Fic: L'auberge des folies amoureuses
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Fic: L'auberge des folies amoureuses
Alors, le titre est pourri au possible, mais ça va avec la fic.
Cette fic est donc à visée humoristique, et est réalisée en co-écriture avec Marine.
Le genre est... Ben humoristique et a pour sujet des romances.
Sur ce !
Introduction.
Chapitre 1.
Chapitre 2.
Chapitre 3.
Chapitre 4.
Cette fic est donc à visée humoristique, et est réalisée en co-écriture avec Marine.
Le genre est... Ben humoristique et a pour sujet des romances.
Sur ce !
L'auberge des folies amoureuses !
Introduction.
- Spoiler:
- _____Notre histoire se déroule en Castellon, l'un des pays côtiers du continent Ouest. Plus précisément dans la capitale de Castellon, Torun (prononcez toroune), une ville à l'image de ce monde, grandiose si vous êtes fortunés, impitoyable si vous êtes sans le sou. Nos héros, de vaillants explorateurs, même si vagabonds semblerait plus approprié pour décrire la petite bande, (mais beaucoup moins lyriques vous en conviendrez) s'engagèrent donc par la porte sud de la ville. Les gardes, après quelques regards suspicieux à leurs vêtements, les laissèrent pénétrer dans la ville basse, les pires quartiers où coupes jarret et voleurs sévissaient à loisir. Nos compagnons se contentèrent donc de traverser, les plus rapidement possible, cette zone dangereuse, notamment à la tombée de la nuit, heure à laquelle nos héros étaient arrivés en ville. Ils arrivèrent alors aux portes de la mid-ville où les gardes, cette fois-ci firent beaucoup plus de difficultés à les laisser passer. Convaincus qu'ils ne réussiraient pas à entrer dans la ville haute, du moins pas avant d'avoir pris un bon bain, ils cherchèrent un endroit où passer la nuit.
____Dans leur recherche, ils tombèrent sur une auberge qui semblait convenir à la perfection: ''La ramige rouge'', un bâtiment énorme sur trois étages, avec une enseigne en forme de phœnix, peinte en rouge et blanc. Je sais, je sais. Vous m'direz qu'un phœnix est rouge et or, pas rouge et blanc, mais ce n'est pas moi qui ai choisi la couleur de l'enseigne, mais le menuisier qui l'a faite, sous les bons conseils de l'une des tenancières de l'auberge, alors faites leur vos réclamations. J'me contente juste de raconter l'histoire. La bâtisse était dépourvue de fenêtres au rez de chaussé, mais des rires s'échappaient de l'intérieur. Ce fut sans doute ce dernier détail qui acheva de convaincre les voyageurs, sur qui la fatigue du voyage se faisait pleinement sentir. Après un échange de coups d’œils éloquents, nos quatre compagnons décidèrent de franchir le seuil de l'auberge, sans se rendre compte qu'ils commençaient ainsi un voyage bien plus périlleux que tous ceux qu'ils avaient entamés jusqu'alors.
_____À l'intérieur l'agitation régnait. Dans la salle commune du rez-de-chaussée, une trentaine de clients s'égaillaient à coups de diverses boissons plus ou moins alcoolisées, royalement servis par les propriétaires de l'auberge, cinq jeunes demoiselles au tempérament bien trempé. Zigzagant entre les tables comme de gracieuses danseuses, deux d'entre elles servaient boissons et mets en empochant bien vite l'argent qui leur était tendu en échange. Armée d'un plateau sur lequel trônait une large portion de viande d'où s'élevait un fumet alléchant, une jolie jeune fille aux cheveux bruns clairs et ornés de formidables reflets roux se penchait vers une table où étaient attablés trois soldats de la milice. Claire, puisque tel était son nom, était souriante, gentille, mais son caractère était loin d'être constant, et elle pouvait passer de la tranquillité naïve à la fureur la plus noire en un instant. Elle empocha avec un clin d’œil les deux pièces d'argent et les cinq pièces de cuivre que lui tendait le plus âgé des soldats, Rodrick, un habitué de la maison avant de déposer la nourriture sur la table. De son côté, l'autre jeune fille, prénommée Marine, écoutait avec attention la commande d'un client attablé dans l'un des coins de la pièce. Elle était vêtue d'un large pantalon de toile bleu foncé et d'une petite tunique orange, serrée à la taille par une large ceinture noire.
« Y m'faudrait un verre de c'teuh p'tiote liqueur à la vervoine, ainsi que l'plat du jour. Et une p'tiot verre de cervouaise! » demanda le client d'une voix chargée de l'accent de ceux des plaines septentrionales du continent.
_____Marine acquiesça et se dirigea vers le fond de l'auberge, où se trouvaient une espèce de comptoir et une porte, celle-ci donnant sur la cuisine. Marine s'arrêta au comptoir et transmit la commande à la brune qui se trouvait derrière celui-ci. Elle repartit alors en salle prendre d'autres commandes. Derrière le comptoir, la brune commença à remplir une chopine de cervoise et un petit verre d'une substance verte et épaisse, de la liqueur de verveine faite maison. Elle s'appelait Mélanie (vi c'est mouaaaaaaah), et portait une robe longue en velours prune, et ses longs cheveux bruns étaient retenus en demi-queue par un lien de cuir. Elle ouvrit la porte menant à la cuisine et transmit la demande du client à la cuisinière et son aide.
_____Aux fourneaux, au dessus d'un feu où rôtissait un porc entier, une jolie blonde surveillait la cuisson et découpait de larges tranches de rôti et les déposait dans des écuelles en fer blanc. Elle ajoutait à cela quelques légumes et pommes de terres qui avait cuit sous la viande, arrosés de jus de cuisson. Son nom était Charlotte et elle était son doute l'une des cuisinières les plus douées de Castellon. On venait de partout pour goûter les mets qui sortaient de sa cuisine. A coté d'elle, son aide, Julie remuait avec application une épaisse sauce au miel, vin et romarin, elle en prit une louche et en versa le contenu sur les assiettes que lui tendait Charlotte, avant de se saisir de celles-ci et de les porter hors de la cuisine et de les déposer sur le comptoir, où était toujours accoudé Mélanie. Celle-ci, une fois la commande complète devant elle, déposa l'intégralité de celle-ci sur un large plateau en bois et fit signe à Marine, qui achemina jusqu'au client, l'ensemble de ce qu'il avait commandé.
_____Nos quatre héros (dont vous ne connaissez toujours pas le nom), restèrent quelques seconde sur le pas de la porte, à contempler la salle. Il décidèrent alors de s'installer sur une des rares tables encore libre, juste à coté de la cheminée. Claire vient à rapides enjambées qui faisaient tressauter ses seins, leur demander ce qu'ils voulaient. Matthias, qui était charmant, et charmeur, aux cheveux ébouriffés et châtains et aux yeux bleu-gris, lui répondit avec un large sourire et une voix profonde qu'ils prendraient de quoi boire et manger et quatre chambres pour passer une nuit où deux. Ce à quoi Claire répondit avec indifférence :
« Pour les chambres voyez avec la brune derrière le comptoir. »
_____Dès qu'elle fut partie, les trois autres garçons laissèrent échapper de très peu gracieux ricanements.
« Ça c'est un veeeeeeent !!!! » déclara avec une voix chargé d'un amusement non contenu Gabriel, un brun aux yeux verts flamboyants et à la musculature fine.
_____Les autres autres acquiescèrent à cette remarque et Matthias finit lui même par laisser échapper un rire franc. Quelques minutes plus tard, les plats et quatre verres d'un vin rouge foncé furent poser devant eux et Claire leur demanda quatre pièces d'argent, paiement dont ils s'acquittèrent sans broncher. Ils mangèrent ensuite quasiment en silence, savourant cette nourriture bienvenue après deux jours de pain et d'eau, et qui pour ne rien gâcher était tout bonnement délicieuse. Ils terminèrent rapidement leurs assiettes, pourtant plutôt abondamment garnies.
_____La fatigue du voyage commençant à peser sur leurs épaules maintenant qu'ils étaient rassasiés, Matthias, bientôt suivi des autres, se leva et se dirigea vers Mélanie, qui servait deux verres d'eau de vie pour deux clients accoudés au comptoir. En les voyant arriver, Mélanie indiqua d'un signe de tête aux de clients déjà bien éméchés d'aller se rasseoir avec leurs verres en empochant les pièces de cuivres qu'ils avaient déposé sur le comptoir. Elle se tourna alors vers les nouveaux arrivants et son visage se para d'un sourire professionnel qui ne monta pas jusqu'à ses yeux. Marc, le plus jeune de la bande, brun aux yeux bleus et à l'air timide prit alors la parole, notamment parce qu'il était le seul vraiment intelligent des quatre garçons :
« Bonsoir, nous voudrions quatre chambres s'il vous plaît, pour deux nuits minimum. Ah, et il nous faudrait de quoi prendre un bain. »
_____La brune poussa un soupir ennuyé et se massa les tempes d'une main avant de déclarer :
« Écoutez, je suis désolée, mais j'ai que trois chambres de libres mais deux d'entre elles sont doubles. Pour ce qui est du bain, hum, c'est normalement pas prévu dans le prix, mais pour un petit plus, j'pourrais surement vous arranger cela. »
_____Marc n'eut aucun besoin de consulter ses amis pour savoir quelle était leur décision. Ils avaient marché pendant tellement de temps et en était si fatigués...
« Nous prendrons le deux chambres doubles, et d'accord pour le petit extra. Combien jeune demoiselle?
_ Dix pièces d'argent pour les chambres. Quatre de plus pour le bain », répondit elle en tendant la main. Marc déposa la monnaie dans la main de la brune et lui sourit, sourire qu'elle lui rendit. « Suivez moi je vous prie Messires. »
_____Elle fit un signe du bras à Claire qui hocha la tête en signe d'assentiment, puis entraina nos quatre compagnons dans l'escalier situé entre le comptoir et le mur de l'auberge. Arrivés au deuxième, elle leur indiqua deux chambre séparées l'une de l'autre par trois portes. Elle prit alors congé en leur disant que l'une des filles allait bientôt monter pour leur indiquer où ils pourraient se débarrasser de la crasse accumuler pendant leur long voyage. Les garçons se regardèrent en échangeant des regards éloquents et s'en furent par groupe de deux dans leurs chambres respectives.
Chapitre 1.
- Spoiler:
- Alors voici un chapitre où il ne se passe franchement rien, aucune action, un humour toujours au ras des pâquerettes fanées et un suspense digne de "Plus Belle La Vie"...
Je vous souhaite donc bien du courage !
Note : Je relisais pour la énième fois mon chapitre, lorsque j'ai repensé à ce que tu m'avais dit. Que tu ne t'étais pas attardé sur Andrew parce qu'il était sombre. En fait, Andrew pour moi, porte un masque. C'est un gars d'apparence normal, comme ses potes. Et ce masque, il ne le fera tomber qu'avec moi, et qu'à un certain stade de notre relation. Je suis désolée d'être si compliquée, si tu trouves ça trop abusay, dis-le moi et ne le fais pas. Même dans un écrit humoristique, je dois faire souffrir quelqu'un. En l'occurrence, ici, c'est moi.
_____La première chose que se dirent les garçons en pénétrant successivement dans les deux chambres (ils avaient beau s'être séparés en deux groupes de deux, ils étaient vite revenus sur leurs pas après une visite de leur chambre, pour aller visiter celle de l'autre duo), furent qu'elles étaient non seulement identiques, mais simples. Cependant, la simplicité n'excluant pas le confort, ils s'en contentèrent. Celles-ci étaient en effet munies de deux lits aux couvertures épaisses faisant face à la porte et d'une table, calée dans un coin de la pièce et sur laquelle trônait un encrier, accompagnée d'une chaise. L'ameublement se résumait à ça, si on ne comptait pas les deux fenêtres situées au-dessus des lits auxquelles on avait accroché à chacun un long morceau de tissu en guise de rideau. Les murs étaient quant à eux ornés de diverses toiles et le sol se résumait à un parquet de couleur claire. Ne s'attardant pas sur les détails et désireux de se reposer au plus vite, les quatre garçons se séparèrent rapidement, à nouvau. Matthias et Marc restèrent dans la seconde chambre qu'ils avaient été visiter tandis que Gabriel et Andrew, car tel était le dernier nommé de la bande, se rendaient trois portes plus loin afin de profiter eux aussi des joies d'un lit (oh pitié... perverse).
_____Ce ne fut qu'une bonne heure plus tard qu'ils furent tous les quatre tirés de leur sommeil plus ou moins lourd par l'une des jeunes filles qui tenait l'auberge : Julie, l'aide cuisinière. Celle-ci alla frapper à la porte de la chambre quinze où personne ne lui répondit, puis alla tambouriner à la porte de la chambre onze. Peu de temps après, alors qu'elle allait recommencer son raffut, la porte s'ouvrit brusquement sur Gabriel, la faisant ainsi sursauter.
_ Nous dormions, expliqua-t-il avec mauvaise humeur avant que Julie n'ait pu ouvrir la bouche.
_ Mélanie ne vous a pas dit que quelqu'un allait passer pour vous montrer...
_ Elle nous a dit que quelqu'un passerait prestement, l'interrompit-il. Vu l'avancée de la nuit, vous ne croyez pas qu'il aurait mieux valu attendre le lendemain ?
_____Julie était une fille sympathique. Elle aimait le contact avec le client, faisait son possible pour aider en cuisine... Mais rien, dans son apparence physique, ne laissait prévoir que Julie détestait l'impolitesse et que malgré sa gentillesse, elle pouvait s'emporter... bien vite.
_ Pour que nous mourrions tous asphyxiés au cours de la nuit à cause de l'odeur nauséabonde qui est la vôtre ? N'y pensez pas.
_____Gabriel sembla soudain sortir de son état semi-comateux et toisa Julie de haut en bas. Il allait répliquer quand celle-ci enchaîna :
_ Nous vous avons fait patienter une heure, c'est vrai, excusez-nous d'avoir des clients et de devoir travailler. Maintenant que tout est clair, vous et vos amis allez gentiment me suivre que je vous montre où se trouvent les bains.
_____Les yeux verts de Gabriel se heurtèrent aux bleus de Julie tandis qu'ils se fixaient tous deux en chien de faïence. Gabriel finit par émettre un bruit agacé avant de retourner dans la chambre. C'est ce moment-là que choisit Marc pour sortir de la chambre quinze à moitié nu, visiblement dans le brouillard, pour demander d'une voix rauque :
_ C'est pour quoi ?
_____Julie lui jeta un regard à la volée avant de lever les yeux au ciel. Marc observa attentivement cette fille avant de refermer brusquement la porte de sa chambre et de s'y adosser, le cœur battant. Matthias lui lança un regard interrogatif, peinant lui aussi à émerger complètement de son sommeil.
_ Y avait une fille dans le couloir. Et elle m'a vue !
_____Voyant que Matthias ne réagissait pas, Marc se sentit obligé de rajouter :
_ Dans cette tenue ! S'écria-t-il en pointant son caleçon.
_ Oh, fut la seule chose que trouva à répondre Matthias.
_____Il finit par se moquer honteusement de son ami et de sa timidité maladive. Marc consentit finalement à lui faire un grand sourire, car telle était sa marque de fabrique.
_____Quelques minutes plus tard, une fois que Matthias et Marc furent mis au courant, la joyeuse troupe, à quelques exceptions près, se rendit au bout du couloir. Ils franchirent une porte et se trouvèrent dans une large pièce que l'on pouvait aisément séparer en deux parties : à leur gauche se situaient quatre bassines, chacune de taille suffisante pour accueillir une personne, servant ainsi au bain, et à leur droite se situaient les latrines plus ou moins individuelles (elles avaient été séparées par de longs tissus, afin de donner un peu d'intimité). Julie leur indiqua du doigt les robinets, ainsi que les gros récipients qui servaient à remplir les bassines, tous situés au fond de la pièce. Elle leur expliqua que l'eau était déjà tiède et que pour prendre un bon bain chaud, il leur faudrait faire des allers-retours avec le rez-de-chaussée où ils pourraient faire chauffer leur eau. Elle se retourna finalement vers eux, sourire aux lèvres et contempla nos héros : Marc posait ses yeux partout sauf sur elle, Gabriel semblait décidé à faire la tête et avait croisé les bras sur son torse, Andrew fermait paresseusement les yeux, prêt à se rendormir à tout moment (et surtout, à tout endroit). Seul Matthias semblait égal à lui-même et lui adressait un sourire plus charmeur qu'amical. Julie poussa un soupir à fendre l'âme et quitta la pièce, laissant les quatre garçons maîtres de leurs prochaines actions, et en priant pour qu'ils prennent un bain parce que sérieusement... L'odeur n'était pas des plus agréables. Une odeur de transpiration mêlée à celle de la pluie (apparemment, ils avaient affronter les intempéries pour venir jusqu'à Torun) en partenaire avec celle de l'alcool et de la boue.
_____Finalement, les quatre garçons passèrent rapidement outre leur fatigue à la perspective de prendre un bon bain chaud qui détendrait leurs corps éreintés. Chacun s'empara d'un récipient qu'il remplit d'eau, et ils se rendirent à l'étage inférieur. Plus précisément, ils se rendirent dans la salle commune où ils avaient atterri peu de temps auparavant. Et la pièce qui fut si bondée à leur arrivée était à présent presque déserte et silencieuse. Ils en restèrent étonnés : il est de ces lieux que l'on n'imagine pas paisibles. En face d'eux, à une même table se tenaient Julie, Claire et Charlotte, qui discutaient joyeusement, bien que la fatigue peignait leurs traits. Au fond de la salle, dans un coin reclus, se tenait Marine ; elle était assise normalement mais sa tête était inclinée en arrière, sa bouche était grande ouverte et ses yeux clos. Elle dormait. Et à l'autre bout de la salle se tenait Mélanie, penchée sur un gros livre à la couverture épaisse sur lequel elle écrivait frénétiquement. Nos héros s'éclaircirent tous quatre la voix au même temps faisant tourner la tête des trois pipelettes et sursauter Marine et Mélanie, cette dernière lâchant un juron tout à fait charmant en voyant la rature qu'elle venait de faire. Elle leur demanda alors d'un ton agressif ce qu'ils voulaient et Marine se mit à ricaner en balançant un petit (mais vraiment petit !) « Alors on devient myope ? Ça se voit comme le nez au milieu de la figure », tout en désignant d'un signe de tête les récipients qu'ils transportaient.
_ Si tu parles de ton nez, alors oui, je comprends. On ne voit que ça ! Répliqua aussitôt Mélanie.
_ Tu sais comme moi que mon nez est parfait, répondit Marine en haussant les épaules.
_ C'est bien la seule chose qui est parfaite chez toi alors.
_ Moi au moins, j'ai quelque chose de parfait...
