OS : Le Shoot.

_____Shigeaki était en train de lire quand il entendit quelqu’un taper à sa porte. Décidant qu’il n’avait pas envie de se lever, il se contenta d’un « Entrez » dit d’une voix forte.

_ Sans le pass, ça va être dur… entendit-il de derrière la porte d’entrée.

_____Il éclata de rire, il avait oublié qu’il était à l’hôtel. Lui et les autres membres de NEWS, son groupe de musique, étaient dans un hôtel d’Osaka pour toute la semaine à cause des diverses activités qui se déroulaient là-bas pour chaque membre. Il abandonna son livre à contrecœur et quitta son lit pour aller ouvrir. Il se retrouva face à Tegoshi qui entra sans permission en se plaignant :

_ Je m’ennuiiiiiie Shigeeeeee…
_ Et c’est à moi que tu viens dire ça ? demanda le concerné, un sourire amusé sur le visage, tout en rejoignant son lit et son livre qui l’attendaient.
_ On peut pas aller se balader ? Tous les deux ? Je sais que t’aimes prendre des photos, c’est l’occasion d’immortaliser dans ton appareil ta ville natale !
_ Je croyais que tu n’aimais pas la pluie, fit Shigeaki en jetant un coup d’œil dehors.

_____Tegoshi regarda par la fenêtre de la chambre et grogna.

_ Pourquoi tu n’es pas avec Massu ? Vous êtes toujours ensemble… Vous n’avez pas l’air de vous ennuyer tous les deux, continua Shigeaki en se replongeant dans la lecture de son livre.
_ Massu a une journée chargée aujourd’hui, il fait la promo de son drama « Rescue », soupira Tegoshi.
_ Et Ryo ?
_ Il me semble qu’il a une émission à faire avec les Kanjani8. Et avant que tu ne continues, reprit Tegoshi exaspéré, Koyama et Yamapi sont partis faire du shopping.
_ Leur shopping tombe à l’eau là, pouffa Shigeaki.
_ Quel jeu de mot pourri… rit Tegoshi.

_____Ils arrêtèrent de rire et le silence retomba dans la chambre. Silence qui fut ponctué par les soupirs de mécontentement de Tegoshi. Shigeaki comprit bien vite qu’il n’aurait pas la paix désirée pour lire son bouquin, alors il acheva la phrase qu’il était en train de lire, marqua sa page et se tourna vers Tegoshi qui s’était installé entre temps sur le second lit de la chambre, celui de Keiichiro puisque Shigeaki partageait sa chambre avec ce dernier.

_ J’ai compris, j’ai compris. On va passer l’après-midi tout les deux, dit Shigeaki. Mais qu’est-ce qu’on va faire ?
_ VRAI ??? Merci Shige ! Tu sais, j’y pense ! On a pas besoin d’aller dehors pour prendre des photos, on peut les faire ici ! s’exclama Tegoshi.
_ Il n’y a pas grand-chose à photographier ici, à part toi et moi… Et comme je prends les photos, tu devras poser. Ok ?
_ J’ai l’habitude, t’inquiète ! fit-il en se relevant brusquement du lit, tout souriant.

_____Alors que Tegoshi réfléchissait à sa future pose, Shigeaki alla chercher son appareil photo dans sa valise. Lorsqu’il releva la tête de ses affaires, il vit Tegoshi assis en tailleur sur le lit voisin, un sourire radieux sur le visage. Shigeaki le prit immédiatement en photo.

_ Je ne te cache pas que tu as un sourire magnifique, fit Shigeaki impressionné, en regardant le résultat de sa photo. Mais, soyons réalistes, les jeunes de nos jours ne veulent plus de sourires ! Ils veulent de la chair ! Des abdos, des pectoraux ! s’exclama-t-il en éclatant de rire.
_ Ok papy ! Alors, c’est parti ! fit Tegoshi en enlevant son haut.

_____Shigeaki siffla, admiratif. Le torse de Tegoshi était une merveille qui n’avait rien à envier aux autres. La séance photo continua sous les rires. Shigeaki se contentait, au départ, de photos simples dans lesquelles deux éléments avantageux du corps de Tegoshi étaient mis en valeur : Son sourire et son torse. Il n’y avait pas de pose prédéfinie. Il n’en avait pas besoin pour rendre la photo magnifique. Mais bientôt, Shigeaki lui demanda de se mettre dans telle ou telle position, ce que Tegoshi faisait sans rechigner. Il trouvait même cela amusant. Il n’était soumis à aucun stress ; ni à celui des photographes pressés d’en finir rapidement, ni celui des projecteurs qui l’aveuglaient à moitié. Il faisait ce dont il avait envie, il riait avec Shigeaki de temps en temps… Bref, il s’amusait. Soudain, un soupir le sortit de sa rêverie, alors qu’il était accoudé à la fenêtre de la chambre.

