillement après toutes ces émotions.
_ Je te cause du souci, hein ? Murmura doucement Kazuya, son visage s'assombrissant soudain.
_ J'en ai rien à foutre, Kame.
_ C'est toujours agréable comme réponse.
_ Mais non, je voulais dire... commença Koki horrifié par la brutalité de ses propres paroles.
_ J'ai compris, ne t'inquiète pas. Je commence à le connaître, mon chauve, gloussa Kazuya.
_ Je ne suis pas chauve et je ne l'ai jamais été, soupira Koki en levant les yeux au ciel. J'avais le crâne rasé, nuance.

_____Koki sortit enfin de la salle de bain, Kazuya le suivant comme une ombre. Il se dirigea vers la porte d'entrée, nota distraitement qu'il avait oublié d'enlever ses chaussures et que si son ami avait été dans son état normal, il lui aurait passé un savon monumental. Kazuya était un manique de la propreté. Koki ouvrit la porte et avant de partir, se retourna pour fixer son ami.

_ Je reviendrai dès qu'on termine le boulot. Même si le chorégraphe te remplace pour les répèt' du concert, ça risque de pas durer longtemps.
_ D'accord. Rappelle-toi, motus et bouche cousue sur ce qu'il vient de se passer, ok ?
_ Tu me prends pour un con ?
_ Tu réponds souvent à une question par une autre question ?
_ Tu m'emmerdes, tu le sais ça ?
_ Ouuuh... Je ne sais pas si j'ai bien fait de te demander d'agir normalement. Ta vulgarité me choque, maintenant que je suis une pauvre petite fille innocente.

_____Koki nota que la phrase, bien que dite sur le ton de la plaisanterie, avait du mal à passer. Il l'avait remarqué à cause du sourire crispé de Kazuya. Le rappeur soupira, inquiet.

_ Ça va aller ? Demanda-t-il doucement.
_ On verra bien, fit Kazuya en haussant les épaules.

_____Après un dernier regard appuyé, Koki tourna les talons et quitta l'immeuble. Kazuya referma sa porte et s'y adossa, complètement perdu. Oh, son collègue avait fait du bon travail, il se sentait plus léger par rapport à son problème. Maintenant, il se demandait juste pourquoi son cœur battait furieusement la chamade depuis que Koki avait forcé l'entrée de la salle de bain.


_____Kazuya n'habitait pas très loin de l'agence où ils travaillaient, en réalité. « Sept minutes à pied » leur avait-il dit fièrement le jour où il avait emménagé. Et pourtant, Koki mit bel et bien vingt minutes avant de distinguer enfin les marches du bâtiment « Johnny's Entertainment ». Il avait ralenti son pas au maximum pour pouvoir réfléchir posément au problème que représentait Kazuya. Bon, à dire vrai, il s'était simplement traîné jusqu'à l'agence comme une âme en peine, tout en se demandant désespérément ce qu'il allait faire. Il avait manqué trois feux verts, avait manqué de s'ouvrir le crâne en glissant sur une plaque d’égouts humide, s'était attiré les foudres des passants lorsqu'il les avait bousculés... mais il y était arrivé.
_____Avec appréhension, il jeta un coup d’œil au cadran situé au-dessus de l'accueil. Quarante-cinq minutes de retard. Il allait se faire démonter, décortiquer en petits morceaux de chair que Masuda Takahisa s'empresserait de venir manger après les avoir préalablement mis dans des gyozas. Quoique sans Kazuya dans les parages pour lui hurler dessus, il avait peut-être une chance de s'en sortir vivant. « Advienne que pourra » songea-t-il fatalement. Vint le moment fatidique où ses doigts se refermèrent sur la poignée de la porte de sa loge. Il inspira un grand coup et entra. Devant lui, se tenaient Nakamaru Yuichi, son meilleur ami, et Taguchi Junnosuke, un emmerdeur qu'il adorait. Les deux le fixaient complètement ahuris. Koki se contenta de leur faire un vague geste de la main en guise de salut et se demanda où était passé Ueda Tatsuya, le dernier luron de la bande.

_ Koki... Ça va ? Demanda Junnosuke en plissant les yeux comme s'il essayait de deviner la réponse.
_ Euh, oui, oui, très bien, pourquoi ?
_ Oh je ne sais pas ! S'écria Nakamaru en faisant mine de réfléchir. Peut-être parce que tu es en retard, que tu ne répondais pas à ton téléphone et qu'on s'est demandé si tu n'étais pas mort écrasé quelque part dans Tokyo.
_ Sérieusement, tu nous as foutu la peur de notre vie en déboulant comme un malade sur la route !

_____Koki pencha la tête sur le côté, en signe d'incompréhension, mais soudain, tout lui revint. Lors de sa course effrénée pour aller chez Kazuya, il s'était élancé sur le passage piéton et une voiture avait dû piler pour ne pas le renverser. Ils étaient donc à bord de la voiture. Bon, au moins, il était rassuré, il n'avait pas entendu de voix, c'étaient bien eux qui avaient essayé de l'appeler après l'incident. Il ne sortit de sa réflexion que lorsqu'il se rendit compte que le visage de Junnosuke s'était dangereusement rapproché du sien, les yeux toujours plissés au maximum.