_____Les quatre garçons avaient suivi l'échange, leurs regards passant d'une fille à l'autre. Ils craignaient le pire. N'allaient-elles pas s'entretuer ? Soudain, les deux éclatèrent de rire, sous les yeux éberlués de nos héros qui se demandaient sérieusement si en fin de compte, Julie les avait bien réveillés peu de temps avant. Charlotte leva les yeux au ciel et fit un grand sourire -compatissant- aux garçons. Elle leur demanda de la suivre et les entraîna dans sa cuisine. Elle leur montra l'endroit où ils pourraient faire chauffer l'eau. Ils n'avaient qu'à poser leurs récipients et attendre.
_____Ils ne comptèrent pas le nombre de voyages qu'ils firent. Cela n'aurait servi qu'à les fatiguer mentalement. Néanmoins, ils finirent par remplir leurs bassines à un niveau d'eau convenable et après avoir jeté leurs affaires comme des sauvages, ils se précipitèrent dans l'eau bouillante et poussèrent tous quatre en même temps, un long soupir de soulagement. Leurs corps endoloris qui leur criaient grâce peu de temps avant n'étaient plus là et avaient été remplacé par des corps prélassés. Ils s'étaient lavés rapidement et avaient une toute nouvelle priorité : aller se coucher. Cependant, la fatigue du voyage s'accumula à la moiteur de la pièce, ainsi qu'à leur toute nouvelle détente et... ils s'endormirent, oubliant qu'ils étaient dans une salle de bain, nus, à la vue de n'importe qui.
_____Ce n'importe qui n'entra dans la pièce en question que quelques heures plus tard, au lever du soleil, pour y faire le ménage. Et lorsque Marine eut fini d'ouvrir la porte du pied pour cause de bras chargés, tout en soupirant bruyamment, elle leva les yeux et vit les quatre garçons. De surprise, elle en lâcha tout ce qu'elle avait en main : seau, balai, chiffons, savon... Le tout atterrit sur le sol dans un fracas abominable qui réveilla les quatre garçons. Elle se retrouva donc face à quatre paires d'yeux ronds, hésitant entre rire, faire son boulot (donc leur demander de partir), ou s'enfuir à toutes jambes.
Chapitre 2.
- Spoiler:
- Alors voilà, après tout ce temps, ma contribution dénuée d'action à notre projet. Bisous Marine.
_____Et c'est alors que le drame arriva... Ne sachant que faire et détestant rester inactive, Marine fit la seule chose qui pouvait empirer réellement la situation: elle hurla. Pas un petit hurlement genre « OMG! », mais plus un cri hystérique qui fit trembler les fondations de la bâtisse. Suite à ce léger incident sonore qui laissa nos quatre héros privés de leur ouïe, les quatre autres filles, dont certaines n'étaient pas encore totalement habillées, débarquèrent avec une boule d'appréhension dans le ventre. Quelle ne fut pas leur surprise en découvrant la situation. Leur réaction fut mitigée, entre le rire et la gène qui colorait leurs tendres joues d'un rose charmant. Matthias, poussé par l'instinct naturel du gros bœuf dont il avait l'intelligence, se saisit de l'occasion et se pencha en s'accoudant sur le rebord de la bassine, avant de susurrer (tu me sucesurres, à l'oreille de doux mots, Inconnus Power !!!) d'une voix suave :
_ Vous voulez nous rejoindre mesdemoiselles ? L'eau est un peu froide, mais je connais un bon moyen de la réchauffer...
_ Je connais aussi un moyen efficace pour que tu n'aies plus ce genre de pensées mon p'tit père, susurra à son tour Mélanie en agitant un couteau à large lame de sa main droite.
_ Définitivement, acquiesça Julie avec un large sourire.
_____Après ce petit échange de menaces, car oui, la proposition de Matthias était si peu romantique qu'elle sonnait plus comme une menace que comme une douce invitation à la découverte du plaisir (pardon, pardon, je m'emballe) les jeunes filles éclatèrent de rire et sortirent de la pièce, non sans avoir au préalable ramassé les affaires de ménage. Tandis qu'elle se regroupaient dans la grande salle du rez-de-chaussé, elles bavardaient gaiement, notamment à propos de l'incident survenu quelques minutes plus tôt.
_ Mais quand même, remarqua Claire, il est grave canon avec ses petites mèches qui lui tombent dans les yeux.
_____Ce à quoi Mélanie répondit avec un mépris non dissimulé et avec son franc parler :
_ Si tu veux mon avis, il tiens plus du boulet que du canon...
_____Face à ce calembour vraiment éculé, seule Marine gloussa, ce qui n'avait rien d'étonnant au vu de son humour. Les autres la regardèrent avec une consternation mêlée de mépris avant de se mettre à pouffer à leur tour. Charlotte et Julie allèrent ensuite en cuisine préparer un petit déjeuner consistant pour les nombreux clients encore endormis dans leur chambre. Car leur quotidien était ainsi depuis qu'elle avaient repris l'affaire : se lever tôt, bien avant le réveil de la clientèle, et se coucher bien après que celle-ci ait rejoint le pays des rêves.
_____Charlotte se dirigea vers l'un des sacs posé près de l'entrée de la réserve de nourriture et plongea une timbale en fer à l'intérieur pour en extirper de fins flocons d'avoine qu'elle alla jeter au fond du chaudron qui reposait sur la cheminée encore éteinte. Pendant ce temps, Marine, qui s'était rendue à la petite écurie attenante à l'auberge, trayait la maigre vache, seule au milieu des chevaux des clients, et qui ruminait lentement, le regard dans le vide. Un fois qu'elle eu remplit au quart son petit seau, Marine se rendit à la cuisine et l'y déposa, laissant Claire et Mélanie s'occuper des rares chevaux présents dans l'écurie. Elle déposa le seau sur la table, à coté de Julie, et sortit dans la salle principale pour y attendre le premier client de la journée.
_____Pendant ce temps, Charlotte ajoutait tranquillement une certaine quantité d'eau aux flocons d'avoine, de façon à les faire gonfler. Elle remuait patiemment le contenu de la marmite, formé du contenu de quelques timbale d'eau et de nombreuses timbales d'avoine, en parsemant le tout d'épices odorantes telles que le clou de girofle et la cannelle. Charlotte avait toujours été très douée pour la cuisine, mais, les années et la pratique aidant, ce don c'était peu à peu mué en un art subtil qu'elle maniait admirablement pour le plus grand régal de ceux qui goutaient aux mets délicats qui sortaient de ses fourneaux.
_____Lorsque le gruau fut près, Charlotte et Julie sortirent la marmite du feu et l'accrochèrent dans le coin de la cheminée réservé a cet effet, puis Julie se remit la pétrissage de la pâte à pain qu'elle préparait pendant la cuisson du gruau d'avoine, pendant que Charlotte prenait son épais manteau et quelques pièces d'argent, puis sortait de l'auberge et s'avançait d'un pas vif en direction du marché. La froide brise du petit matin rosissait ces joues et jouait avec avec ses longues mèches blondes, tandis que de la fine buée s'élevait de son nez et sa bouche au rythme de sa respiration. L'été était définitivement terminé, et l'hiver ne tarderait pas à déposer ses ailes sur Torun qui, bien que située au sud du pays et bénéficiant d'une longue et chaude période estivale, ne manquait pas d'être saisie par le froid durant le bref mais tempétueux hiver qui balayait toujours la côte. Charlotte était habituée à ce climat dicté par la rencontre entre les plaines agricoles et balayés par des vents chauds de Castellon, et la puissante et impétueuse Mer d'Alarya, et avec le temps avait fini , non par l'aimer, mais par l'apprécier à sa juste valeur comme un vin au goût étrange, mais qui vous réchauffe le corps et l'esprit.
_____Elle était originaire de contrées situées plus à l'intérieur des terres, ou les étés étaient doux et les hivers froids mais contrairement à ceux de Torun, ceux-ci étaient neigeux et glaciaux et non pluvieux. Mais tout cela était loin derrière elle à présent. Elle ne retournerait pas chez elle. Elle ne jouerait plus dans les vergers avec ses sœurs sous l’œil bienveillant de son frère. Son frère qui était mort en tentant de résister aux mercenaires venus du continent Nord. Ils avaient tout détruits derrière eux. Ne laissant que des cendres et des cadavres. Mais tout cela était tellement vieux. La jeune fille secoua la tête en essayent de chasser ses vieux souvenirs qui venaient encore la hanter certaines nuits. Le temps n'efface pas les blessures. Il les rend juste moins visibles.
_____Charlotte entendit les bruits caractéristiques du marché bien avant d'en arriver sur les lieux. Ces bruits d'animaux patientant plus ou moins bien avant d'être vendus, ces discussions mouvementées ou l'on négociait activement les prix, ou bien les cris des marchant tentant d'attirer l'attention du chaland sur tel ou tel article. Charlotte les aimait. C'était sur les étals du marché que ces plats commençaient à exister. Bien que peu douée pour le marchandage, elle savait repérer la qualité d'un article au moindre coup d’œil et savait à l'avance comment les accompagner pour en faire ressortir toute les saveurs.
_____Elle s'approcha d'un étal qu'elle connaissait bien et salue franchement la marchande avec un sourire chaleureux.
« Bien le bonjour jeune cuisinière, la salua en retour la marchande de volaille. Que puis-je pour toi ?
_ Aurais-tu deux poulets ainsi qu'une vieille poule ? Demanda la blonde après quelques secondes de réflexion.
_ J'ai bien tes deux poulets ma belle mais pour la vieille poule, il n'y a que moi ici ! »
_____Charlotte et la vieille marchande, prénommée Constance, pouffèrent toute deux.
« Dis-moi Charlotte, est-ce bien vrai ce qu'on raconte à propos de la fille de ton voisin ? Tu sais le vieil ébéniste ?
_ À propos de la rumeur qui dit qu'elle serait enceinte d'Amaury, le fils du maréchal ferrant ? Je n'en sais rien. Je demanderais à Mélanie. Elle le connait mieux que moi. Mais franchement cela m'étonnerait. Pas qu'il y ait quelque chose entre eux, non. Que les déesses me foudroient si ils ne s'échangent pas des regards éperdus à chaque fois qu'ils s’entr’aperçoivent. Mais je pense que le Vieux Charmois l'aurait chassée si elle avait été grosse d'un bâtard. »
_____La place du marché était en effet le meilleur endroit pour les rumeurs, et celles-ci allaient bon train dans Torun, surtout dans la mid-ville. Pour ce qui est de la fille de l'ébéniste, sachez seulement qu'elle s'est mariée peu de temps après au jeune et robuste Amaury, et qu'elle a accouché six mois seulement après leurs noces. Mais à tous ce qui racontent que l'enfant n'est pas de lui, je répondrai simplement que jamais fils n'a ressemblé plus exactement à son père, tant physiquement que par le comportement, que si jamais ils doutent de l'amour entre ces deux là, ils n'ont qu'à habiter leur voisinage et tenter de dormir en dépit du bruit qu'ils font chaque nuit.
_____Charlotte prit une douzaine d’œufs de plus à la marchande, et échangea encore avec elle de nombreux bavardages, avant de reprendre sa visite du marché. Elle en revint plus tard avec les bras et les sacs chargés, pensant déjà aux futurs plats qu'elle servirait à sa clientèle pour le diner. Car il en était ainsi pour celle que je désignerais sans aucun doute comme la meilleure cuisinière de Torun, bien supérieure à toutes celles qui ont jamais hanté les cuisines du palais royal, le passé était le passé, et son présent était chargé de bouches à régaler. Quant à savoir ce que lui réservait l'avenir, ça mes amis, il nous reste encore à vous l'écrire.
Chapitre 3.
- Spoiler:
- _____Bien que l'auberge n'était plus qu'à deux cent mètres de la ruelle où elle se trouvait, Charlotte décida de marquer une pause dans son trajet. Elle se hissa sur un petit muret, sur lequel elle avait préalablement déposé ses sacs remplis à ras-bord, s'assit, ses pieds ne touchant pas le sol, et se permit un long soupir lorsque le vent glacé vint refroidir ses joues rougies par l'effort. Non loin de là, la silhouette de l'auberge semblait la narguer, elle, ses bras ankylosés et ses jambes fatiguées. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas les quatre ombres se dirigeant immanquablement dans sa direction. Celles-ci par contre, avaient bel et bien noté la présence de la cuisinière quelques mètres plus loin, et les murmures allaient bon train.
_ Oh regarde ! C'est la jolie blonde qui travaille à l'auberge ! S'exclama Gabriel en donnant un coup de coude dans les côtes de Matthias, lequel se courba en deux, le souffle coupé.
_ Ah... La cuisinière ? Demanda Marc en plissant les yeux pour bien l'apercevoir.
_ Comment tu sais qu'elle est cuisinière ?
_ Le soir où on est arrivé, elle n'était pas en salle pour servir... Elle était forcément en cuisine. Ça, c'est ce qui s'appelle un raisonnement logique, mon petit Andrew.
_ Qu'est-ce qui te dit qu'elle ne faisait pas la plonge ? Ça, c'est surtout un raisonnement débile, mon gros Marc.
_ Je ne vois pas pourquoi la fille qui fait la plonge irait chercher de quoi nourrir l'établissement...
_ Attends, t'arrives à voir ce qu'elle trimballe dans son sac à cette distance ? Glapit Matthias qui s'était redressé après avoir constaté que ses plaintes dramatiques n'avaient aucun effet sur ses amis.
_ Pitié, on arrive tous à voir, c'est juste toi qui est myope comme une taupe... répliqua Gabriel d'une voix morne.
_____Matthias allait s'insurger lorsque son regard croisa celui de Charlotte, dont l'attention avait finalement été attirée par le petit groupe (ce qui n'était pas un exploit en soi, au vu du ramdam que ces quatre-là provoquaient dans la ruelle). Immédiatement (et presque automatiquement), Matthias s'arma de son plus beau sourire, et s'avança rapidement vers elle tout en prenant soin de faire rouler ses mécaniques. Charlotte se contenta de le fixer, sa bouche entrouverte et ses sourcils froncés laissant deviner la pitié qu'elle ressentait pour ce personnage, et de ce fait, ne vit pas les diverses réactions des trois autres garçons : Gabriel se mordait la lèvre inférieure pour s'empêcher de rire, Andrew se contentait de lever les yeux au ciel autant de fois que possible tandis que Marc secouait la tête de gauche à droite en signe ultime d'exaspération.
_ Alors ? Qu'est-ce que tu fais ici, toute seule ? Tu attends le Prince Charmant ? Et bien, n'attends plus car... Me voici ! Déclara Matthias d'une façon très théâtrale.
_ … On se connait ?
_____La réplique sembla dégonfler d'un coup Matthias (et ses pectoraux) qui se contenta d'ouvrir et de fermer la bouche, ne sachant que répondre. Gabriel posa une main sur l'épaule d'Andrew pour ne pas s'écrouler de rire et détourna la tête afin de calmer son fou-rire.
_ Je plaisante... Tu peux arrêter d'imiter le poisson rouge. Je sais que tu es un client de l'hôtel... Quant à savoir ton prénom...
_ Matthias ! S'écria-t-il presque immédiatement, sa fougue retrouvée.
_ D'accord... Et tes amis ?
_ Oh, eux ? On s'en fiche de comment ils s'appellent ! Tu veux que je t'aide à porter tes sacs jusqu'à l'auberge ?
_____Ces paroles stoppèrent net le rire de Gabriel qui lança un regard indigné à Matthias.
_ On était censé visiter la ville ! Cria Marc, coupant l'herbe sous le pied de Gabriel.
_ Et puis ça va, on pue pas le pâté non plus ! S'exclama Andrew, faisant de même.
_____Mais Matthias se contenta de chasser leurs paroles d'un geste bref de la main.
_ C'est à dire que, tu sais... Tout ce que tu auras en remerciement, c'est un simple « Merci »... Ne compte pas sur moi pour venir réchauffer l'eau de ton bain, de quelque manière que ce soit...
_____Charlotte lui lança un regard entendu, lui rappelant les paroles qu'il avait prononcées le matin même. Trois ricanements peu gracieux se firent entendre et le couple fixa les trois garçons qui riaient comme des bossus. Matthias émit un bruit agacé et s'empara de la moitié des sacs, avant de se diriger d'un pas vif vers l'auberge. Surprise, Charlotte fit de même, appréciant le geste bien qu'elle aurait profité volontiers de quelques instants de repos supplémentaires.
_____Les trois nigauds restants s'arrêtèrent de rire pour se fixer avec gravité. Ils avaient beau se moquer de Matthias, c'étaient eux qui avaient l'air d'idiots ainsi plantés au milieu de la ruelle.
_ Vous croyez qu'il sait comment est-ce qu'elle s'appelle ? Demanda soudain Marc.
_ Non, répondit Andrew avec un haussement d'épaules, comme si la réponse était évidente.
_ Matthias n'a jamais pris la peine de mémoriser le nom de ses conquêtes ! Ajouta Gabriel.
_ Ça va encore nous créer des problèmes tout ça... Il va coucher avec elle, la larguer... Il faudra changer d'auberge...
_ Pourquoi tu crois que j'ai proposé qu'on fasse le tour de la ville ? Il y a toujours des problèmes avec Matthias... Alors j'ai prévu de trouver des auberges de remplacement. Il y en a là-dedans, hein ? Fit Gabriel avec un grand sourire, tout en frappant les épaules de ses amis.
_ Pas du tout. C'était obligé qu'il se taperait une des cinq filles qui travaillent là-bas... On aurait tous pu parier là-dessus.
_ Toi et tes sarcasmes, allez jacasser et cracher votre venin ailleurs, merci bien, grogna Gabriel en lançant un regard noir à Andrew.
_____Bien que les trois garçons continuèrent leurs bavardages ma foi très... intéressants, concentrons-nous, si vous le voulez bien, sur Charlotte et Matthias qui avaient enfin atteint l'auberge. Le couple passa devant Mélanie, dans le hall, qui les regarda avec un sourire qui en disait long sur ses pensées perverses, puis devant Marine qui se contenta de les regarder passer, pour finir par Claire qui les fixa avec des yeux ronds comme des billes et enfin, par Julie qui tenta d'attirer l'attention de Charlotte avec toute la discrétion dont elle était capable, c'est à dire aucune.
_____Matthias finit par déposer les sacs sur la table qui trônait la cuisine de l'établissement, tout en retenant un soupir de soulagement (ça aurait franchement gâché son rôle de gentleman). Lorsqu'il se retourna, son regard croisa celui de Charlotte et il ravala la réplique bidon de loveur qu'il avait préparé, à savoir, quelque chose du genre « J'attends mon remerciement... Tu peux faire ce que tu veux, on est seuls... ». Au lieu de ça, il se contenta d'une question banale pour certains, peu commune pour lui :
_ Je peux savoir ton prénom ?
_ Charlotte, répondit cette dernière avec un sourire gêné (mais peut-être était-ce encore dû à la honte cuisante que lui avaient affligée ses amies).
_____Cependant, chassez le naturel, il revient au galop (et nous pourrions même ajouter : au triple galop, pour ce cher Matthias) et il s'empressa d'ajouter, d'une voix qui se voulait sensuelle :
_ Ça te dirait de passer une soirée avec moi, un de ces jours ? Une soirée et... plus si affinités... finit-il par ajouter avec un clin d'œil séducteur.