_ Tegoshi, ton boxer ! beugla Shigeaki.

_____Tegoshi le regarda sans comprendre. Il baissa les yeux jusqu’à observer son boxer qui dépassait légèrement de son pantalon. Encore plus perdu, il pencha sa tête sur le côté et interrogea Shigeaki du regard.

_ La photo est sublime ! L’expression mélancolique de ton visage quand tu regardes par la fenêtre, j’aime beaucoup ! En plus, je l’ai prise en noir et blanc… Elle était magnifique ! La pièce est plutôt sombre, mais la lumière qui vient de la fenêtre éclaire juste ton corps… déclama Shigeaki, passionné.
_ Shige, SHIGE ! Je crois que j’ai compris. Mais qu’est-ce que mon boxer vient faire là-dedans ? l’interrompit Tegoshi avec une pointe d'amusement dans la voix.
_ Il gâche la photo ! Si tu regardes cette photo, on a l’impression de voir… Un ange, un truc du genre, fit Shigeaki précipitamment en se rendant compte du qualificatif qu’il venait d’employer. Et là, le boxer qui dépasse de ton pantalon, c’est la débauuuuuche ! se lamenta-t-il. Ça casse tout à l’image de pureté que tu donnes !
_ Mais il est très beau mon boxer ! protesta Tegoshi, indigné.
_ J’en sais rien, j’le vois pas en entier, répliqua Shigeaki, vexé. Le fait est…
_ Tu vas voir, grommela Tegoshi en enlevant son pantalon.

_____Shigeaki s’interrompit et regarda son ami se déshabiller. Il songea avec amusement que celui-ci s’emportait bien vite. Tegoshi jeta son pantalon à l’autre bout de la pièce et regarda Shigeaki, un air satisfait et sûr de lui collé au visage.

_ Magnifique boxer… noir, en effet, fit Shigeaki ironique.
_ Bizarrement, tu n’es jamais ironique quand c’est exactement le même que Yamapi ou Ryo porte hein. Je dirai même le contraire, glissa Tegoshi, mine de rien.
_ PARDON ??? hurla Shigeaki, choqué.

_____Tegoshi éclata de rire devant la mine de son ami. Shigeaki, après s’être remis du choc du sous-entendu du benjamin, se mit à rire également. Mais il reprit vite contenance quand il vit Tegoshi se diriger vers l’endroit où il avait jeté son propre pantalon.

_ Attends attends, reste en boxer.
_ Tu vois qu’il est beau, souffla Tegoshi. Dis au fait, ces photos… Tu ne les montres à personne hein ?
_ Si par « personne », tu entends des milliers de fans auxquelles j’aurais vendu des photos de toi à moitié nu à la plus offrande… Effectivement, je ne les montrerai à personne.

_____Tegoshi le regarda mi-horrifié, mi-interrogatif. Shigeaki exagérait, il s’en doutait bien, mais il avait peur que son aîné les montre à leurs amis. Il n’en avait pas honte seulement… Il voulait que cela reste entre Shigeaki et lui, comme une promesse d’amitié, ou un souvenir de cette bonne après-midi qu’ils avaient passé ensemble.

_ Ne t’inquiète pas va ! fit Shigeaki en lui tapant l’épaule. Je ne comptais pas les montrer à l’origine, sauf si tu m’avais demandé le contraire. Ce sera notre secret !

_____Tegoshi le remercia d’un signe de tête en souriant. Le shoot continua comme s’il ne s’était rien passé, seulement, les photos devinrent plus osées, plus sensuelles. Cela semblait logique puisque Tegoshi posait à moitié nu, couché de surcroît sur le lit de Keiichiro. Ce n’était plus les photos innocentes du début. L’expression du visage de Tegoshi changea et il se fit plus aguicheur, plus taquin. Il s’amusa même à passer sa langue sur ses lèvres, dans un geste purement provocant, tout en caressant négligemment le bas de son ventre.