_ Quoi encore, grogna-t-il de mauvaise grâce.
_ Tu courrais où comme ça ?
_ Chez moi, j'avais oublié de fermer ma porte, répondit-il du tac au tac et cacha, du mieux qu'il put, l'horreur qui menaçait de peindre ses traits lorsqu'il se rappela qu'effectivement, il n'avait pas verrouillé la porte de son appartement.
_ Oh d'accord ! S'exclama Junnosuke.

_____Le jeune homme brun aux cheveux ébouriffés s'éloigna de lui avec un grand sourire montrant l'intégralité de ses dents. À côté, Nakamaru croisa les bras, incrédule, et s'exclama, tout en fixant le rappeur :

_ Et tu le crois en plus ? Mais il ment comme un arracheur de dent ! Il habite dans la direction opposée !
_ Oh, ça va, laisse-le tranquille, il faisait peut-être un footing.
_ En jean ? En courant comme si sa vie en dépendait ?
_ Peut-être qu'il voulait voir sa copine avant d'aller travailler !

_____Koki remercia tous les Dieux qu'il connaissait d'avoir fait de Junnosuke la personne la plus gentille, et surtout la plus naïve au monde. Lorsqu'il croisa le regard suspicieux de Yuichi, il se demanda pourquoi il n'avait pas plutôt choisi quelqu'un qui savait lui foutre la paix dans les situations délicates comme Junnosuke. Non, vraiment, il ne comprenait pas pourquoi son meilleur ami était un beatboxer fouineur. Encore un cadeau du Ciel.

_ Et si tu nous disais la vérité, hein ?
_ Je, euh... Où est Ueda ? Demanda le rappeur dans une tentative désespérée de changement de conversation.
_ Et où est Kame, Koki ?

_____Koki sursauta et se tourna vers Junnosuke qui affichait un grand sourire innocent, comme s'il ne venait pas de lâcher une bombe. Le dernier membre du trio observa l'échange sans mot dire, attendant que l'un des deux protagonistes se mette à parler. Ce fut Koki qui craqua le premier.

_ Comment je le saurais ? Répondit-il en réprimant un rire nerveux.
_ Je ne sais pas, peut-être qu'il aurait pu te le dire ! Ah mais c'est vrai que tu n'as pas ton portable, j'avais oublié. Je suis idioooot.

_____Non, il n'était pas si idiot que ça, bien au contraire. Koki ne savait pas comment, mais Junnosuke avait très bien compris qu'il était avec Kazuya ce matin-même. Il ne savait pas quelles conclusions il en avait tiré et ne tenait franchement pas à le savoir, même s'il se doutait que Junnosuke n'allait pas le lâcher. Pas si innocent que ça, finalement.

_ Ueda est malade, en fait. Il nous a envoyé un bref message pour nous le dire. Je pense qu'il a dû te tenir au courant aussi, mais vu que tu n'as pas ton portable... dit Yuichi.
_ Oh d'accord, Princesse n'est pas là non plus alors.
_ … Non plus ? Demandèrent d'une même voix Junnosuke et Yuichi. Et ne l'appelle pas Princesse, réprimanda le beatboxer.

_____Koki était vraiment la personne à qui il ne fallait jamais confier de secret, et il venait de s'en rendre compte à l'instant. Les regards de ses amis ne le lâchaient pas et il se demanda un bref instant comment aurait été sa vie s'il avait atterri dans un groupe normal tel que les NEWS, par exemple. La réponse ne se fit pas tarder, puisqu'il vit passer, dans le couloir par lequel il était arrivé, Kato Shigeaki à fond de train, poursuivi de très près par Yamashita Tomohisa et Nishikido Ryo, et il pouvait entendre d'ici les plaintes de Koyama Keiichiro, le rire cruel de Tegoshi Yuya et enfin, les grondements du ventre de Masuda Takahisa.


Dernière édition par Mariiiiiine le Sam 29 Oct - 20:31, édité 5 fois
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Message  que-la-traque-commence Lun 25 Avr - 10:45

toujours aussi bien écrit. je commence à en avoir mar de répéter la même chose...
par contre j'ai rien compris!!! je sais que c'est probablement volontaire de ne pas nous avoir dit ce que lui dit "truc" (j'ai déjà oublier son nom) au téléphone mais c'est terrible pour mes (nos?) nerfs et ma curiosité!!! je veux donc savoir( très très vite) la suite!
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Message  Lilith Mar 1 Nov - 20:54

Comment trouver les mots pour exprimer ce que je ressens???

Je suis contente de voir enfin la suite de ce défi! (Dixit la fille qui n'a posté aucun des siens...)

Surtout que tu t'es vraiment bien débrouillée pour ce début et que j'ai maintenant extrêmement envie de lire la suite!!! Muahahahaha Kame en fille, manque plus que Ueda, mais pour lui on verrait aucune différence!!! Vite vite la suite!!!!

Ps:
Oui j'ai trouvé une connexion internet. Et ne t'inquiètes pas tu t'en est très bien sortie avec "l'humour". T'es la meilleure de toute façon.
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