_____Charlotte perdit immédiatement son sourire et il ne gagna, en guise de remerciement, qu'un gracieux « Dégage de là ! » accompagné d'un cri hystérique. Matthias se retrouva alors dans le hall d'entrée de l'établissement, nez à nez avec les trois autres garçons qui venaient de rentrer de leur promenade qui finalement... n'en avait pas été une.
_ Cette fille ne sait pas ce qu'elle veut ! Elle accepte mon aide et...
_ Elle n'a jamais dit oui, tu es parti en emportant ses sacs, fallait bien qu'elle suive, remarqua Gabriel avec un sourire goguenard.
_ Et si, elle sait très bien ce qu'elle veut... Aussi étonnant que cela puisse te paraître, elle ne semble pas vouloir coucher avec toi ! Ajouta Marc en riant.
_ Misère ! Vas-tu supporter ce choc ? Tu veux une chaise, que tu puisses t'asseoir ? Feignit de s'inquiéter Andrew.
_ Ça va, ça va, moquez-vous ! Je suis sûr que j'ai une chance. Elles disent toutes non, au départ...
_ Il nous a pas dit exactement le contraire hier, pendant le voyage ? Murmura Marc à l'oreille de Gabriel.
_____Gabriel hocha la tête sans se départir de son sourire. Il jeta un coup d'œil aux alentours et aperçut Marine qui s'approchait de Mélanie. Il se pencha subitement vers ses trois compères et dit rapidement, assez bas pour que seuls ses amis l'entendent :
_ Attention, Briseuse-de-Tympans en approche ! Je répète ! Repli stratégique à l'étage, vite !
_____Et il se mit à courir comme un demeuré, tout en conservant son air sérieux sur le visage. Les trois autres garçons se retournèrent vers Marine qui haussa un sourcil interrogateur. Les sourires de Matthias et Marc ressemblaient plus à des grimaces qu'à de vrais sourires, tant ils s'empêchaient de rire. Leur réaction fit gronder Mélanie qui les regarda s'éloigner d'un air mauvais. Seul Andrew repartit le plus naturellement possible, avec un sourire poli que Marine lui rendit immédiatement. Sourire poli qu'elle effaça bien vite de son visage, une fois que le garçon ne pouvait plus la voir, pour murmurer un « Tête de con » presque inaudible.
Chapitre 4.
- Spoiler:
- Bien voilà. Je tiens à préciser que le chapitre n'est pas terminé, mais que je tenais à poster ce que j'ai déjà écrit avant de partir. Je le finirais à mon retour. Voilà. Merci. Là encore pas d'action, beaucoup de descriptions et d'introspections pour nos personnages féminins.
_____Pendant que nos quatre compères disparaissaient à l'étage, Marine et Mélanie tenaient un étrange conciliabule devant le comptoir.
« Et tu dis qu'il cherche une brune qui serait arrivée en ville il y a de cela cinq ans ? C'est tout ? demandait Mélanie avec les bras croisés sur la poitrine et en fronçant les sourcils.
_ C'est cela., répondit Marine avec un hochement de tête.
« Et pourquoi penses tu que ça pourrait être moi que cet homme cherche ? » Demanda sèchement la brune.
_____Marine marqua une légère pause face à l'agressivité de son amie avant de répondre :
« Mélanie, il te ressemble. Il te ressemble beaucoup, hormis ces yeux verts. »
_____En entendant ces mots, les mâchoires et les épaules de la brune s'étaient visiblement tendues même si son visage arborait encore une expression neutre.
« Et bien je te remercie Marine, mais évite à l'avenir de venir me raconter la vie de n'importe quel étranger de passage en ville qui cherche à tirer son coup. »
_____Elle marqua une pause et soupira de manière un peu trop théâtrale avant de d'ajouter:
« Je vais devoir m'absenter quelques heures pour acheter quelques herbes. Je risque de ne pas être de retour avant le service du soir. »
_____Sur ces mots, elle prit son épais manteau en laine grise foncée et sortit sans un mot ni un regard pour Marine qui, quant à elle, fulminait face à l'attitude plus qu'insupportable de cette petite idiote prétentieuse et dirigiste, et claqua sans douceur la porte de l'auberge alors qu'elle s'aventurait dans la rue à la chaussées rendue glissante par la pluie qui s'était mise à tomber. Elle resserra les pans de son manteau d'une main et tendit l'autre de manière à recueillir les gouttes d'eau fraîche qui tombaient depuis les épais nuages couleur de plombs qui opacifiaient le ciel. Elle resserra lentement le point sur les quelques gouttes qui c'étaient accumulées au fond de sa paume et prit une longue et lente inspiration les yeux clos. Elle les rouvris alors et se mit en marche dans la rue rendue quasi inoccupée du fait de la météo.
_____Dans le même laps de temps, Julie, l'aide cuisinière, entre autres de ces nombreux talents, aidait Charlotte et se décharger de ces achats et à les disposer sur leur table de travail, tout en se remémorant les vieux souvenirs d'enfance que la découverte d'une écharpe confectionnée par sa mère et qu'elle avait retrouvé accrochée dans le garde manger où elle avait du la laisser plusieurs mois auparavant, si ce n'est plus. Elle pouvait presque revoir le visage radieux de son petit frère lorsqu'il avait ramené tout un panier de truite, pêchées avec son père dans l'étang derrière leur ferme, pour la fête du solstice d'été. Sa mère, elle et sa sœur avaient quant à elles passé la matinée et une partie de l'après midi à confectionner des petits gâteaux secs en forme d'anneaux, traditionnels de la fête du feu, et censés représenter le cycle ininterrompu des saisons, cycle qui permettait aux fermiers comme eux de profiter des bienfaits de la terre.
_____Que ces souvenirs étaient loin. Julie revoyait son enfance, heureuse, douce et tranquille, entourée par sa famille, dont les valeurs avaient toujours été le travail et la dévotion, mais chacun de ces souvenirs était troublé, rendu flou et incomplet par une brume funeste due tant au chagrin qu'au temps. Car toutes les bonnes choses ont une fin, et les meilleures ont souvent les fins les plus cruelles. La jolie petite bulle de bonheur de Julie s'était brisée au soleil couchant d'une magnifique et parfumée journée de printemps. Alors qu'elle et sa sœur s'occupaient de cueillir de pêches dans le verger, elles avaient été interrompues par les cris stridents et paniqués de leur mère appelant à l'aide. La suite donnait encore à Julie des cauchemars qui la laissaient sans force et dégoutée de vivre. Son frère, dont la barque c'était retournée au milieux du lac, que son père sortait difficilement de l'eau dans un effort poussé par un espoir vain et désespéré, son frère, ou plutôt le corps sans vie de son frère. Elle revoyait encore les efforts désespérés de ses parents pour arracher cet être qu'elle aimait tant aux griffes de la mort. Mais c'était trop tard. Les eaux mortelles du lac avaient déjà arraché à sa famille toute son âme.
_____Après cela, il n'y eu plus jamais de jours ensoleillés pour la famille endeuillée, plus jamais de moment de bonheur simple partagé dans l'amour. Tout cela avait sombré dans les eaux ténébreuses et infernales de la perte. Au bout de quelques temps, alors que la situation ne faisait qu'empirer, que l'ambiance dans la ferme devenait de plus en plus semblable à celle que l'on retrouve habituellement dans les cryptes, quand il devint évident que les parents de Julie ne se remettraient jamais du drame, quand il devint évident qu'elle ne pourrait pas continuer à vivre, ou plutôt à survivre au milieu d'un chagrin qui ne faisait que trop bien écho au sien, Julie prit la décision la plus difficile de sa vie. Une décision qu'elle considérait et qu'elle considérerait toute sa vie comme une décision lâche, mais qui n'en était pas mois nécessaire. Elle partit. Elle supplia sa sœur de l'accompagner, tout en sachant que cela serait vain, que sa sœur ne quitterait jamais ce lieu ou il avait vécu, même si cela devait la détruire. Julie partit donc. Et au bout d'un long et fastidieux voyage qui lui en avait appris bien plus sur elle même qu'elle n'aurait jamais plus l'imaginer, au bout d'un voyage qui lui avait rendu la vie étape par étape, elle était arrivée là, dans cette cuisine, dans cette auberge, au milieu de tous ces gens bien vivants, dont certains qu'elle aimait aujourd'hui plus que tout et qui le lui rendait bien. Au milieu de ces gens avec qui il était possible, non d'oublier son absence à lui, mais au moins de la supporter et de continuer à exister.
_____Sans qu'elle s'en soit aperçu, les larmes avaient commencé à ruisseler sur ces douce joues, traçant deux sillons salés d'émotions brutes. Charlotte, à qui ça n'avait pas échappé, lui avait tendrement pris la main et la serrait doucement. S'en fut trop d'une certaine manière, et trop peu d'une autre pour Julie, qui se retourna et s'appuya contre Charlotte qui l'a serra dans ses bras. Alors que Julie sanglotait, ses doux yeux clairs convulsivement fermés laissant échapper des torrents de déchirements liquides, la blonde lui murmurait des mots apaisants en caressant doucement les cheveux châtains foncés de son amie. Après de longues minutes où les émotions si bien enfermée à clefs Julie avaient rompu leurs liens et s'échappaient douloureusement de sa frêle silhouette, ses larmes se tarirent et se sanglots s'arrêtèrent progressivement et elle s'écarta de Charlotte. Elle échangèrent un long regard, puis se remirent au travail. Lorsque l'on connait soit même la douleur de la perte, on sait à quel point les mots peuvent être vains et à double tranchants. Et toutes deux connaissaient bien ce vide au fond du cœur qui, toujours présent, est comme une torche jamais éteinte sur laquelle on se brûle en permanence, mais qui nous permet de trouver la force de continuer à exister tout en nous empêchant de vivre...
_____De l'autre côté de la ville, alors que de lourdes gouttes d'une pluie glaciale s'écrasaient sur elle et sur les dalles de pierres autour, Mélanie marchait d'un pas ferme en direction de la ville haute. Elle savait précisément où elle se rendait, tout comme elle savait qui était le jeune homme dont lui avait parlé Marine. Et dire qu'elle avait cru qu'il la laisserait tranquille, qu'il lui suffirait de changer de continent pour qu'il ne la retrouve pas. Au fond de son cœur, elle se maudit et se traita d'idiote. Il aurait fallu partir plus au nord, là où il se serait dit qu'elle n'irait jamais, éviter les côtes, où les passages étaient si fréquents, se teindre les cheveux, changer de nom... Se couler dans le mensonge au point de ne receler aucune parcelle de vérité. Et sa seule erreur était qu'elle n'avait pu se résoudre à abandonner complètement ce qu'elle était pour être sûre d'être libre. Trop tard. Il ne lui restait plus qu'à le trouver et faire en sorte qu'il la laisse tranquille, à jamais.
_____Les gardes des portes de la ville haute ne firent même pas mine de l'arrêter, ils savaient qui elle était et savaient qu'elle ne présentait pas de risques pour les « bonnes gens ». S'ils avaient su à quel point ils se trompaient. S'ils avaient su le monstre qui résidait en ce moment même dans l'une des auberges les plus chères de la ville... Mélanie arrivait justement devant l'auberge où elle savait qu'elle le trouverait: « La dague d'or ». Oh oui, il serait là. Même le nom provocateur et évocateur le pousserait à choisir ce lieu. La brune poussa le battant et franchit le seuil pour se retrouver dans la salle chaude et légèrement bruyante. Son regard parcourut furtivement la salle et retira sa capuche, dévoilant sa longue chevelure brune et détachée. Elle ne le voyait pas mais cela n'avait pas vraiment d'importance: lui la voyait. Elle alla s'asseoir à l'une des tables les plus reculées et attendit. Au bout d'un certain temps, un jeune garçon d'une dizaine d'années vint lui demander ce qu'elle souhaitait, et elle lui répondit qu'elle serait ravie de déguster une pinte de bière des terres du Nord. Enfin, peu de temps après que le garçon lui ait apporté sa commande, un jeune homme brun vêtu de noir vint s'asseoir en face d'elle. Il ne la regardait pas et elle se gardait bien de poser les yeux sur lui. Elle connaissait son apparence et n'avait aucun besoin de se la remémorer. Comme si elle avait pu l'oublier... Sachant qu'il ne parlerait pas le premier, Mélanie décida de rompre le silence avec toute la délicatesse qui la caractérisait.
_ « Pourquoi dis-tu à tout le monde que tu cherches une fille correspondant à ma description ?
_ Voyons Mél. Il fallait que je m'assure que tu viendrais me voir », répondit-il avec un pointe d'autosatisfaction dans la voix.
_____Cette voix si profonde et chaleureuse, qui la réconfortait tant avant. Tous deux savaient qu'il n'avait pas besoin de ça pour s'assurer de sa venue. Une simple rayure sur la porte de La Ramige Rouge aurait suffit, tout comme un vêtement négligemment oublié devant cette même porte. Mais il n'avait pu résister à l'idée de lui montrer qu'il pouvait toujours lui gâcher la vie.
_ « Je suis profondément déçu, continua-t-il. Après tout ce temps, j'aurais espéré être accueilli au moins par un « bonjour, tu m'as manqué ». Mais non. Tu n'as pas changé, aussi froide et détachée que la glace.
_ Et toi toujours aussi perfide et retors qu'un sentier de falaise qui se dérobe sous les pas de ceux qui tentent de le gravir... »
_____Il avait toujours été doué pour les insultes, contrairement à elle. Il avait toujours été doué pour tout. Sauf pour voler. Pour ça, au moins pour ça, elle avait toujours été la meilleure. Il aurait voulu des mots doux ? Qu'elle lui dise à quel point il lui avait manqué ? Il pouvait toujours courir. Pas après tout ce qui s'était passé.
_____Mélanie releva les yeux et croisa ceux verts de son frère. À sa grande surprise elle y discerna un soupçon de tristesse.
_ « Tu m'as manqué. Mais ta venue ne change rien. Nous n'avons plus rien à vivre ensemble. Ce temps là est révolu Éric. »
_____En tout cas, elle l'espérait. Rien que penser à cette époque lui donnait encore des sueurs froides. Elle se souvenait du jour où son existence paisible dans la masure familiale s'était écroulée.
_____Elle dormait profondément. Dans le même lit que son frère et leur énorme chien. Il y faisait chaud et tout allait bien. Elle avait eu cinq ans quelques temps plus tôt et Éric venait de fêter son septième anniversaire. Son père et sa mère partageaient la chambre à côté de la leur. Soudain, la porte d'entrée de leur demeure s'ouvrit dans un bruit assourdissant, les réveillant elle et son frère en sursaut, et quelques secondes plus tard des bruits atroces ainsi que des cris provinrent de la chambre de ses parents. Puis ce fut au tour de leur chambre à eux de s'ouvrir, libérant des êtres monstrueux et couverts de sang. Éric tenta de s'interposer entre eux et sa sœur, mais face à des brutes sanguinaires, le garçonnet ne pouvait rien. L'un des hommes cria quelque chose aux autres. Et ceux ci s'emparèrent des deux enfants. Kaylan, l'homme qui avait parlé, était le chef de la terrifiante horde, composée d'en réalité seulement de cinq hommes. Ceux-ci dressèrent plus qu'ils n'élevèrent les deux enfants, le fait d'avoir tué leurs deux parents ne leur causant apparemment pas de grand problèmes moraux.
_____Par la suite, la vie de Mélanie et son frère s'était résumée à faire le saltimbanque dans diverses rues de villes plus diverses encore. L'étrange groupe d'hommes avait enseigné aux deux enfants le vol, et tous deux s'avérèrent très doués dans cet obscur domaine. Tout en distrayant les foules par les galipettes et autres sauts périlleux, ils dérobaient bourses et bijoux avec adresse et discrétion.
_____Cette situation dura encore de nombreuses années durant lesquels les deux enfants, grandissants, vivaient d'une vie difficile entre larcins et coups de fouets. Coups qui avaient d'ailleurs fini par laisser des marques indélébiles dans le dos des jeunes adolescents. Plusieurs années après le massacre de leur parents et leur enrôlement forcé dans la bande de malfrats, une violente dispute éclata entre les membres les plus anciens de la compagnie. Kaylan fut grièvement blessé et deux autres crapules furent tuées. Alors que la bagarre battait son plein, Éric avait saisi la main de sa sœur et tous deux s'étaient enfuis le plus loin possible. Pour maximiser leurs chance de ne pas être retrouvés, le frère et la sœur c'étaient séparés après de nombres lames et adieux éperdus.
_____Mélanie s'était ce jour-là jurée que les retrouvailles avec son frère seraient le plus beau moment de sa triste existence. Elle l'avait sincèrement cru que ce serait le cas. Mais il fallait voir la réalité en face, les dures conditions de leur ancienne vie auraient seules suffit à les éloigner, rendant insupportable pour chacun la vue de l'autre. Mais elle c'était de plus aperçue avec les années qu'elle avait idéalisé la relation qu'elle avait avec son frère. Celui-ci avait beau avoir été là pour la réconforter lorsque les malfrats poussaient un peu loin la cruauté envers elle, il avait toujours été l'un des premiers à la pousser au crimes, et n'avait pas été l'un des derniers à la malmener, n'hésitant pas à en venir aux coups pour obtenir ce qu'il voulait.
_____Le temps avait fini par effacer les illusions qu'elle nourrissait à l'encontre de son ainé, lui ouvrant les yeux sur bien des choses. Et le jour de leurs retrouvailles ne lui apportait pas la joie qu'elle avait imaginé des années plus tôt, il lui laissait plutôt un goût de cendre dans la bouche. Des mots qu'elle n'aurait jamais cru prononcer un jour franchirent ses lèvres et elle su au moment même où elle les disait qu'ils briseraient à jamais toute relation qu'elle aurait pu renouer avec Éric.
_ « Tu devrais partir. Nous n'avons plus rien à faire ensemble. » Son ton était plat, dépourvu de toute émotions. Une simple évidence énoncée sans qu'aucun sentiment ne s'y rattache.
_____Éric ne prit même pas la peine de répondre. Dans ses yeux moururent les dernières flammes de l'espoir. Lui aussi était presque persuadé avant même de la revoir que toute existence commune serait vouée à l'échec. Mais l'entendre dire de la bouche même de sa sœur était autre chose. Il se leva lentement et d'un geste aussi vif que gracieux planta un poignard dans la table de bois brun, juste à quelques centimètre de la chope de sa sœur. Sa si précieuse petite sœur. Ses yeux verts se fixèrent dans ceux de sa sœur et il dit d'une voix faible, quasi-inaudible :
_ « Tu sais quoi faire si tu changes d'avis. Je t'aime. »
_____Et sans un mot de plus il laissa quelques pièces en argent sur la table et sorti. Mélanie contempla pendant quelques instants encore la longue lame au manche de bois gravé fixée dans la table avant de se décider à la prendre en main. Elle la délogea d'un coup sec avant de murmurer d'une voix brisée par l'émotion « Moi aussi, je t'aime », avant de se lever à son tour et de quitter la taverne pour retrouver sa petite vie tranquille, et sans histoire. Cette petite vie quelle s'était taillée plus durement que quelqu'un comme les brutes sans honneur qui leur avaient volé leurs existences et elle et à son frère, ne pourraient jamais l'imaginer, eux qui vivaient dans la facilité d'une vie sauvage et violente, sans autres contrainte que celle de survivre. Sans jamais avoir à faire sembler face aux autres. Sans jamais avoir à dissimuler le monstre en soi.
Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Chapitre 5.
Chapitre 6.
Chapitre 7.
Chapitre 8
- Spoiler:
- _ Dois-je te rappeler à quelle heure commence le service du soir ?
_____La voix de Claire, pleine de reproches, résonna dans l'entrée de l'auberge et surprit Mélanie qui était entrée tête baissée. Cette dernière fixa un instant son amie, encore désarmée de ce qu'elle avait pu ressentir quelques heures auparavant. Elle ne se sentait pas le cœur à rétorquer. À vrai dire, elle ne se sentait plus le cœur à rien, pour l'instant. Tout ce dont elle pouvait avoir envie, c'était aller se coucher, et tenter d'oublier un moment sa nostalgie et sa détresse. Si ses rêves ne se transformaient pas en cauchemars, bien sûr.
_____Mélanie se contenta de pousser un soupir et passa devant Claire, sans réellement la voir. Intriguée par ce manque de répartie, la rouquine suivit les pas de son amie.
_ Tu n'étais pas censée nous acheter quelques herbes... ?
_____Cependant, la brune ne sortit pas de son silence et continua son chemin d'un air maussade. Elle entra dans la salle où elle devait effectuer son service. Quelques clients étaient déjà là. Tous étaient servis. Marine, la seule en salle, fixait un point invisible sur le mur, laissant clairement apparaître son ennui. Mélanie l'observa un instant, se demandant si la jeune fille s'était inquiétée pour elle. Elle aurait aimé la rassurer, lui montrer sa présence, prétendre que tout allait bien. C'était sans compter sur Claire qui débarqua comme une furie dans la salle.
_ Tu pourrais répondre quand je te parle ! Tu étais où cette après-midi ?
_____Mélanie darda sur Claire un regard rempli d'incompréhension. Marine n'avait pas bougé, et ne regardait même pas la scène, mais son corps s'était tendu, presque en alerte. Même les clients avaient arrêté de boire.
_ Puis-je savoir en quoi cela te regarde ?
_____La voix de Mélanie était un peu enrouée. Peut-être était-ce à cause des sanglots qu'elle avait réprimés. Ou du temps qu'elle avait passé dans les rues à marcher sans but, alors que la nuit tombait et que le froid s'installait.
_ À partir du moment où tu travailles avec des gens, ça nous regarde tous. On est une équipe, tu ne peux pas partir dès que ça te chante. Et ne me dis pas que tu as été acheté quoi que ce soit. Tu reviens les mains vides, et je ne sais combien d'heures après ton départ.
_____Claire parla de façon méprisante, et Mélanie ne sut quoi répondre. Le ton était monté et Charlotte sortit de sa cuisine, alarmée, Julie sur ses talons. La cuisinière interrogea Claire du regard qui explosa :
_ Madame se permet de prendre un jour de congé, et personne ne dit rien ? Vous trouvez toutes ça normal ?
_ Claire, du calme... Je suis sûre qu'elle avait ses raisons. Et puis... L'après-midi, il n'y a pas grand chose à faire...
_ C'est Charlotte tout craché ça, éructa la rousse. Tu t'es fait un sang d'encre toute l'après-midi, te demandant où elle était passée, ne croyant pas un mot de cette histoire d'herbes, et devant elle, tu lui donnes raison ? Et l'autre là, s'écria-t-elle en pointant rageusement Marine du doigt, cette espèce d'autiste qui n'a rien voulu nous dire !
_ L'autisme n'a rien à voir avec le fait d'être muet...
_____La remarque, dite d'une voix posée et surtout, masculine, fit tourner les têtes. Andrew se tenait sur le seuil, bras et jambes croisées. Presque tous esquissèrent un sourire à la remarque. Presque. Croisant le regard furieux de Claire, Andrew s'empressa d'ajouter :
_ Mais je vous en prie, continuez. Je m'en voudrais de vous avoir interrompues.
_____Ainsi, comme si aucune remarque n'avait été glissée dans la conversation, Claire reprit sa tirade.
_ Bien, puisque vous ne lui en tenez pas rigueur, parfait ! Je sens que ce soir, il n'y aura pas « grand chose à faire » non plus, fit-elle en imitant grossièrement Charlotte. Donc, je fais comme Mélanie, je m'en vais ! Je me prends quelques heures de vacances.
_ Attends, tu... tenta Mélanie d'une faible voix.
_ Non, laisse. T'as raison Claire. Sors. Va prendre l'air. Tes nerfs, tu vas les passer ailleurs.
_____Julie, qui s'était tue jusque là, prononça ces quelques phrases avec indifférence, et retourna dans la cuisine. Charlotte jeta un regard mi-inquiet, mi-déçu à Claire, mais retourna également d'où elle était venue. Mélanie s'éloigna de quelques pas, peu sûre de ce qu'elle devait faire dans cette situation. Ce fut le moment que choisit Matthias pour débouler dans la salle en criant, tout en finesse :
_ Alors Andrew, qu'est-ce qu'on bouffe ?!
_____Marine ne put réprimer un gloussement et les yeux de Claire s'embuèrent de larmes. Celle-ci quitta la pièce au pas de course, bousculant au passage Gabriel qui rejoignait ses amis. Elle avait besoin de s'éloigner un moment, de reprendre ses esprits ; ainsi, elle ne comprit pas vraiment pourquoi ses pas la menèrent à l'écurie de la Ramige Rouge. Elle ne prit pas la peine de fermer la porte car non seulement elle se doutait que personne ne viendrait la chercher et à plus forte raison dans cette écurie. Il y avait mieux comme endroit pour s'évader qu'une pièce exiguë contenant trois chevaux et une vieille vache dont la queue fouettait l'air avec lassitude. Claire s'approcha de cette dernière, et lui caressa le flanc, tout en parlant d'une voix brisée :
_ Toi, tu ne me juges pas au moins, Henriette... (SPÉCIALE DÉDICACE)
_____Un bruit se fit entendre et pourtant, ni Claire, ni la vache nommée Henriette n'avaient bougé. Les chevaux, quant à eux, étaient trop loin. Non, il y avait quelqu'un, près d'elle, tapi dans l'ombre. Ou quelque chose. La jeune fille frissonna de la tête aux pieds. Bon, peu de choix s'offraient à elle. Elle pouvait s'enfuir en courant. Et hurler à l'aide en même temps. Ou alors, elle pouvait essayer de ne pas bouger, en priant pour que... la chose, parte. Ce qui était, soit dit entre nous, ridicule : située en plein milieu de la pièce, la lumière extérieure s'engouffrant par la porte braquée sur elle... À coup sûr, son immobilité passerait pour une résolution, et la chose se jetterait sur elle pour la déchiqueter et la manger. Ce fut sur ces pensées morbides que Claire explosa en sanglots, persuadée qu'elle était de mourir dans la prochaine minute, suite à d'atroces souffrances.
_____Soudain, la source du bruit surgit de l'ombre et Claire poussa un cri pour le moins... Inhumain. Ni aigu, ni grave. Indéfinissable, à vrai dire. La chose s'immobilisa, presque autant effrayée que la jeune fille. Peu à peu, le cri perdit de son intensité, pour disparaître complètement. Un mince filet de voix s'éleva dans l'écurie :
_ Aaaaah ! Je suis désolé désolé, désolé... Je ne voulais pas te faire peur... Encore moins te faire pleurer !
_____Claire se détendit imperceptiblement. Elle avait rarement, pour ne pas dire jamais, entendu parler d'un monstre qui s'excusait avant de tuer sa victime. Elle détailla l'ombre qui lui faisait face, les yeux plissés, comme si cela pouvait l'aider à mieux y voir. Ses yeux s'habituèrent à l'obscurité et elle reconnut l'ombre qui lui faisait face. Comme pour confirmer ses doutes, l'autre se mit à parler :
_ Je suis Marc euh... Un client de l'auberge ! J-je suis un dingue d'animaux et j'ai entendu parler de... de cette écurie tu vois ! M-m-mais... Tu es entrée aussi et j'étais pas sûre d'avoir le... le droit, tu vois, d'être là ! Alors... je me suis caché.
_____Le jeune homme avait débité sa tirade sans respirer, rapidement, avec l'air d'un enfant pris sur le fait. Claire, bien qu'étant toujours sous le choc, ne put s'empêcher de sourire, entre deux reniflements. Quelques larmes coulaient encore le long de son visage, mais elle se sentait un peu plus rassurée, maintenant qu'elle distinguait les cheveux bruns mi-longs caractéristiques de Marc. Oui car même si celui-ci avait décliné son identité, peut-être était-ce un imposteur !
_ Tu es bête... souffla-t-elle.
_____Marc se gratta la tête d'un air penaud, avant de lui faire un grand sourire. Claire se fit immédiatement la réflexion qu'il s'agissait de ces sourires magnifiques qui vous rassuraient en toute situation. Par exemple, même après avoir cru être la future victime d'un homicide. Se disant qu'elle avait subi assez d'émotions pour la soirée, Claire s'assit à même le sol. Marc la fixa, inquiet, avant de faire de même. Il se tortilla les doigts un instant. Non seulement elle avait frôlé la crise cardiaque à cause de lui, le faisant se sentir infiniment coupable, mais en plus, il se trouvait dans une pièce minuscule avec une fille. Cette pensée le fit brusquement rougir. Que lui avait dit Matthias déjà ? De respirer profondément. Tout allait bien se passer...
_ Euh... Vu ta réaction, on dirait presque que c'est toi, qui vient d'avoir la peur de ta vie...
_ Ah ! Euh... Ben... Non ! Enf-f-fin, voilà...
_____Marc se donna une énorme gifle mentalement. N'était-il pas capable de s'exprimer normalement, sans bafouiller, face à une fille ? Bon d'accord, il la trouvait très belle mais... Voilà encore une pensée qu'il n'aurait pas dû avoir. Il piqua un fard monumental sous le regard sceptique de Claire, elle-même à mille lieux de s'imaginer ce qu'il se passait dans la tête du jeune homme. Ce dernier, croisant le regard de la belle, voulut prendre ses jambes à son cou, mais Claire finit par déclarer, d'une voix aussi faible qu'un murmure :
_ Je n'aurais pas dû venir ici...
_ N-non ! C'est m-moi ! Je suis désolé, je... bredouilla Marc.
_ Arrête de t'excuser, tu me donnes mal au crâne !
_____Le jeune homme se décomposa et baissa la tête piteusement. Le cœur de Claire se serra à cette vue, et ressentit immédiatement le besoin de s'excuser.
_ Je ne voulais pas dire ça. C'est... Enfin, je ne me sens pas très bien. Pardon.
_ Vous voulez que je parte ? Demanda Marc, en faisant mine de se lever.
_ Tu me vouvoies maintenant ? C'est un peu tard tu ne trouves pas ?
_ Ah, dés...
_ Chut ! Qu'est-ce que j'ai dit ? Tu arrêtes de t'excuser, l'interrompit Claire.
_____Marc lui fit un petit sourire d'excuse et se rassit convenablement. Un ange passa. Claire fixait le jeune homme, tandis que celui-ci regardait obstinément un point sur le sol. Elle avait envie de parler. Ou en tout cas, il lui donnait envie de le faire. Alors, elle reprit ce qu'elle avait commencé :
_ Je n'aurais pas dû venir ici... Je me suis emportée.
_ … Pardon ?
_ Je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a pris. Je suis devenue un peu... hors de contrôle.
_ Ç-ça arrive à tout le monde... bégaya Marc.
_ Je suis juste fatiguée ! Moi aussi, j'ai envie de me reposer ! S'écria-t-elle abruptement.
_ Tu en es sûre ?
_____L'herbe coupée sous le pied, Claire ouvrit, puis referma la bouche plusieurs fois d'affilée. Comment ce gars, qu'elle ne connaissait pas, qui était un total inconnu pour elle, avait-il compris qu'elle mentait ? Qu'elle cherchait juste une excuse ? Son regard se troubla à nouveau, et elle frotta vigoureusement ses yeux pour s'empêcher de pleurer, à nouveau. Marc l'observa et pour la première fois, ne détourna pas le regard. Claire prit une longue inspiration.
_ Non, c'est faux, avoua-t-elle à mi-voix. Je... me sens juste seule. Charlotte et Julie passent la moitié de leur temps ensemble, parce qu'elles sont toutes les deux en cuisine. Je ne parviens pas à me lier avec Marine et Mélanie... Oh bien sûr, nous sommes amies, mais je me sens un peu différente. Et puis... Je sens que je n'ai pas ce droit.
_ Ce droit ? Demanda Marc avec un petit sourire l'incitant à continuer.
_ De me sentir triste... ou seule. Mélanie, Charlotte et Julie ont un passé digne du pire des cauchemars. Marine ne nous a pas parlé du sien, c'est pour ça qu'on se doute que le sien n'est pas tout rose non plus. Et moi... Moi, rien. Mes parents habitent la ville d'à côté. Je suis venue ici pour plus d'indépendance et c'est tout. Comment je pourrais me plaindre face à ça ? Je ne tiens pas la route.
_ Je pense que... chaque peine a un impact plus ou moins différent sur les gens. De plus, certaines personnes sont plus fragiles que d'autres. Je ne pense pas que tu puisses te comparer avec elles. C'est juste... différent, déclara le jeune homme avec douceur. Mais euh... Après, je sais pas hein ! Moi j'dis ça, j'dis rien tu sais ! Voilà ! Ajouta-t-il précipitamment, les joues en feu.
_____Voyant que ses paroles avaient eu leur effet sur Claire, Marc se leva rapidement, épousseta ses vêtements et s'apprêta à sortir. Après une hésitation, il conclut la conversation sur ces dernières sages paroles :
_ La meilleure solution reste le dialogue. Si tu te sens seule, ne t'isole pas. Va leur répéter tout ce que tu m'as dit.
_____Marc lui adressa un dernier sourire timide qui réchauffa le cœur de Claire, et il quitta l'écurie. Cette dernière fit de même, quelques minutes plus tard. Elle rejoignit ses amies, lesquelles l'accueillirent avec un petit sourire. Après leur service, et aussi difficile cela fut-il, car Claire ne parvenait pas à trouver les mots qui lui étaient venus si aisément avec Marc, elle leur expliqua son mal-être. Ses amies comprirent, bien sûr et ce soir-là, le premier depuis une paire d'années, Claire ne se sentit pas seule. La scène se passa sous le regard brillant de Marc, qui se sentait lui-même étrangement apaisé.
Chapitre 6.
- Spoiler:
- Et voici donc la suite.
J'ai développé un tout petit peu l'intrigue (nulle mais on s'en fout vu qu'elle n'est qu'un prétexte aux histoires d'amour qui, elles, sont l'objet de la fic).
Le "prince" charmant de Julie apparait enfin!!!!! (même s'il n'est qu'évoqué).
À toi Marine pour la suite!!!
_____Le lendemain matin, alors que les filles avaient fini de préparer le service du matin, Gabriel descendit les escaliers, seul, vêtu de son manteau de voyage. Il s'assit à une table près du comptoir, où Claire prit sa commande puis lui servit. Il mangea tranquillement son petit déjeuner en jetant fréquemment des coups d'œil à la dérobée aux filles en salle. Claire passait de table en table pour s'occuper des clients tout en les divertissant par sa conversation joyeuse, tandis que Mélanie, penchée en avant sur son comptoir, semblait écouter les déblatérations d'un ivrogne qui, malgré l'heure, avait déjà commencer à avaler tous les spiritueux qui passaient à portée de sa main. Gabriel remarqua que Mélanie tendait machinalement le bras pour resservir le client tout en continuant de le regarder avec un air captivé. Le jeune brun finit son épais gruau et le pain moelleux qui l'accompagnait avant de se lever et de se diriger vers le comptoir derrière lequel siégeait Mélanie.
_____Lorsqu’il fut assis sur l'un des hauts tabourets en bois disposés à égale distance le long du meuble, la brune se tourna vers lui en tendant la main vers l'un des verres qui se trouvaient derrière elle. Gabriel l'arrêta d'un geste et se pencha en avant, l'invitant à faire de même. Mélanie s'approcha de lui et sans élever la voix si elle savait comment se rendre au palais du Gouverneur. En dépit de l’air surpris et légèrement perplexe qu’elle afficha au début, elle lui fournit toutes les explications nécessaires. Gabriel lui tendit alors un papier à remettre à ses compagnons lorsqu’ils se réveilleraient, que la brune glissa dans sa manche. Le jeune brun la remercia d’un signe de tête avant de sortir.
_____Il se fia aux explications de Mélanie et, après quelques minutes de déambulations sous un soleil timide, il arriva en vue de la grille du palais. Passer cette barrière-ci s’avéra bien plus difficile que passer la frontière entre la mid-ville et la ville haute, où les gardes ne lui avaient adressé qu’un regard avant de le laisser passer. Ici, les gardes, après qu’il leur eût montré le parchemin qui lui assurait une audience avec le gouverneur lui-même, le fouillèrent avec application et lui retirèrent l’épée qu’il portait, ainsi que la fine dague qu’il dissimulait habituellement dans sa botte. Un valet, chargé de ses affaires confisquées, l’escorta ensuite jusqu’à l’intérieur du palais, puis à travers un dédale de corridors jusqu’à l’antichambre du Gouverneur.
_____Le valet prit alors congé et le laissa poireauter là, au milieu des tentures de riches tissus et des tableaux de maîtres. Gabriel se rapprocha de l’une des toiles suspendue à l’un des plus larges murs. Il la contemplait toujours quand des bruits de pas l’informèrent que le Gouverneur était arrivé. Sans se retourner le jeune brun déclara d’une voix froide et détachée :
« Il est fort rare de trouver une toile de style rovanien si loin au nord. Elle a dû vous coûter cher. »
« Oui », la voix du Gouverneur était étrangement faible. « Mais votre peuple manie le pinceau avec une dextérité que n’atteindront jamais les artistes castellonais. »
_____Gabriel ne put retenir un petit rire méprisant. Comme si les castellonais pouvaient être qualifiés d’artistes. Ces rustres étaient un peuple de commerçants, avides et fourbes. Seuls les rovaniens, peuple d’érudits, méritaient le nom d’artistes. Des nations confédérées, la Rovanie était la seule dont les habitants passaient leur vie entière à s’instruire.
« J’ai été fort surpris par l’annonce de votre visite. L’affaire doit être grave pour que l’Empereur vous envoie vous et les autres jusqu’à moi. »
_____Le Gouverneur semblait aussi surpris qu’inquiet, et Gabriel ne put qu’approuver cette suspicion. L’empereur n’envoyait pas tous les jours la garde spéciale en province.