_ Je n’ai plus d’idées… avoua Tegoshi, tristement en se redressant.
_ Je vois ça, les dernières photos se ressemblent, fit Shigeaki en observant les captures prises peu de temps auparavant.
_ À moins que… commença Tegoshi.

_____Quelque chose vola au travers de la pièce et attira l’attention de Shigeaki qui était, jusqu’à présent, focalisée sur son appareil. Il remarqua que Tegoshi se tenait devant lui, complètement nu, et que l’objet volant n’était autre que le boxer du concerné qui avait rejoint son pantalon.

_ Des photos de nu ? demanda Shigeaki, impressionné de l’audace de son ami. Tu n’es pas pudique ?
_ Bah Yamapi l’a bien fait lui… Puis Shige, tu m’as déjà vu nu plusieurs fois, dans les bains publics.
_ C’est vrai, consentit Shigeaki. Mais Yamapi l’a fait dans un cadre professionnel. Je doute qu’il ait déjà fait ce que tu fais…
_ Peu importe. De toute façon, ça restera entre toi et moi non ?

_____Shigeaki acquiesça. Il demanda alors à Tegoshi de se placer dos à lui, face au bureau situé à l’opposé des lits. Il prit une photo et s’arrêta. Il détailla le corps qui lui faisait face. Comme le torse, le dos était parfait. Musclé, sans imperfection. Le regard de Shigeaki descendit lentement jusqu’à la chute de reins si gentiment offerte à sa vue. Sans retenue, son regard descendit encore plus bas et il détailla les fesses de Tegoshi. Plus il regardait et plus il sentait l’excitation monter. Tegoshi, intrigué de ne plus entendre le bruit caractéristique de l’appareil photo, se retourna à moitié pour observer Shigeaki. Il surprit ce dernier qui l’observait fixement de haut en bas, en s’attardant souvent sur ses fesses et il se retourna brusquement, dans sa position initiale, mortifié. Il se sentit subitement très embarrassé et se demanda comment se sortir de cette situation. Il avait deux possibilités : La première était qu’il se rhabille, mais avec le regard que Shigeaki lui lançait, il avait peur que ce dernier ne l’en empêche. La deuxième était qu’il s’échappe tout simplement, mais il se voyait mal traverser le couloir qui reliait leur chambre, nu comme un vers. Il inspira un grand coup. La tension de la pièce était montée d’un coup et il sentait le regard désireux, fiévreux de Shigeaki sur son corps. Puis, les secondes passèrent, et se sentir ainsi épié ne le gênait plus autant : cela commença même à l’exciter. Le fait que quelqu’un aime regarder son corps, jusqu’à en oublier sa passion, augmentait le rythme des battements de son cœur. C’était surtout le fait que la personnalité de quelqu’un, son regard, son attitude, change à ce point à cause de lui, qui le bouleversait. Il tenta alors de se remémorer le regard de Shigeaki. Il ne l’avait jamais vu comme ça. Il ne lui avait jamais semblé aussi beau. Son regard était voilé par le désir et ancré sur le benjamin. Il semblait perdu dans son monde de contemplation. Tegoshi ne l’avait jamais vu aussi masculin qu’au moment présent. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas que Shigeaki s’était levé. Le corps nu qui lui faisait face était devenu son obsession, il fallait qu’il le touche. Tegoshi sortit de ses pensées quand une vague de frustration envahit son corps. Il remarqua alors qu’il avait une érection plus que flagrante et qu’il n’avait rien pour la cacher. Il se colla contre le meuble, en espérant que le froid du bois fasse amoindrir son excitation mais au contraire, il le frôla simplement et il ne put contenir un gémissement. L’esprit de Shigeaki revint alors brusquement sur terre, quittant fantasmes et autres, lorsqu’il entendit Tegoshi gémir. Inquiet, il posa une main sur l’épaule de son vis-à-vis et lui demanda si ça allait. Tegoshi répondit par un hochement de tête frénétique. Tout ce qu’il voulait, c’était que Shigeaki le lâche. Rien que le contact de sa main sur son épaule, faisait frissonner tout son être. De plus en plus inquiet, Shigeaki n’enleva pas sa main et retourna Tegoshi face à lui. Le benjamin n’émit aucune résistance. Ses joues étaient entièrement colorées de rouge et Shigeaki parcourut le corps qui lui faisait face rapidement, pour chercher le problème. Ce n’est que lorsqu’il vit le dit problème, qu’il abandonna son inquiétude et se permit de rire. Tegoshi, piqué au vif car persuadé que Shigeaki se moquait de lui, se détacha brusquement de la main toujours posée sur épaule. Il se dirigea vers son boxer qu’il saisit au vol et qu’il remit vivement. Il allait faire de même pour son pantalon qu’il tenait dans sa main quand Shigeaki lui saisit le poignet au vol. Tegoshi comprit en un coup d’œil que le Shigeaki de tout à l’heure était de retour. Il se permit alors de détailler le visage de son ami, voyant que ce dernier faisait de même. Ses yeux à l’origine presque noirs semblaient l’être devenus totalement à cause de l’excitation qu’il ne contrôlait pas. Ils s’accordaient du coup parfaitement avec ses cheveux noirs coiffés en crête, lui donnant un air ténébreux. Air qui ne pouvait être que renforcé par son air sérieux. Pour la première fois de sa vie, Shigeaki lui sembla imposant, impressionnant. Tegoshi ne savait pas tellement pourquoi. Une chose qu’il savait bien en revanche, c’est qu’il avait envie de se rapprocher de ce corps qui lui semblait nouveau, il voulait le découvrir. Shigeaki ne lui en laissa pas le temps, il fit le premier pas. Il tira sur le poignet de Tegoshi qu’il tenait jusqu’à ce que ce dernier ne soit plus qu’à quelques centimètres de lui, jusqu’à ce que leurs corps se frôlent à peine.