« En effet Gouverneur. Nous sommes ici parce que le prince a été enlevé par des rebelles castellonais. Nous sommes ici parce que votre incompétence à mit le royaume en péril », déclara le jeune homme en se retournant face au Gouverneur.
_____Toujours dans l’auberge Andrew se réveilla et s’étira longuement avant de se lever. Alors qu’il commençait à s’habiller, il remarqua que le lit de son camarade était vide. Sachant à l’avance qu’il ne la trouverait pas, il chercha néanmoins la missive de l’Empereur dans les affaires de Gabriel. Lorsqu’il fut bien certain qu’elle ne s’y trouvait pas, il alla chercher ses deux comparses dans leur chambre. Pendant que ceux-ci, qu’il avait réveillés, s’habillaient, il leur expliqua la situation. Marc, qui ne portait que son pantalon, déclara de sa voix d’intello réfléchi :
« Ça ne m’étonne pas. Pas après la discussion houleuse d’hier. Cette affaire est trop importante pour que nous attendions plus longtemps. »
_____En effet, la veille, les quatre voyageurs avaient longuement discuté des raisons qui les amenaient en Castellon. Le fils de l’empereur (qui ne s’appelle pas, heureusement pour certaine, Pierre), avait été enlevé lors d’une balade en forêt par des contestataires castellonais de l’Empire. Chaque Gouverneur étant responsable de sa province, celui de Castellon aurai du mettre un terme à la révolte depuis longtemps déjà. Les quatre compères avaient été envoyés par l’Empereur pour récupérer le prince, et faire la lumière sur cette affaire. La discorde entre les deux garçons était due au fait de savoir s’il fallait ou non mettre le Gouverneur au courant de cette mission, les uns prétextant que chaque minute perdue mettait le prince en danger et que toute information était bonne à prendre, tandis que les autres arguaient que le Gouverneur était surement dans le coup. Finalement ils n’étaient pas parvenus à un accord et étaient allé se coucher sans avoir régler la question. C’est pourquoi aucun d’eux n’était surpris que Gabriel ait décidé d’aller seul se confronter au Gouverneur.
_____Ils décidèrent d’aller retrouver leur camarade qui, même s’il était comme eux tous une fine lame, risquait sa vie au palais du Gouverneur si celui-ci était dans le coup. Ils arrivèrent donc dans la pièce centrale de l’auberge, blindée de monde. Marine leur fit un petit signe pour les saluer. Avant qu’ils franchissent la porte, Matthias se sentit tirer par la manche et se retourna. D’un mouvement brusque, Mélanie lui déposa un baiser sonore sur la joue en lui fourrant un papier dans la main.
« Sortez-vite », lui chuchota-t-elle à l’oreille.
_____Puis, sans un mot de plus, elle s’éloigna. Matthias avait beau ne pas être fin dans son approche avec les filles, il n’était tout de même pas taré. Aussi attendit-il d’être à l’extérieur pour lire le mot que lui avait donné la brune. Sur le petit bout de papier, tracés avec l’écriture de Gabriel, les mots ‘’Si je ne reviens pas avant le diner kidnappez le Gouverneur’’ étaient inscrits. Matthias fit lire le mot à ses compagnons et chacun, après en avoir pris connaissance, hocha la tête en signe d’assentiment et décida de vaquer à certaines occupations minimes autour du château, de façon à ne pas attirer l’attention des gardes tout en évaluant les défenses de la résidence du Gouverneur.
_____Tandis que nos compagnons préparaient une potentielle attaque contre le chef absolu du pays, à l’intérieur de l’auberge, Marine s’approcha du comptoir derrière lequel était retournée la brune chargée des alcools. Mélaine regarda son amie approcher avec une moue suspicieuse, le visage de Marine arborant son air ô combien discret qui clamait à qui voulait bien regarder « je prépare un coup fumant ! ».
« Alors, alors, » entama la jeune fille aux cheveux châtains, « je savais pas qu’il te plaisait à se point le lourdaud ! »
_____La brune réussit alors l’exploit dramatique de rougir et paraître confuse alors qu’elle ressentait seulement de l’angoisse (quel dommage qu’elle ne puisse faire de même dans la réalité !!). Elle réussit même à bredouiller d’une voix qui paraissait gênée :
« Oh…euh… Ben il est gentil tu vois. Et il est plutôt mignon. Mais euh… je crois pas que ça va marcher entre nous… Enfin… Voilà quoi… »
_____À première vue, sa ruse sembla marcher, puisque Marine fit un petit sourire moqueur avant de retourner servir les clients sans ajouter un mot. Se rendant compte d’une chose qui l’avait frapper la veille, celle-ci se retourna vers Mélanie et l’avertit :
« Si j’étais toi je n’en parlerais pas à Charlotte ! »
_____Comme toujours, comme lorsqu’on parle du loup, on en voit la queue, la cuisinière fit alors son apparition par la porte attenante et demanda :
« Me parler de quoi ? »
_____Sa voix était pleine de curiosité mais la brune se contenta de hausser les épaules avec un air détaché en disant d’une voix plate, même si son attitude était pleinement calculée :
« Ô rien. La routine. Juste un client qui disait que sa viande était trop cuite. »
_____Ce dernier mensonge eut l’effet escompté puisque la blonde prit une pose scandalisée et se mit à hurler un « Quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ?!!!!!!!! » outré.
Chapitre 7.
- Spoiler:
- _ L'heure du dîner, l'heure du dîner... Il en a de bonnes lui tiens, bougonna Matthias. Est-ce qu'on doit lancer l'opération « kidnapping » maintenant ou la repousser à vingt heures ?
_ Il faut y aller maintenant, chuchota précipitamment Marc. Plus la nuit tombe, plus nous serons à notre désavantage ! Et le soleil est en train de se coucher...
_ Si nous sommes désavantagés, les gardes le seront aussi tu sais. Attendons, rétorqua Andrew, sûr de lui.
_ Non, car eux connaissent le Palais et ses environs...
_____Le ton commençait à monter entre les deux amis et Matthias les fit taire d'une claque derrière la tête. À quelques mètres d'eux se tenait un garde qui observa les alentours avec suspicion. Ce dernier fit quelques pas dans leur direction et les trois hommes retinrent leur respiration. Finalement, seul face au silence de la ville qui commençait à s'endormir, il haussa les épaules et repartit à son poste. Andrew ne put retenir un soupir de soulagement presque muet. Voilà des heures qu'ils étaient là à craindre pour la réussite de leur mission, à surveiller les moindres faits et gestes des gardes, à prier le retour de Gabriel, et ça n'était pas pour qu'un malentendu vienne tout gâcher. Néanmoins, la question n'étant toujours pas réglée, Marc lança un regard interrogateur à Matthias, seule personne à n'avoir pas émis d'avis sur le débat. Le Dom Juan du groupe intercepta le regard de son ami et ouvrit la bouche afin de répondre lorsqu'un détail attira leur attention. Quelqu'un venait de quitter le Palais, une personne seule. Les yeux de nos trois compères se fixèrent sur cette silhouette, maintenant dos à eux, qui se dirigeait prestement vers la frontière séparant la ville haute et de la mid-ville. Silhouette emmitouflée dans un épais manteau de voyage qui ressemblait à s'y méprendre à celui de Gabriel. Ni une ni deux, les garçons se levèrent et coururent vers leur supposé ami. Celui-ci, entendant un bruit de course derrière lui, se mit à presser son pas, jetant furtivement un regard en arrière. Immédiatement, Marc reconnut son ami et accéléra sa course jusqu'à se retrouver face à Gabriel et l'entraîner dans une franche accolade. Les deux autres les rejoignirent rapidement et l'angoisse que Gabriel avait pu ressentir durant son entrevue avec le Gouverneur se dissipa instantanément. Sachant pertinemment que discuter ici, en plein cœur de la ville, était impossible, surtout à l'heure où même le bruissement du vent était perceptible par tous les habitants du quartier, les jeunes hommes poursuivirent leur route en silence jusqu'à l'auberge où ils étaient logés. Durant le trajet, Matthias jeta fréquemment quelques œillades à Gabriel, comme s'il n'en revenait pas de voir son ami vivant. Il s'était tellement inquiété... Mais lui n'était pas comme Marc, il n'était pas aussi expressif. Alors il se contentait de l'observer discrètement pour s'assurer que tout aillait bien. C'était d'ailleurs étrange qu'il soit autant attaché à son ami, ainsi qu'aux deux autres lurons de la bande. Jamais il n'aurait cru pouvoir se soucier d'une autre personne que de lui-même, et encore moins de ces personnes là. Il fallait dire que lorsqu'on l'avait affecté à la Garde Spéciale, aux côtés de Gabriel, Andrew et Marc, des inconnus à l'époque, le premier ordre qu'on leur avait donné était « Entraînez-vous à protéger la famille royale et préparez-vous à mourir pour elle ». Alors en effet, il ne s'attendait à s'attacher un jour à des personnes qui pouvaient mourir à ses côtés du jour au lendemain. Et pourtant...
_____Cependant, l'arrivée de la petite troupe à la Ramige Rouge sortit Matthias de ses pensées. Tous les quatre se dirigèrent vers la salle commune où était servi le repas et comme à chaque fois, ils furent surpris de ce qu'ils y trouvèrent. Il avait suffit d'un pas pour que l'ambiance change du tout au tout : ils étaient passés du silence oppressant de la ville qui s'endort au vacarme des conversations de la trentaine de personnes présente. Le cœur de Gabriel se réchauffa un peu. Ici, le décor était chaleureux, il s'y sentait presque en sécurité. Idée qu'il trouvât ridicule puisqu'ici-même pouvaient se trouver les responsables de leur présence à Torun. À cette pensée, Gabriel parcourut nerveusement la salle du regard, ne remarquant même pas que ses amis se frayaient un chemin entre les clients pour rejoindre une table un peu reculée. Ses yeux interceptèrent ceux de Mélanie au passage, qui le fixait avec inquiétude. Il voulut lui faire un sourire, pour la rassurer mais il se sentit brusquement tiré en arrière : Andrew venait de lui agripper le bras pour qu'il s'assoit avec eux. Une fois installés, trois paires d'yeux se posèrent sur Gabriel, lequel ne put retenir un sourire en coin. Malgré tous les différends qu'ils avaient pu avoir tous ensemble, ils se ressemblaient. Ce dernier se pencha sur la table avec un air de conspirateur, invitant les autres à faire de même. Seul Matthias ne se rapprocha pas, se contentant de les fixer, incrédule.
_ Pratique pour ne pas se faire remarquer ça. Agir comme des paranoïaques et comploter dans notre coin, cingla le jeune homme en levant les yeux au ciel. Faisons comme d'habitude, d'accord ?
_ Les murs ont des oreilles dit-on, répliqua nonchalamment Andrew.
_ Même si je le voulais, je ne pourrais pas entendre la conversation que tiennent les deux soûlards à la table devant nous. Et pourtant, ils gueulent comme des veaux.
_ Mieux vaut prévenir que guérir, ajouta sagement Marc.
_ Mais vous m'emmerdez avec vos proverbes à la con ! Ta gueule Andrew, je sais que tu n'as pas dit de proverbe, éructa Matthias en voyant son ami ouvrir la bouche pour le contredire. Personne ne peut nous entendre, ok ? Je pourrais même hurler si je veux !
_ Non, non, tout mais pas ça, gémit Gabriel qui depuis le temps, ne s'était jamais habitué aux frasques de son compagnon d'infortune.
_ Je vais bien, tout va bien ! Je suis gai, tout me plaît ! Hurla Matthias en battant le rythme de ses poings sur la table en bois.
_____L'attitude de ses amis le fit éclater de rire : Gabriel avait plaqué ses mains sur son visage en signe ultime de désespoir, Andrew s'était penché pour prétendre refaire un lacet imaginaire et Marc s'était carrément levé et semblait passionné par un morceau du mur de pierre. Après quelques secondes, les garçons reprirent correctement position et comme s'il ne s'était jamais rien passé, à nouveau, trois regards avides se posèrent sur Gabriel. Celui-ci poussa un profond soupir.
_ À mon avis le Gouverneur ne nous sera d'aucune aide, malgré la promesse qu'il m'a faite d'enquêter sur la disparition du prince. Tout d'abord parce qu'il n'a absolument aucune information, ou du moins, c'est ce qu'il prétend. Ensuite, parce que ce gars est un drogué, il est complètement accroc au pouvoir. Pour rien au monde il ne veut laisser sa place. Or le principal atout d'un Gouverneur, c'est d'avoir le peuple à ses côtés. La révolte de son peuple, il en a une peur bleue et sait qu'elle ne pourra s'arrêter qu'avec une forte répression. Ce qui signifierait la perte de sa popularité et de nouveaux tumultes, à son encontre cette fois, jusqu'à sa démission. Bref, vous m'avez compris, conclut Gabriel.
_ Quel idiot, siffla Andrew. Il remue la queue tel un chien pour obtenir quelques miettes de pouvoir. C'est scandaleux. Il craint son peuple, mais il ne craint pas l'Empereur ?
_ C'est ce que je lui ai demandé. Je lui ai dit que l'Empereur récompenserait quiconque aiderait à retrouver son fils, mais que le contraire...
_ Serait passible d'une condamnation à mort. Couic, fit Matthias en mimant une mort par guillotine.
_ C'est ça. L'effet fut escompté, il était terrorisé... Mais je n'ai pu obtenir de lui qu'une promesse dérisoire. Et peut-être...
_ Hein ? Tu as vraiment réussi à obtenir quelque chose ? Je commençais à ne plus y croire là ! S'exclama Marc en retenant difficilement son excitation.
_____Gabriel allait poursuivre son explication lorsque son regard fut attiré par quelque chose derrière Matthias, situé en face de lui. Aussitôt, il referma la bouche et porta son attention sur ses mains posées à plat sur la table. Intrigués, les trois autres garçons cherchèrent des yeux la raison du brusque changement d'attitude et virent Claire s'approcher d'eux avec un sourire, prête à prendre leur commande. Avec tout ça, ils en avaient presque oublié qu'ils étaient dans le restaurant de l'auberge. Chacun baissa les yeux, peu enclin à entamer une conversation avec la jeune fille, tandis que la leur allait si bon train. Claire remarqua immédiatement leur réaction à son approche et ne put s'empêcher de ressentir un petit pincement au cœur en voyant Marc se prêter au jeu. Elle leur demanda poliment ce qu'ils désiraient manger, désireuse de partir le plus vite possible. Seuls quelques baragouinages lui répondirent, la priant de choisir elle-même le menu ou de leur donner un plat du jour. Alors qu'elle leur répondait que malheureusement, le plat du jour n'était plus disponible et qu'il leur fallait faire un choix, Andrew s'arracha à la contemplation de la table pour jeter un coup d'œil dans la salle, tout en soupirant bruyamment. Au même moment, Marine referma l'énorme livre dans lequel elle écrivait et quitta la table à laquelle elle s'était assise. Elle fit quelques pas, puis chancela légèrement. C'était discret, et Andrew fut convaincu d'être le seul à avoir assisté à ce moment de faiblesse. Il fronça les sourcils ; cependant, le bavardage de Claire derrière lui l'empêchait de réfléchir.
_ Bon dieu, mais... Faire un brin de causette avec Marc ne signifie pas que tu es amie avec lui, et encore moins avec nous. Maintenant, si tu le veux bien, dandine-toi jusqu'à la cuisine, commande le premier plat qui te passe par la tête, apporte-le nous et va voir ailleurs si on y est, cracha Andrew de son ton le plus sec.
_____Claire perdit immédiatement son sourire et ses joues se teintèrent de rouge, mélange de honte et de colère. Matthias ne put étouffer un rire, Gabriel frappa son front avec sa paume (non, décidément, jamais il ne s'habituerait à leurs bêtises...) et Marc se tourna vers lui, yeux accusateurs et bouche ouverte, type scandalisé.
_ Espèce de... Je ne vous apporterai rien du tout, et tu peux toujours crever la bouche ouverte pour que je le fasse. Vous n'êtes plus les bienvenus dans cet hôtel. Je vous croyais gentils, déclara-t-elle en fixant Marc le plus méchamment qu'elle put. Oh et puis toi, ajouta-t-elle en pointant dédaigneusement Matthias du doigt, la prochaine fois que tu veux faire ton coming-out, tu seras mignon de le faire ailleurs. Pas la peine d'alerter le monde entier.
_____Sur ces paroles, Claire tourna vivement les talons. Elle avait espéré, vraiment, que Marc la retienne, ou du moins, qu'il la rejoigne pour s'excuser ; mais elle fut forcée de constater qu'aucun raclement de chaise ne se fit entendre suite à son départ. Elle se sentit profondément blessée et le maudit pour toutes les générations à venir.
_____Du côté des garçons, Marc était toujours figé dans la même position, bien que son regard fut désormais interrogateur, avec une nuance de reproche. Andrew lui jeta un bref coup d’œil puis haussa les épaules.
_ Dans ma tête, ça sonnait plus gentil, se défendit-il en croisant les bras.
_____Voyant que Marc allait répondre, Gabriel toussota pour reporter l'attention sur lui. C'était sans compter sur Matthias qui était blanc comme un linge suite à ce qu'avait dit Claire. Gabriel dut claquer des doigts deux fois devant ses yeux pour le ramener à la réalité.
_ Bon, finissons cette conversation au plus vite. Je disais donc que le Gouverneur, malgré tout ce que je vous ai dit, tient à se protéger de l'éventuel courroux de l'Empereur. C'est pourquoi, alors que je partais, je l'ai entendu dire à l'un de ses serviteurs, assez fort pour que je puisse l'entendre, de faire attention s'il se promenait dans la ville basse : il semblerait que ce soit là-bas que la révolte ait commencé. Il lui a ensuite conseillé de ne pas traîner dans les bars, car c'est là-bas que l'on entend le plus les rumeurs et les informations. Je ne vous dis pas la tronche du serviteur qui se demandait ce qui avait piqué le Gouverneur.
_____Matthias, Marc et Andrew se contentèrent d'hocher la tête aux propos de leur ami. Ce petit indice, s'il les faisait avancer d'un pas dans leur mission, les faisait également reculer de dix. La ville basse était grande et nombreux sont les bars présents. De plus, il leur faudrait trier ce qu'ils entendront, car un fossé sépare rumeur et information. La tâche était loin d'être terminée pour nos compagnons. Et en plus, ils avaient faim.
_ Et pis d'abord, je -hips- te signale qu'on est pas saouls... ! Cria quelqu'un.
_____Ce brusque éclat de voix provenait de la table en face d'eux, à laquelle étaient affalés deux hommes passablement éméchés, dont un qui fixait Matthias d'un œil torve. À son tour, Marc ne put retenir un soupir.
_ C'est la dernière fois qu'on fait confiance à tes arguments Matthias. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à prier que toute la salle n'ait pas entendu notre petite conversation... Ça nous apprendra à trop apporter de crédit à ce que tu nous dis.
Chapitre 8
- Spoiler:
- _____Claire passa devant Mélanie, telle une furie, et pénétra dans la cuisine avant de claquer la porte derrière elle. Intriguées, Marine et Mélanie s’entre regardèrent. Sans même avoir besoin de se concerter plus que ça, les deux filles suivirent leur amie dans la cuisine. Julie et Charlotte étaient en train de serrer Claire qui avait enfoui sa tête dans ses mains. Elle releva la tête, les yeux embués de larmes et dit avec colère :
« Pour qui ils se prennent ces abrutis ?! »
_____Les filles lui demandèrent alors de raconter ce qu'il s’était passé, ce qu’elle fit, en insistant bien sur la grossièreté d’Andrew à son égard. Les autres l’écoutaient, la colère montant lentement en elles. À la fin, Charlotte et Mélanie se regardèrent, rouges de colère et sortirent de la pièce, Charlotte jetant violemment son tablier sur le sol au passage. Julie, qui les avait déjà vues en colère, émit un petit « Oh, oh » inquiet et se précipita à leur poursuite, dans l’espoir d’éviter le massacre.
_____Les cinq filles se ruèrent dans la salle et se plantèrent devant la table des garçons tandis que Charlotte commença à leur hurler dessus, écarlate et les yeux lançant des éclairs. Alors qu’elle les insultait copieusement et que Matthias, à qui elle s’adressait plus particulièrement se reculait sur son banc, les yeux écarquillés de stupeur, Andrew se releva pour faire face à la blonde. La repoussant en posant les mains à plat sur ses épaules, il lui hurla à son tour de se calmer et d’arrêter de jouer les mégères mal baisées.
_____À peine avait-t-il touché la blonde qu’il fut projeté dos contre la table, deux mains agrippées fermement autour de sa gorge. Sous les yeux horrifiés de toute l’assemblée Mélanie s’était jetée sur Andrew et l’étranglait avec résolution, ses yeux toujours désabusés remplis en cet instant d’une rage meurtrière. Ses lèvres retroussées, laissant apparaître ses dents et son regard inhumain lui donnait un air d’animal enragé.
_____Instantanément le silence était tombé dans la salle. Andrew commençait à manquer d’air et dans un réflexe inutile agrippa les poignets de la brune pour lui faire lâcher prise. Cependant, dans cet état de rage, même si la force n’était pas du côté de la jeune fille, sa résolution et sa fureur sans bornes faisaient que rien ne pouvait lui faire lâcher prise. Presque rien.
_____Elle gronda au garçon, d’une voix beaucoup plus grave que sa voix normale qui semblait tout droit sortie de la gorge de quelque fauve :
« Ne la touche pas. N’en touche aucune, sinon tu es mort. Tu es mort !!! »
_____Voyant que son amie avait atteint un niveau de colère incontrôlable Charlotte, en dépit de sa propre rage, se força à adopter un ton apaisant et posa une main sur l’épaule de son amie, y exerçant une légère pression. Au bout de ce qui sembla à tout le monde une éternité (sauf à la brune que la fureur aveuglait toujours) Mélanie relâcha son étreinte et recula, chancelante. Julie et Marine se précipitèrent pour la soutenir alors qu’elle menaçait de s’effondrer, vidée et tremblante.
_____Les deux filles la ramenèrent vers la cuisine à l’abri des regards. Charlotte regarda les garçons ses yeux luisant de colère à peine contenue tandis que Claire les toisait avec mépris et dégoût. La blonde leur cracha un virulent :
« Dégagez immédiatement d’ici et n’y remettez jamais les pieds ».
_____Puis, dans un tourbillon de mèches couleur miel, elle tourna les talons et se retira dans la cuisine, bientôt rejointe par Claire, qui prit tout de même le temps de lancer aux garçons « Jamais ».
_____Nos compères se regardèrent, incrédules, tandis qu’Andrew luttait pour retrouver de l’air, le visage cramoisi. Ses compagnons l’aidèrent à se relever et à s’asseoir le temps de se calmer, bien conscients que tous les regards étaient braqués sur eux, hostiles. Alarmés par la tension qui régnait dans la salle et assurés du fait qu’ils avaient suffisamment attiré l’attention pour la soirée, les garçons décidèrent de se retirer avant que la situation déjà catastrophique n’empire.
_____À peine furent-t-ils dehors que nos compères furent saisis par la brise glaciale qui balayait les rues de Castellon les pressant de se mettre rapidement à l’abri.
« Ou est-ce qu’on va maintenant ? » demanda Gabriel d’un ton légèrement agressif.
_____Les autres le regardèrent, les sourcils levés devant ce soudain accès de mauvaise humeur. Mattias fut le premier à prendre la parole, le froid le faisant rapidement redescendre sur terre.
« En temps qu’envoyés de sa majesté nous pourrions réclamer des appartements au palais du gouverneur non ? »
_____Marc secoua la tête en signe de dénégation.
« Non, nous devons nous méfier du gouverneur, et de plus, nous ne trouverons aucune information sur le prince et ceux qui l’ont enlevés si nous restons cloitrés au palais. »
_____Une vague d’approbation traversa le groupe suite à cette constatation.
« Nous n’avons d’ailleurs que trop trainés » ajouta Gabriel même en rajustant son sac sur son épaule.
_____Sur ces mots il se mit en direction du port, courbé contre le vent et aussitôt suivi de ses amis.
_____Pendant ce temps Damien, notre prince kidnappé ouvrait les yeux dans une pièce plongée dans l’obscurité. Sa tête l’élançait et, alors qu’il essayait de se redresser il s’aperçût que ces mouvements étaient entravés par une chaine retenant ces poignets à ses chevilles. De violentes vagues de douleurs le parcoururent, lui faisant pousser un long gémissement plaintif.
_____Ce dernier bruit dut parvenir aux oreilles de quelqu’un puisque que très peu de temps s’écoula avant que les gonds de la porte ne grincent et que Damien ne soit ébloui par la lumière provenant du couloir. Les yeux fermés pour se protéger de l’agressive luminosité, il entendit un long grincement et quelques pas. Ces yeux mirent du temps à s’accoutumer, mais il put enfin distinguer la silhouette à contre-jour d’un homme, assis en face de lui sur une chaise.
« Qui êtes-vous et que me voulez-vous ? » Damien eut du mal à reconnaitre le son de sa propre voix.
_____L’homme en face de lui laissa échapper un rire qui fit froid dans le dos à notre prince. Lorsqu’il s’arrêta et prit la parole sa voix contenait des accents déments.
« Mon nom est liberté petit prince. Et je ne veux rien de vous. » Il marqua une pause avant de se lever et d’ajouter « La tempête arrive. Bientôt petit prince, tout ce que vous connaissez sera balayé et vous, vous contemplerez le carnage dans l’œil du cyclone, terrifié et tremblant comme le lâche que vous êtes. »
_____Sur ces dernières paroles il quitta la cellule et la porte se referma sur un prince tirant sur ses chaines, impuissant et plein de rage.
Dernière édition par Lilith le Sam 11 Jan - 13:01, édité 2 fois
Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Qu'est ce que j'ai rigolé.
Euh la note 1 est.... la note invisible!!!!!!!!!
Sinon j'aime bien la manière dont tu as fait Gabriel. J'ai adoré ce que tu avais fait. A moi de m'y mettre maintenant!!!!
"Alors, on devient myope ?"
La première note se situe avant le chapitre !
T'as pas lu mon petit racontage de vie juste avant le titre de la fic' ?
En dessous de "DU COURAGE", j'ai marqué "Note n°1". Je l'avais mise avant le chap' puisqu'elle ne le concernait pas directement.
(Pour m'assurer que tu la lises bien, je vais mettre "DU COURAGE" en plus gros. Taille 72, ça te va ?)
Euh la note 1 est.... la note invisible!!!!!!!!!
Sinon j'aime bien la manière dont tu as fait Gabriel. J'ai adoré ce que tu avais fait. A moi de m'y mettre maintenant!!!!
"Alors, on devient myope ?"
La première note se situe avant le chapitre !
T'as pas lu mon petit racontage de vie juste avant le titre de la fic' ?
En dessous de "DU COURAGE", j'ai marqué "Note n°1". Je l'avais mise avant le chap' puisqu'elle ne le concernait pas directement.
(Pour m'assurer que tu la lises bien, je vais mettre "DU COURAGE" en plus gros. Taille 72, ça te va ?)
Dernière édition par Mariiiiiine le Dim 12 Fév - 16:37, édité 1 fois
Mariiiiiine- Modo
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Muahahahaha
"Tête de con".... Really???
Comment ça je gronde? Je gronde pas Oo!
J'ai adoré Mimine. Super série de vent dans la gueule de ce cher Matthias!
Bravo!
"Tête de con".... Really???
Comment ça je gronde? Je gronde pas Oo!
J'ai adoré Mimine. Super série de vent dans la gueule de ce cher Matthias!
Bravo!
Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
RAH ! JE HAIS QUAND JE NE REÇOIS PAS LES MAILS ! Je savais pas que t'avais écrit ta suite ! Je suis désolée ma pépette.
PTDR. Je te jure qu'il t'arrive de gronder. Et quand ça ne s'entend pas, ça se voit à ta tête <3.
Qué ban ce début de chapitre ! Qué régaaaaale ! (euh... peut-on vraiment dire ça sur une partie de chapitre qui parle essentiellement d'un passé morbide ?)
Sinon, je n'ai pas trop compris le dialogue entre toi et moi au départ, mais je suppose que tu développeras plus tard ? (nan pasqu'au départ, j'croyais que tu parlais de Gabriel, puis d'un inconnu... Je ne sais quoi penseeeeer !)
Je tenais tout de même à faire une citation : "face à l'attitude plus qu'insupportable de cette petite idiote prétentieuse et dirigiste". On pourrait croire que tu décris ton attitude dans la fic', CEPENDANT, je te connais assez pour savoir que tu te décris telle que tu crois l'être alors je t'applaudis et je te décerne la médaille, que dis-je, le trophée, de la plus grosse connerie jamais écrite ! T'es pas comme ça, t'es loin d'être prétentieuse, et dirigiste... Moi, y a des domaines ou j'aime bien qu'on me dirige... (euuh... choquant quiero decir !)
Pour Julie, j'avais trop peur que tu fasses le même passé que Charlotte alors j'étais trop sceptique mais finalement non. Poor Julie =(.
Néanmoins, j'ai hâte de lire mon passé. Je sens que ça va être... parfait.
MWAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !
PTDR. Je te jure qu'il t'arrive de gronder. Et quand ça ne s'entend pas, ça se voit à ta tête <3.
Qué ban ce début de chapitre ! Qué régaaaaale ! (euh... peut-on vraiment dire ça sur une partie de chapitre qui parle essentiellement d'un passé morbide ?)
Sinon, je n'ai pas trop compris le dialogue entre toi et moi au départ, mais je suppose que tu développeras plus tard ? (nan pasqu'au départ, j'croyais que tu parlais de Gabriel, puis d'un inconnu... Je ne sais quoi penseeeeer !)
Je tenais tout de même à faire une citation : "face à l'attitude plus qu'insupportable de cette petite idiote prétentieuse et dirigiste". On pourrait croire que tu décris ton attitude dans la fic', CEPENDANT, je te connais assez pour savoir que tu te décris telle que tu crois l'être alors je t'applaudis et je te décerne la médaille, que dis-je, le trophée, de la plus grosse connerie jamais écrite ! T'es pas comme ça, t'es loin d'être prétentieuse, et dirigiste... Moi, y a des domaines ou j'aime bien qu'on me dirige... (euuh... choquant quiero decir !)
Pour Julie, j'avais trop peur que tu fasses le même passé que Charlotte alors j'étais trop sceptique mais finalement non. Poor Julie =(.
Néanmoins, j'ai hâte de lire mon passé. Je sens que ça va être... parfait.
MWAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !
Mariiiiiine- Modo
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Merci du fond du coeur pour ton superbe commentaire!!!!!!!!!! Il m'a fait trop plaisir (Snif snif).
Pour le dialogue entre toi et moi ne t'en fais pas, t'auras des éléments d'explication dans la suite du chapitre. Et pour la description de mon attitude, ben oui, je crois franchement qu'une part de moi est ainsi.
Bon je t'avoue, j'ai toujours pas écrit la suite, je te répond vite fait de l'ordi de mon parrain à Bordeaux. A plus!!!
Bisous bisous.
Pour le dialogue entre toi et moi ne t'en fais pas, t'auras des éléments d'explication dans la suite du chapitre. Et pour la description de mon attitude, ben oui, je crois franchement qu'une part de moi est ainsi.
Bon je t'avoue, j'ai toujours pas écrit la suite, je te répond vite fait de l'ordi de mon parrain à Bordeaux. A plus!!!
Bisous bisous.
Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
la suite alors? j'attend!!!! ^^
que-la-traque-commence- Apprenti(e)
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Et voilà! Suite postée à la suite (justement) de ce qui était déjà mis!
Enjoy
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
oulala quelle tension!!!!! j'en frémi. notre petite mel cache bien son jeu ^^
Décidément quel ensemble de malheurs cette histoire. par contre est-ce qu'on ne s'éloignerait pas un peu de l'histoire de base là? j'ai l'impression que ça s'éparpille un peu non?
en tout cas j'ai toujours auan envi de lire la suite!!!! j'espère ne pas avoir à attendre 2 mois
bravo petite mélanie!!!
Décidément quel ensemble de malheurs cette histoire. par contre est-ce qu'on ne s'éloignerait pas un peu de l'histoire de base là? j'ai l'impression que ça s'éparpille un peu non?
en tout cas j'ai toujours auan envi de lire la suite!!!! j'espère ne pas avoir à attendre 2 mois
bravo petite mélanie!!!
que-la-traque-commence- Apprenti(e)
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Trop edébile j'avais oubliée de me connectée -_-" Faut le faire^^
Non mais Henriette trop trop DROLE ^^ Une vache en plus! T'as même pas idée comme c'est pile poil elle! Une vraie peau de vache ^^ Et tu peux te féliciter tu m'as donner envi de te le montrer (après un tour dans la piscine par contre ^^)
Par contre elle plus que du genre à jugre ^^
Pauvre claire... Te sens pas seule claire moi je t'aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiime!!!!! Bon je suis celle qui lui dit de se barrer sans état d'âme mais bon... Faut pas m'en vouloir quand je m'énerve ma langue va plus vite que mon cerveau !!! (je m'excuse alors que c'est toi qui as écrit que je faisais ça -_-")
Et quand est-ce qu'il entre en scène le mien d'amoureux?!!!! je suis grave curieuse!!! Et les hisoires d'amours faut qu'elles avances!!! je sens que cette histoire ne sera jamais finie...
Et la marinounette elle nous fait des mystères!!!! Tu gardes ton personnage pour la fin petite cachotière...
En gros on se bouge d'écrire la suite les filles parce que vous avez une amie-fan qui est TRES impatiente de connaitre la suite!!! Eh oui je sais elle fait chier ^^
BRAVO!!!! Sempai votre travail m'inspire et me donne envi de me déchirer pour essayer de faire aussi bien que vous!
bisous bisous
Non mais Henriette trop trop DROLE ^^ Une vache en plus! T'as même pas idée comme c'est pile poil elle! Une vraie peau de vache ^^ Et tu peux te féliciter tu m'as donner envi de te le montrer (après un tour dans la piscine par contre ^^)
Par contre elle plus que du genre à jugre ^^
Pauvre claire... Te sens pas seule claire moi je t'aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiime!!!!! Bon je suis celle qui lui dit de se barrer sans état d'âme mais bon... Faut pas m'en vouloir quand je m'énerve ma langue va plus vite que mon cerveau !!! (je m'excuse alors que c'est toi qui as écrit que je faisais ça -_-")
Et quand est-ce qu'il entre en scène le mien d'amoureux?!!!! je suis grave curieuse!!! Et les hisoires d'amours faut qu'elles avances!!! je sens que cette histoire ne sera jamais finie...
Et la marinounette elle nous fait des mystères!!!! Tu gardes ton personnage pour la fin petite cachotière...
En gros on se bouge d'écrire la suite les filles parce que vous avez une amie-fan qui est TRES impatiente de connaitre la suite!!! Eh oui je sais elle fait chier ^^
BRAVO!!!! Sempai votre travail m'inspire et me donne envi de me déchirer pour essayer de faire aussi bien que vous!
bisous bisous
que-la-traque-commence- Apprenti(e)
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
è___é ! Nous aussi on veut la suite de ton histoire ! Justement avec Henriette-la-peau-de-vache-qui-juge ! T'as intérêt à nous pondre ça vite fait, bien fait !
Avouons-le, appeler notre vache Marguerite, ça aurait été trop classique. Henriette ça claque !
EUH Julie qui se sentait trop coupable d'envoyer paître Claire alors qu'elle n'avait rien fait et que je suis la seule investigatrice de ce complot machiavélique ! (pardon ?)
Haha, moi, j'ai fait avancer l'histoire de Claire et Marc ! Je ne me sens pas concernée par ton message XD. Pour ton amoureux, il nous faudra une description, parce que sinon, j'te le fais en mode Alo, et tu vas péter un câble PTDR. Si Mél le fait pas apparaître dans le prochain chap, ce qui est son droit, je pense que je m'en chargerai dans celui d'après, t'inquiète pas.
Concernant Marine, Marine veut que sa relation ne soit pas si simple que ça. Les deux auteurs sont tout à fait d'accord sur ce point ! (enfin... l'une des deux du moins PTDR)
C'est les vacances, alors on va carburer ! YAAAAAY !
Et puis, si jamais cette histoire ne se finit jamais, t'imagines comme c'est qué ban ? Tu nous vois dans vingt ans à écrire l'Auberge ? On sera toujours en contact au moins PTDR.
Owiiiiiii appelle-moi Sempai, ça m'fait kiffer ! (euh...)
Merci d'avoir lu, et d'avoir pris le temps de commenter !
Avouons-le, appeler notre vache Marguerite, ça aurait été trop classique. Henriette ça claque !
EUH Julie qui se sentait trop coupable d'envoyer paître Claire alors qu'elle n'avait rien fait et que je suis la seule investigatrice de ce complot machiavélique ! (pardon ?)
Haha, moi, j'ai fait avancer l'histoire de Claire et Marc ! Je ne me sens pas concernée par ton message XD. Pour ton amoureux, il nous faudra une description, parce que sinon, j'te le fais en mode Alo, et tu vas péter un câble PTDR. Si Mél le fait pas apparaître dans le prochain chap, ce qui est son droit, je pense que je m'en chargerai dans celui d'après, t'inquiète pas.
Concernant Marine, Marine veut que sa relation ne soit pas si simple que ça. Les deux auteurs sont tout à fait d'accord sur ce point ! (enfin... l'une des deux du moins PTDR)
C'est les vacances, alors on va carburer ! YAAAAAY !
Et puis, si jamais cette histoire ne se finit jamais, t'imagines comme c'est qué ban ? Tu nous vois dans vingt ans à écrire l'Auberge ? On sera toujours en contact au moins PTDR.