_ Si je riais, murmura Shigeaki, la voix rendue beaucoup plus rauque par le torrent d’émotions qui le traversaient, c’est parce que je suis dans le même état que toi. Et depuis plus longtemps. Depuis que tu es nu en fait.

_____Leurs yeux ne se quittaient pas. Chacun avait la respiration saccadée, leur cœur battant trop vite pour eux. Leurs nez se touchaient, leurs souffles se mêlaient. À chaque inspiration trop profonde, leurs corps se frôlaient, un frôlement plus appuyé que celui déjà présent par leur proximité. Soudain, tous deux craquèrent, la présence de l’autre si près d’eux ne leur suffisait plus, il leur fallait un contact. Comme si le départ avait été donné, leurs mains s’envolèrent. Les deux mains de Shigeaki s’accrochèrent aux hanches de Tegoshi tandis que celles de ce dernier encadrèrent le visage de son ami pour le rapprocher toujours plus, alors que leurs lèvres ne faisaient déjà plus qu’un. Enhardi, Tegoshi caressa de sa langue les lèvres collées aux siennes qui s’ouvrirent immédiatement pour lui laisser l’accès. Sa langue trouva sa jumelle et elles s’enlacèrent, se caressèrent, refusant de se quitter. Mais il y eut un moment où les deux protagonistes furent à bout de souffle et ils durent se séparer. Pas de beaucoup, leurs corps étaient pressés l’un contre l’autre et ils étaient joue contre joue. Tegoshi murmura alors dans l’oreille de son ami, si proche de ses lèvres qu’il en profita pour en mordiller le lobe, faisant frémir Shigeaki par la même occasion :

_ Laisse-moi faire.

_____Sa voix d’une sensualité incroyable ne fit douter à aucun instant Shigeaki qui était prêt à faire tout ce que voulait le benjamin à condition qu’ils continuent ce qu’ils avaient commencé, voire plus. Tegoshi saisit Shigeaki par le col et recula. Ses jambes heurtèrent alors le lit de Keiichiro et il s’assit dessus. Il lâcha Shigeaki et s’allongea sur le lit, en fixant son aîné dans les yeux. Totalement envoûté par le regard que lui adressait Tegoshi, Shigeaki monta également sur le lit, à quatre pattes. Il se plaça au-dessus de Tegoshi et s’assit à califourchon sur le benjamin. Il saisit les poignets de ce dernier et les remonta au dessus de sa tête, tandis que leurs lèvres se rejoignaient pour la deuxième fois dans un baiser langoureux qui les excita plus qui ne l’étaient déjà, si cela fut possible.

_____Quelques temps auparavant, non loin de l’hôtel, sous un arrêt de bus plus précisément, se tenaient Keiichiro et Tomohisa, qui attendaient patiemment que la pluie passe, au grand damne du plus âgé des deux.

_ Yamapi, t’as vu comme ça tombe ? On ferait mieux de rentrer au lieu d’attendre ici. Ça va prendre des heures sinon, se lamenta Keiichiro.
_ NON ! beugla Tomohisa. Hors de question, mes cheveux vont friser !
_ Si tu savais comme ce que tu viens de dire est compromettant… Dis ça devant tes fans, et tu casses ta réputation basée sur ta virilité.