Owiiiiiii appelle-moi Sempai, ça m'fait kiffer ! (euh...)
Merci d'avoir lu, et d'avoir pris le temps de commenter !
Mariiiiiine- Modo
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Ah non pas un Alo!!! Tu nous imagine ensemble???? Je crois qu'il souffrirai ^^ Maids pas de description non plus pck c'est votre histoire!!!! Je n'ai pas mon mot à dire! (la fille pas trop contradictiore...)
Ok tu seras mon 2ème sempai!!! J'ai ujn sempai en dessin et un sempai en écriture!!!! Je suis une élève dans l'âme snif... ^^
Ok tu seras mon 2ème sempai!!! J'ai ujn sempai en dessin et un sempai en écriture!!!! Je suis une élève dans l'âme snif... ^^
que-la-traque-commence- Apprenti(e)
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Mon dieu. Inutile de te dire à quel point j'ai trouvé ça drôle, tu étais là!
Bravo.
A mon tour maintenant.
Bravo.
A mon tour maintenant.
Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
J'ai envie de dire COME BACK! Oui j'ai (enfin) retrouvé le code que tu m'avais filé donc voila me revoila! J'ai tout relu et je tiens a dire bravo les poupoules! =) Pour ce qui est du "INCONNU POWER" de Mel j'ai eu un enorme fou rire en lisant ça xD bien bien bien que dire de plus? ah oui! dans le dernier chapitre "moi je dis ça je dis rien" on ne se doute du tout qui t'as inspirer cette phrase! ^^ poulala! Je crois que j'ai tout dis encore bravo les filles! et maintenant que j'ai retrouvé mon mot de passe je pourrais revenir plus souvent =)
cha- Néophyte
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
On espère bien!!!
Toujours une joie d'âtre avec les gens qu'on aime!
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Ah... ok. C'est pas comme si l'histoire prenait un tournant que j'étais absolument incapable d'effectuer. L'action et moi, ça fait quatre... Vais écrire des trucs totalement HS et incohérents quoi. Fuck it.
Sinon, bah comme d'habitude oui, c'est super bien écrit, j'adore hein. L'intrigue est bien plus développée, ça fait plaisir à voir (sauf pour celle qui doit écrire la suite). C'est cool que t'aies fait ça maintenant, même si là, tu me jettes du haut d'une falaise, parce que je n'aurais pas pu le faire ou alors, un truc bien inintéressant, et que rajouter deux chapitres, ça aurait tout fait traîner en longueur.
Anyway... Bravo pour ce chapitre !
Sinon, bah comme d'habitude oui, c'est super bien écrit, j'adore hein. L'intrigue est bien plus développée, ça fait plaisir à voir (sauf pour celle qui doit écrire la suite). C'est cool que t'aies fait ça maintenant, même si là, tu me jettes du haut d'une falaise, parce que je n'aurais pas pu le faire ou alors, un truc bien inintéressant, et que rajouter deux chapitres, ça aurait tout fait traîner en longueur.
Anyway... Bravo pour ce chapitre !
Signé : Marine qui se demande
ce qui est le mieux entre écrire le prochain
chapitre et se mettre la corde au cou.
ce qui est le mieux entre écrire le prochain
chapitre et se mettre la corde au cou.
Mariiiiiine- Modo
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Ca va c'est pas la mort. Je sais que tes capable de continuer!
Merci en tout cas.
Mais aies confiance en toi! Tu vas encore faire un truc trop bien!
Merci en tout cas.
Mais aies confiance en toi! Tu vas encore faire un truc trop bien!
Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Hey! regardez qui est la !!! j'ai finalement réussi à me connecter sur mon portable. C'est très laborieu là dessus mais je suis là! Je t'avais dis que je trouverais un moyen Marine ^^ Ce chapitre est génial Mél! C'est vrai que ça fait du bien que l'histoire avance. Mais je ne m'attendais quand meme pas à ce que vous me casiez avec un prince ^^ c'est pour mon coté fleur bleue lol? Elle m'a bien fait rire l'allusion sur Pierre XD.
suite de ma réponse... ça fait 10 fois que ce connard de portable me coupe la fin de mon message alors je le poste en 2 fois! en plus je suis chez le kiné et j'ai des éléctrodes posées sur la chevilles et ça picote à mort!! je reve de les arrachés! Bon fin de la parenthèse dont personne n'a rien à fôutre sur la vir de julie. Donc je reviens à ce que je disais: Je vous aurais tuées si vous l'aviez appelé pierre XD. Mais pourquoi il s'est fait enlevé le mien snif... ?
Note de la modo : ON ÉVITE LE DOUBLE-POST SVP (Non, j'déconne XD)
Bon 3éme et dernière partie... Je vais pas pouvoir le rencontrer avant longtemps avec tout ça moi -_-' Mais j'espère qu'il est quand méme fort parce que moi je ne veux pas d'un faiblard hein?lol En tout cas bravo pour ce chapitre mel et au boulot Marine et sans rouspéter!
suite de ma réponse... ça fait 10 fois que ce connard de portable me coupe la fin de mon message alors je le poste en 2 fois! en plus je suis chez le kiné et j'ai des éléctrodes posées sur la chevilles et ça picote à mort!! je reve de les arrachés! Bon fin de la parenthèse dont personne n'a rien à fôutre sur la vir de julie. Donc je reviens à ce que je disais: Je vous aurais tuées si vous l'aviez appelé pierre XD. Mais pourquoi il s'est fait enlevé le mien snif... ?
Note de la modo : ON ÉVITE LE DOUBLE-POST SVP (Non, j'déconne XD)
Bon 3éme et dernière partie... Je vais pas pouvoir le rencontrer avant longtemps avec tout ça moi -_-' Mais j'espère qu'il est quand méme fort parce que moi je ne veux pas d'un faiblard hein?lol En tout cas bravo pour ce chapitre mel et au boulot Marine et sans rouspéter!
que-la-traque-commence- Apprenti(e)
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Ndla : J'ai sommeil. Mise en page, demain, ou plutôt dans quelques heures. Rajout de quelques détails, de correction d'autres, après mes précieuses heures de sommeil. Gain d'estime concernant le chapitre, jamais (je crains de relire ce que j'ai écrit à partir d'une heure du mat'...). Il est donc l'heure de rejoindre mon oreiller, mon traversin, ma couette, mes peluches, ma petite couverture... ZzzzzZZzzzZZZZzzz...
_ L'heure du dîner, l'heure du dîner... Il en a de bonnes lui tiens, bougonna Matthias. Est-ce qu'on doit lancer l'opération « kidnapping » maintenant ou la repousser à vingt heures ?
_ Il faut y aller maintenant, chuchota précipitamment Marc. Plus la nuit tombe, plus nous serons à notre désavantage ! Et le soleil est en train de se coucher...
_ Si nous sommes désavantagés, les gardes le seront aussi tu sais. Attendons, rétorqua Andrew, sûr de lui.
_ Non, car eux connaissent le Palais et ses environs...
Le ton commençait à monter entre les deux amis et Matthias les fit taire d'une claque derrière la tête. À quelques mètres d'eux se tenait un garde qui observa les alentours avec suspicion. Ce dernier fit quelques pas dans leur direction et les trois hommes retinrent leur respiration. Finalement, seul face au silence de la ville qui commençait à s'endormir, il haussa les épaules et repartit à son poste. Andrew ne put retenir un soupir de soulagement presque muet. Voilà des heures qu'ils étaient là à craindre pour la réussite de leur mission, à surveiller les moindres faits et gestes des gardes, à prier le retour de Gabriel, et ça n'était pas pour qu'un malentendu vienne tout gâcher. Néanmoins, la question n'étant toujours pas réglée, Marc lança un regard interrogateur à Matthias, seule personne à n'avoir pas émis d'avis sur le débat. Le Dom Juan du groupe intercepta le regard de son ami et ouvrit la bouche afin de répondre lorsqu'un détail attira leur attention. Quelqu'un venait de quitter le Palais, une personne seule. Les yeux de nos trois compères se fixèrent sur cette silhouette, maintenant dos à eux, qui se dirigeait prestement vers la frontière séparant la ville haute et de la mid-ville. Silhouette emmitouflée dans un épais manteau de voyage qui ressemblait à s'y méprendre à celui de Gabriel. Ni une ni deux, les garçons se levèrent et coururent vers leur supposé ami. Celui-ci, entendant un bruit de course derrière lui, se mit à presser son pas, jetant furtivement un regard en arrière. Immédiatement, Marc reconnut son ami et accéléra sa course jusqu'à se retrouver face à Gabriel et l'entraîner dans une franche accolade. Les deux autres les rejoignirent rapidement et l'angoisse que Gabriel avait pu ressentir durant son entrevue avec le Gouverneur se dissipa instantanément. Sachant pertinemment que discuter ici, en plein cœur de la ville, était impossible, surtout à l'heure où même le bruissement du vent était perceptible par tous les habitants du quartier, les jeunes hommes poursuivirent leur route en silence jusqu'à l'auberge où ils étaient logés. Durant le trajet, Matthias jeta fréquemment quelques œillades à Gabriel, comme s'il n'en revenait pas de voir son ami vivant. Il s'était tellement inquiété... Mais lui n'était pas comme Marc, il n'était pas aussi expressif. Alors il se contentait de l'observer discrètement pour s'assurer que tout aillait bien. C'était d'ailleurs étrange qu'il soit autant attaché à son ami, ainsi qu'aux deux autres lurons de la bande. Jamais il n'aurait cru pouvoir se soucier d'une autre personne que de lui-même, et encore moins de ces personnes là. Il fallait dire que lorsqu'on l'avait affecté à la Garde Spéciale, aux côtés de Gabriel, Andrew et Marc, des inconnus à l'époque, le premier ordre qu'on leur avait donné était « Entraînez-vous à protéger la famille royale et préparez-vous à mourir pour elle ». Alors en effet, il ne s'attendait à s'attacher un jour à des personnes qui pouvaient mourir à ses côtés du jour au lendemain. Et pourtant...
Cependant, l'arrivée de la petite troupe à la Ramige Rouge sortit Matthias de ses pensées. Tous les quatre se dirigèrent vers la salle commune où était servi le repas et comme à chaque fois, ils furent surpris de ce qu'ils y trouvèrent. Il avait suffit d'un pas pour que l'ambiance change du tout au tout : ils étaient passés du silence oppressant de la ville qui s'endort au vacarme des conversations de la trentaine de personnes présente. Le cœur de Gabriel se réchauffa un peu. Ici, le décor était chaleureux, il s'y sentait presque en sécurité. Idée qu'il trouvât ridicule puisqu'ici-même pouvaient se trouver les responsables de leur présence à Torun. À cette pensée, Gabriel parcourut nerveusement la salle du regard, ne remarquant même pas que ses amis se frayaient un chemin entre les clients pour rejoindre une table un peu reculée. Ses yeux interceptèrent ceux de Mélanie au passage, qui le fixait avec inquiétude. Il voulut lui faire un sourire, pour la rassurer mais il se sentit brusquement tiré en arrière : Andrew venait de lui agripper le bras pour qu'il s'assoit avec eux. Une fois installés, trois paires d'yeux se posèrent sur Gabriel, lequel ne put retenir un sourire en coin. Malgré tous les différends qu'ils avaient pu avoir tous ensemble, ils se ressemblaient. Ce dernier se pencha sur la table avec un air de conspirateur, invitant les autres à faire de même. Seul Matthias ne se rapprocha pas, se contentant de les fixer, incrédule.
_ Pratique pour ne pas se faire remarquer ça. Agir comme des paranoïaques et comploter dans notre coin, cingla le jeune homme en levant les yeux au ciel. Faisons comme d'habitude, d'accord ?
_ Les murs ont des oreilles dit-on, répliqua nonchalamment Andrew.
_ Même si je le voulais, je ne pourrais pas entendre la conversation que tiennent les deux soûlards à la table devant nous. Et pourtant, ils gueulent comme des veaux.
_ Mieux vaut prévenir que guérir, ajouta sagement Marc.
_ Mais vous m'emmerdez avec vos proverbes à la con ! Ta gueule Andrew, je sais que tu n'as pas dit de proverbe, éructa Matthias en voyant son ami ouvrir la bouche pour le contredire. Personne ne peut nous entendre, ok ? Je pourrais même hurler si je veux !
_ Non, non, tout mais pas ça, gémit Gabriel qui depuis le temps, ne s'était jamais habitué aux frasques de son compagnon d'infortune.
_ Je vais bien, tout va bien ! Je suis gai, tout me plaît ! Hurla Matthias en battant le rythme de ses poings sur la table en bois.
L'attitude de ses amis le fit éclater de rire : Gabriel avait plaqué ses mains sur son visage en signe ultime de désespoir, Andrew s'était penché pour prétendre refaire un lacet imaginaire et Marc s'était carrément levé et semblait passionné par un morceau du mur de pierre. Après quelques secondes, les garçons reprirent correctement position et comme s'il ne s'était jamais rien passé, à nouveau, trois regards avides se posèrent sur Gabriel. Celui-ci poussa un profond soupir.
_ À mon avis le Gouverneur ne nous sera d'aucune aide, malgré la promesse qu'il m'a faite d'enquêter sur la disparition du prince. Tout d'abord parce qu'il n'a absolument aucune information, ou du moins, c'est ce qu'il prétend. Ensuite, parce que ce gars est un drogué, il est complètement accroc au pouvoir. Pour rien au monde il ne veut laisser sa place. Or le principal atout d'un Gouverneur, c'est d'avoir le peuple à ses côtés. La révolte de son peuple, il en a une peur bleue et sait qu'elle ne pourra s'arrêter qu'avec une forte répression. Ce qui signifierait la perte de sa popularité et de nouveaux tumultes, à son encontre cette fois, jusqu'à sa démission. Bref, vous m'avez compris, conclut Gabriel.
_ Quel idiot, siffla Andrew. Il remue la queue tel un chien pour obtenir quelques miettes de pouvoir. C'est scandaleux. Il craint son peuple, mais il ne craint pas l'Empereur ?
_ C'est ce que je lui ai demandé. Je lui ai dit que l'Empereur récompenserait quiconque aiderait à retrouver son fils, mais que le contraire...
_ Serait passible d'une condamnation à mort. Couic, fit Matthias en mimant une mort par guillotine.
_ C'est ça. L'effet fut escompté, il était terrorisé... Mais je n'ai pu obtenir de lui qu'une promesse dérisoire. Et peut-être...
_ Hein ? Tu as vraiment réussi à obtenir quelque chose ? Je commençais à ne plus y croire là ! S'exclama Marc en retenant difficilement son excitation.
Gabriel allait poursuivre son explication lorsque son regard fut attiré par quelque chose derrière Matthias, situé en face de lui. Aussitôt, il referma la bouche et porta son attention sur ses mains posées à plat sur la table. Intrigués, les trois autres garçons cherchèrent des yeux la raison du brusque changement d'attitude et virent Claire s'approcher d'eux avec un sourire, prête à prendre leur commande. Avec tout ça, ils en avaient presque oublié qu'ils étaient dans le restaurant de l'auberge. Chacun baissa les yeux, peu enclin à entamer une conversation avec la jeune fille, tandis que la leur allait si bon train. Claire remarqua immédiatement leur réaction à son approche et ne put s'empêcher de ressentir un petit pincement au cœur en voyant Marc se prêter au jeu. Elle leur demanda poliment ce qu'ils désiraient manger, désireuse de partir le plus vite possible. Seuls quelques baragouinages lui répondirent, la priant de choisir elle-même le menu ou de leur donner un plat du jour. Alors qu'elle leur répondait que malheureusement, le plat du jour n'était plus disponible et qu'il leur fallait faire un choix, Andrew s'arracha à la contemplation de la table pour jeter un coup d'œil dans la salle, tout en soupirant bruyamment. Au même moment, Marine referma l'énorme livre dans lequel elle écrivait et quitta la table à laquelle elle s'était assise. Elle fit quelques pas, puis chancela légèrement. C'était discret, et Andrew fut convaincu d'être le seul à avoir assisté à ce moment de faiblesse. Il fronça les sourcils ; cependant, le bavardage de Claire derrière lui l'empêchait de réfléchir.
_ Bon dieu, mais... Faire un brin de causette avec Marc ne signifie pas que tu es amie avec lui, et encore moins avec nous. Maintenant, si tu le veux bien, dandine-toi jusqu'à la cuisine, commande le premier plat qui te passe par la tête, apporte-le nous et va voir ailleurs si on y est, cracha Andrew de son ton le plus sec.
Claire perdit immédiatement son sourire et ses joues se teintèrent de rouge, mélange de honte et de colère. Matthias ne put étouffer un rire, Gabriel frappa son front avec sa paume (non, décidément, jamais il ne s'habituerait à leurs bêtises...) et Marc se tourna vers lui, yeux accusateurs et bouche ouverte, type scandalisé.
_ Espèce de... Je ne vous apporterai rien du tout, et tu peux toujours crever la bouche ouverte pour que je le fasse. Vous n'êtes plus les bienvenus dans cet hôtel. Je vous croyais gentils, déclara-t-elle en fixant Marc le plus méchamment qu'elle put. Oh et puis toi, ajouta-t-elle en pointant dédaigneusement Matthias du doigt, la prochaine fois que tu veux faire ton coming-out, tu seras mignon de le faire ailleurs. Pas la peine d'alerter le monde entier.
Sur ces paroles, Claire tourna vivement les talons. Elle avait espéré, vraiment, que Marc la retienne, ou du moins, qu'il la rejoigne pour s'excuser ; mais elle fut forcée de constater qu'aucun raclement de chaise ne se fit entendre suite à son départ. Elle se sentit profondément blessée et le maudit pour toutes les générations à venir.
Du côté des garçons, Marc était toujours figé dans la même position, bien que son regard fut désormais interrogateur, avec une nuance de reproche. Andrew lui jeta un bref coup d'oeil puis haussa les épaules.
_ Dans ma tête, ça sonnait plus gentil, se défendit-il en croisant les bras.
Voyant que Marc allait répondre, Gabriel toussota pour reporter l'attention sur lui. C'était sans compter sur Matthias qui était blanc comme un linge suite à ce qu'avait dit Claire. Gabriel dut claquer des doigts deux fois devant ses yeux pour le ramener à la réalité.
_ Bon, finissons cette conversation au plus vite. Je disais donc que le Gouverneur, malgré tout ce que je vous ai dit, tient à se protéger de l'éventuel courroux de l'Empereur. C'est pourquoi, alors que je partais, je l'ai entendu dire à l'un de ses serviteurs, assez fort pour que je puisse l'entendre, de faire attention s'il se promenait dans la ville basse : il semblerait que ce soit là-bas que la révolte ait commencé. Il lui a ensuite conseillé de ne pas traîner dans les bars, car c'est là-bas que l'on entend le plus les rumeurs et les informations. Je ne vous dis pas la tronche du serviteur qui se demandait ce qui avait piqué le Gouverneur.
Matthias, Marc et Andrew se contentèrent d'hocher la tête aux propos de leur ami. Ce petit indice, s'il les faisait avancer d'un pas dans leur mission, les faisait également reculer de dix. La ville basse était grande et nombreux sont les bars présents. De plus, il leur faudrait trier ce qu'ils entendront, car un fossé sépare rumeur et information. La tâche était loin d'être terminée pour nos compagnons. Et en plus, ils avaient faim.
_ Et pis d'abord, je -hips- te signale qu'on est pas saouls... ! Cria quelqu'un.
Ce brusque éclat de voix provenait de la table en face d'eux, à laquelle étaient affalés deux hommes passablement éméchés, dont un qui fixait Matthias d'un œil torve. À son tour, Marc ne put retenir un soupir.
_ C'est la dernière fois qu'on fait confiance à tes arguments Matthias. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à prier que toute la salle n'ait pas entendu notre petite conversation... Ça nous apprendra à trop apporter de crédit à ce que tu nous dis.
L'Auberge des Folies Amoureuses, chapitre sept.
_ L'heure du dîner, l'heure du dîner... Il en a de bonnes lui tiens, bougonna Matthias. Est-ce qu'on doit lancer l'opération « kidnapping » maintenant ou la repousser à vingt heures ?
_ Il faut y aller maintenant, chuchota précipitamment Marc. Plus la nuit tombe, plus nous serons à notre désavantage ! Et le soleil est en train de se coucher...
_ Si nous sommes désavantagés, les gardes le seront aussi tu sais. Attendons, rétorqua Andrew, sûr de lui.
_ Non, car eux connaissent le Palais et ses environs...
Le ton commençait à monter entre les deux amis et Matthias les fit taire d'une claque derrière la tête. À quelques mètres d'eux se tenait un garde qui observa les alentours avec suspicion. Ce dernier fit quelques pas dans leur direction et les trois hommes retinrent leur respiration. Finalement, seul face au silence de la ville qui commençait à s'endormir, il haussa les épaules et repartit à son poste. Andrew ne put retenir un soupir de soulagement presque muet. Voilà des heures qu'ils étaient là à craindre pour la réussite de leur mission, à surveiller les moindres faits et gestes des gardes, à prier le retour de Gabriel, et ça n'était pas pour qu'un malentendu vienne tout gâcher. Néanmoins, la question n'étant toujours pas réglée, Marc lança un regard interrogateur à Matthias, seule personne à n'avoir pas émis d'avis sur le débat. Le Dom Juan du groupe intercepta le regard de son ami et ouvrit la bouche afin de répondre lorsqu'un détail attira leur attention. Quelqu'un venait de quitter le Palais, une personne seule. Les yeux de nos trois compères se fixèrent sur cette silhouette, maintenant dos à eux, qui se dirigeait prestement vers la frontière séparant la ville haute et de la mid-ville. Silhouette emmitouflée dans un épais manteau de voyage qui ressemblait à s'y méprendre à celui de Gabriel. Ni une ni deux, les garçons se levèrent et coururent vers leur supposé ami. Celui-ci, entendant un bruit de course derrière lui, se mit à presser son pas, jetant furtivement un regard en arrière. Immédiatement, Marc reconnut son ami et accéléra sa course jusqu'à se retrouver face à Gabriel et l'entraîner dans une franche accolade. Les deux autres les rejoignirent rapidement et l'angoisse que Gabriel avait pu ressentir durant son entrevue avec le Gouverneur se dissipa instantanément. Sachant pertinemment que discuter ici, en plein cœur de la ville, était impossible, surtout à l'heure où même le bruissement du vent était perceptible par tous les habitants du quartier, les jeunes hommes poursuivirent leur route en silence jusqu'à l'auberge où ils étaient logés. Durant le trajet, Matthias jeta fréquemment quelques œillades à Gabriel, comme s'il n'en revenait pas de voir son ami vivant. Il s'était tellement inquiété... Mais lui n'était pas comme Marc, il n'était pas aussi expressif. Alors il se contentait de l'observer discrètement pour s'assurer que tout aillait bien. C'était d'ailleurs étrange qu'il soit autant attaché à son ami, ainsi qu'aux deux autres lurons de la bande. Jamais il n'aurait cru pouvoir se soucier d'une autre personne que de lui-même, et encore moins de ces personnes là. Il fallait dire que lorsqu'on l'avait affecté à la Garde Spéciale, aux côtés de Gabriel, Andrew et Marc, des inconnus à l'époque, le premier ordre qu'on leur avait donné était « Entraînez-vous à protéger la famille royale et préparez-vous à mourir pour elle ». Alors en effet, il ne s'attendait à s'attacher un jour à des personnes qui pouvaient mourir à ses côtés du jour au lendemain. Et pourtant...
Cependant, l'arrivée de la petite troupe à la Ramige Rouge sortit Matthias de ses pensées. Tous les quatre se dirigèrent vers la salle commune où était servi le repas et comme à chaque fois, ils furent surpris de ce qu'ils y trouvèrent. Il avait suffit d'un pas pour que l'ambiance change du tout au tout : ils étaient passés du silence oppressant de la ville qui s'endort au vacarme des conversations de la trentaine de personnes présente. Le cœur de Gabriel se réchauffa un peu. Ici, le décor était chaleureux, il s'y sentait presque en sécurité. Idée qu'il trouvât ridicule puisqu'ici-même pouvaient se trouver les responsables de leur présence à Torun. À cette pensée, Gabriel parcourut nerveusement la salle du regard, ne remarquant même pas que ses amis se frayaient un chemin entre les clients pour rejoindre une table un peu reculée. Ses yeux interceptèrent ceux de Mélanie au passage, qui le fixait avec inquiétude. Il voulut lui faire un sourire, pour la rassurer mais il se sentit brusquement tiré en arrière : Andrew venait de lui agripper le bras pour qu'il s'assoit avec eux. Une fois installés, trois paires d'yeux se posèrent sur Gabriel, lequel ne put retenir un sourire en coin. Malgré tous les différends qu'ils avaient pu avoir tous ensemble, ils se ressemblaient. Ce dernier se pencha sur la table avec un air de conspirateur, invitant les autres à faire de même. Seul Matthias ne se rapprocha pas, se contentant de les fixer, incrédule.
_ Pratique pour ne pas se faire remarquer ça. Agir comme des paranoïaques et comploter dans notre coin, cingla le jeune homme en levant les yeux au ciel. Faisons comme d'habitude, d'accord ?
_ Les murs ont des oreilles dit-on, répliqua nonchalamment Andrew.
_ Même si je le voulais, je ne pourrais pas entendre la conversation que tiennent les deux soûlards à la table devant nous. Et pourtant, ils gueulent comme des veaux.
_ Mieux vaut prévenir que guérir, ajouta sagement Marc.
_ Mais vous m'emmerdez avec vos proverbes à la con ! Ta gueule Andrew, je sais que tu n'as pas dit de proverbe, éructa Matthias en voyant son ami ouvrir la bouche pour le contredire. Personne ne peut nous entendre, ok ? Je pourrais même hurler si je veux !
_ Non, non, tout mais pas ça, gémit Gabriel qui depuis le temps, ne s'était jamais habitué aux frasques de son compagnon d'infortune.
_ Je vais bien, tout va bien ! Je suis gai, tout me plaît ! Hurla Matthias en battant le rythme de ses poings sur la table en bois.
L'attitude de ses amis le fit éclater de rire : Gabriel avait plaqué ses mains sur son visage en signe ultime de désespoir, Andrew s'était penché pour prétendre refaire un lacet imaginaire et Marc s'était carrément levé et semblait passionné par un morceau du mur de pierre. Après quelques secondes, les garçons reprirent correctement position et comme s'il ne s'était jamais rien passé, à nouveau, trois regards avides se posèrent sur Gabriel. Celui-ci poussa un profond soupir.
_ À mon avis le Gouverneur ne nous sera d'aucune aide, malgré la promesse qu'il m'a faite d'enquêter sur la disparition du prince. Tout d'abord parce qu'il n'a absolument aucune information, ou du moins, c'est ce qu'il prétend. Ensuite, parce que ce gars est un drogué, il est complètement accroc au pouvoir. Pour rien au monde il ne veut laisser sa place. Or le principal atout d'un Gouverneur, c'est d'avoir le peuple à ses côtés. La révolte de son peuple, il en a une peur bleue et sait qu'elle ne pourra s'arrêter qu'avec une forte répression. Ce qui signifierait la perte de sa popularité et de nouveaux tumultes, à son encontre cette fois, jusqu'à sa démission. Bref, vous m'avez compris, conclut Gabriel.
_ Quel idiot, siffla Andrew. Il remue la queue tel un chien pour obtenir quelques miettes de pouvoir. C'est scandaleux. Il craint son peuple, mais il ne craint pas l'Empereur ?
_ C'est ce que je lui ai demandé. Je lui ai dit que l'Empereur récompenserait quiconque aiderait à retrouver son fils, mais que le contraire...
_ Serait passible d'une condamnation à mort. Couic, fit Matthias en mimant une mort par guillotine.
_ C'est ça. L'effet fut escompté, il était terrorisé... Mais je n'ai pu obtenir de lui qu'une promesse dérisoire. Et peut-être...
_ Hein ? Tu as vraiment réussi à obtenir quelque chose ? Je commençais à ne plus y croire là ! S'exclama Marc en retenant difficilement son excitation.
Gabriel allait poursuivre son explication lorsque son regard fut attiré par quelque chose derrière Matthias, situé en face de lui. Aussitôt, il referma la bouche et porta son attention sur ses mains posées à plat sur la table. Intrigués, les trois autres garçons cherchèrent des yeux la raison du brusque changement d'attitude et virent Claire s'approcher d'eux avec un sourire, prête à prendre leur commande. Avec tout ça, ils en avaient presque oublié qu'ils étaient dans le restaurant de l'auberge. Chacun baissa les yeux, peu enclin à entamer une conversation avec la jeune fille, tandis que la leur allait si bon train. Claire remarqua immédiatement leur réaction à son approche et ne put s'empêcher de ressentir un petit pincement au cœur en voyant Marc se prêter au jeu. Elle leur demanda poliment ce qu'ils désiraient manger, désireuse de partir le plus vite possible. Seuls quelques baragouinages lui répondirent, la priant de choisir elle-même le menu ou de leur donner un plat du jour. Alors qu'elle leur répondait que malheureusement, le plat du jour n'était plus disponible et qu'il leur fallait faire un choix, Andrew s'arracha à la contemplation de la table pour jeter un coup d'œil dans la salle, tout en soupirant bruyamment. Au même moment, Marine referma l'énorme livre dans lequel elle écrivait et quitta la table à laquelle elle s'était assise. Elle fit quelques pas, puis chancela légèrement. C'était discret, et Andrew fut convaincu d'être le seul à avoir assisté à ce moment de faiblesse. Il fronça les sourcils ; cependant, le bavardage de Claire derrière lui l'empêchait de réfléchir.
_ Bon dieu, mais... Faire un brin de causette avec Marc ne signifie pas que tu es amie avec lui, et encore moins avec nous. Maintenant, si tu le veux bien, dandine-toi jusqu'à la cuisine, commande le premier plat qui te passe par la tête, apporte-le nous et va voir ailleurs si on y est, cracha Andrew de son ton le plus sec.
Claire perdit immédiatement son sourire et ses joues se teintèrent de rouge, mélange de honte et de colère. Matthias ne put étouffer un rire, Gabriel frappa son front avec sa paume (non, décidément, jamais il ne s'habituerait à leurs bêtises...) et Marc se tourna vers lui, yeux accusateurs et bouche ouverte, type scandalisé.
_ Espèce de... Je ne vous apporterai rien du tout, et tu peux toujours crever la bouche ouverte pour que je le fasse. Vous n'êtes plus les bienvenus dans cet hôtel. Je vous croyais gentils, déclara-t-elle en fixant Marc le plus méchamment qu'elle put. Oh et puis toi, ajouta-t-elle en pointant dédaigneusement Matthias du doigt, la prochaine fois que tu veux faire ton coming-out, tu seras mignon de le faire ailleurs. Pas la peine d'alerter le monde entier.
Sur ces paroles, Claire tourna vivement les talons. Elle avait espéré, vraiment, que Marc la retienne, ou du moins, qu'il la rejoigne pour s'excuser ; mais elle fut forcée de constater qu'aucun raclement de chaise ne se fit entendre suite à son départ. Elle se sentit profondément blessée et le maudit pour toutes les générations à venir.
Du côté des garçons, Marc était toujours figé dans la même position, bien que son regard fut désormais interrogateur, avec une nuance de reproche. Andrew lui jeta un bref coup d'oeil puis haussa les épaules.
_ Dans ma tête, ça sonnait plus gentil, se défendit-il en croisant les bras.
Voyant que Marc allait répondre, Gabriel toussota pour reporter l'attention sur lui. C'était sans compter sur Matthias qui était blanc comme un linge suite à ce qu'avait dit Claire. Gabriel dut claquer des doigts deux fois devant ses yeux pour le ramener à la réalité.
_ Bon, finissons cette conversation au plus vite. Je disais donc que le Gouverneur, malgré tout ce que je vous ai dit, tient à se protéger de l'éventuel courroux de l'Empereur. C'est pourquoi, alors que je partais, je l'ai entendu dire à l'un de ses serviteurs, assez fort pour que je puisse l'entendre, de faire attention s'il se promenait dans la ville basse : il semblerait que ce soit là-bas que la révolte ait commencé. Il lui a ensuite conseillé de ne pas traîner dans les bars, car c'est là-bas que l'on entend le plus les rumeurs et les informations. Je ne vous dis pas la tronche du serviteur qui se demandait ce qui avait piqué le Gouverneur.
Matthias, Marc et Andrew se contentèrent d'hocher la tête aux propos de leur ami. Ce petit indice, s'il les faisait avancer d'un pas dans leur mission, les faisait également reculer de dix. La ville basse était grande et nombreux sont les bars présents. De plus, il leur faudrait trier ce qu'ils entendront, car un fossé sépare rumeur et information. La tâche était loin d'être terminée pour nos compagnons. Et en plus, ils avaient faim.
_ Et pis d'abord, je -hips- te signale qu'on est pas saouls... ! Cria quelqu'un.
Ce brusque éclat de voix provenait de la table en face d'eux, à laquelle étaient affalés deux hommes passablement éméchés, dont un qui fixait Matthias d'un œil torve. À son tour, Marc ne put retenir un soupir.
_ C'est la dernière fois qu'on fait confiance à tes arguments Matthias. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à prier que toute la salle n'ait pas entendu notre petite conversation... Ça nous apprendra à trop apporter de crédit à ce que tu nous dis.
Dernière édition par Mariiiiiine le Dim 21 Aoû - 15:23, édité 1 fois
Mariiiiiine- Modo
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Date d'inscription : 06/12/2009
Age : 31
Localisation : Montpellier
Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Oki doc Cap'tain. (La meuf pas trop folle stp xD)
Bon. Brillant chapitre Mimine. J'aime bien le développement discret de vos troubles à Andrew et toi!
Le développement des caractères des garçons et de leurs liens aussi. La formidable présence de Gabriel dans ce chapitre, lui donnant ainsi toute son importance (oui je l'aime et alors, c'est normal non?).
Sur ce. A mon tour, qui ne viendra peut être jamais étant donné que je rentre en fac mercredi et que j'aurais plus beaucoup de temps!
Bisous!!!! <3
Bon. Brillant chapitre Mimine. J'aime bien le développement discret de vos troubles à Andrew et toi!
Le développement des caractères des garçons et de leurs liens aussi. La formidable présence de Gabriel dans ce chapitre, lui donnant ainsi toute son importance (oui je l'aime et alors, c'est normal non?).
Sur ce. A mon tour, qui ne viendra peut être jamais étant donné que je rentre en fac mercredi et que j'aurais plus beaucoup de temps!
Bisous!!!! <3
Dernière édition par Lilith le Lun 18 Juin - 0:09, édité 1 fois
une suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite
ouai!!!!! génial!!!!! trop cool!!!! une suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite!!!
par contre désolée je ne l'ai pas encore lue ^^
vraiment vraiment pas le temps là ^^
je pense que vous pouvez comprendre avec cette semaine de concours blanc...
mais je le fais des que possible promis!
mais vous êtes en vacances vous là?! pck je me disais justement que tout d'un coup vous étiez très présentes ici ^^
par contre désolée je ne l'ai pas encore lue ^^
vraiment vraiment pas le temps là ^^
je pense que vous pouvez comprendre avec cette semaine de concours blanc...
mais je le fais des que possible promis!
mais vous êtes en vacances vous là?! pck je me disais justement que tout d'un coup vous étiez très présentes ici ^^
que-la-traque-commence- Apprenti(e)
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Date d'inscription : 20/02/2010
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Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Nope pas en vacances.
Et je suis tout le temps sur reflexxion quand je bosse chez moi. Ca me permet de rester en contact avec qui vient sur le forum.
Et je suis tout le temps sur reflexxion quand je bosse chez moi. Ca me permet de rester en contact avec qui vient sur le forum.
Re: Fic: L'auberge des folies amoureuses
Wesh wesh.
Idem que Mélanouille, j'ai beau bosser, je suis toujours en train de squatter sur le forum. D'ailleurs actuellement, j'étudie Bodin du coin de l’œil (détail totalement inintéressant).
Lol, Julie t'inquiète pas. Rien ne presse pour la lecture. Ici, c'est chacun son rythme ! (petite dédicace à Gad Elmaleh :p)
Perso je reviens le vendredi 16 à Nice. Je termine mon examen à 11 heures 30 et je fonce prendre le train de 14 heures, fidèlement accompagnée par Sieur Ilias en personne (à qui j'ai légèrement forcé la main x)
Idem que Mélanouille, j'ai beau bosser, je suis toujours en train de squatter sur le forum. D'ailleurs actuellement, j'étudie Bodin du coin de l’œil (détail totalement inintéressant).
Lol, Julie t'inquiète pas. Rien ne presse pour la lecture. Ici, c'est chacun son rythme ! (petite dédicace à Gad Elmaleh :p)
Perso je reviens le vendredi 16 à Nice. Je termine mon examen à 11 heures 30 et je fonce prendre le train de 14 heures, fidèlement accompagnée par Sieur Ilias en personne (à qui j'ai légèrement forcé la main x)
Mariiiiiine- Modo
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Localisation : Montpellier
devinez quoi... une suite et vite!
comme promis me voici!
j'ai bien aimé ce chapitre, l'histoire avance. par contre je commence à croire que notre "fameux" prince ne pointera jamais son joli petit nez snif... combien de temps allez vous me faire languir????
andrew fais un peu peur là... mais comment ils vont faire s'ils sont ejectés de l'auberge??? et nos histoires d'amour alors???
j'ai bien aimé ce chapitre, l'histoire avance. par contre je commence à croire que notre "fameux" prince ne pointera jamais son joli petit nez snif... combien de temps allez vous me faire languir????
andrew fais un peu peur là... mais comment ils vont faire s'ils sont ejectés de l'auberge??? et nos histoires d'amour alors???
que-la-traque-commence- Apprenti(e)
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