_____Tomohisa l’ignora. Keiichiro était exaspéré. Il tournait en rond depuis presque deux heures. Cela faisait en effet deux heures que lui et Tomohisa avaient quitté l’hôtel dans le but de faire une virée shopping. Mais le temps les en avait empêchés et devant l’averse qui s’était mise à tomber, ils s’étaient abrités à l’endroit sec le plus proche, soit l’abribus sous lequel ils étaient encore à présent.

_ Yamapi, on y va. L’hôtel n’est même pas à cinq minutes ! En plus, quand on va rentrer tu vas t’enfermer dans ta chambre, cheveux frisés ou pas ! fit Keiichiro qui s’impatientait de plus en plus.
_ T’as qu’à y aller tout seul, répliqua Tomohisa.

_____Keiichiro ne se fit pas prier. Il compta jusqu’à trois à voix haute, sous le regard appréhendant de Tomohisa, puis s’élança sous la pluie. Il en avait plus que marre, il voulait rentrer dans sa chambre, faire des conneries avec Shigeaki, aller manger avec Masuda, rire avec Tegoshi, discuter avec Ryo… Et aucune de ces actions n’était possible s’il restait sous son abribus. Alors qu’il courrait, il entendit Tomohisa hurler un « ATTENDS, ME LAISSE PAS SEUL ! ». Il ralentit et permit à son leader de le rejoindre. Ils coururent alors quelques secondes côte à côte quand soudain, Tomohisa lui barra la route de son bras.

_ On s’est trompé ! L’hôtel est dans l’autre direction ! cria-t-il pour couvrir le bruit de l’orage.
_ T’es sûr ? J’étais persuadé…
_ Fais-moi confiance !

_____Ils firent tous deux demi-tour et coururent plus vite encore. Le paysage urbain défilait sous leurs yeux, mais ils n’y firent pas attention. Ils avaient l’habitude d’aller à Osaka pour leur travail, mais c’était la première fois qu’ils se baladaient sans guide et qu’ils allaient dans cette partie de la ville. C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent quelques minutes plus tard devant un hôtel, complètement essoufflés, sous la pluie battante et le tonnerre qui grondait. Un détail clochait, cependant…

_ Yamapi, c’est pas notre hôtel ! cria Keiichiro, au bord du désespoir.
_ Oui, je vois ça, souffla Tomohisa affligé. Désolé.
_ Pas grave. Rah, si seulement Ryo ou Shige étaient là ! Ils l’ont habitée, cette ville ! Jamais là quand on a besoin d’eux !
_ On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. On a qu’à retourner à l’hôtel, on est sûrs maintenant que c’est à l’opposé.
_ Désolé Yamapi mais là, je ne cours plus, j’suis mort.
_ Je ne comptais pas courir non plus…
_ De toute façon, ton brushing est foutu et je ne t’avais jamais vu aussi frisé.

_____Tomohisa fit une grimace alors que Keiichiro éclatait de rire. Ils se dirigèrent vers l’hôtel en marchant. Lorsqu’ils l’atteignirent enfin, Tomohisa traversa en un éclair le hall et s’engouffra dans l’ascenseur le plus proche, suivit de près par Keiichiro. Arrivés à leur étage, ils se séparèrent pour rejoindre chacun leur chambre respective. Alors que Keiichiro sortait son pass, il interrompit soudainement son geste. « Shige doit être en train de lire » se dit-il, « je ne veux pas le déranger ». Il héla alors Tomohisa et passa le reste de l’après-midi dans la chambre de ce dernier.

_____Pendant que Keiichiro cherchait son pass, Shigeaki et Tegoshi étaient en train de s’embrasser. Pendant que Keiichiro interrompait son geste, Tegoshi libéra ses poignets de l’emprise de Shigeaki et glissa ses mains sous le tee-shirt de ce dernier. Et pendant que Keiichiro rejoignait Tomohisa, c’est le tee-shirt de Shigeaki qui rejoignait le sol.
_____Leurs lèvres s’étaient séparées mais leurs yeux s’accrochèrent et ne se lâchèrent plus. Ils se fixaient si intensément que chacun pouvait lire sans mal le désir qui habitait l’autre, rien qu’en regardant ses prunelles. Leurs mains se rejoignirent dans un seul but : Enlever le pantalon gênant de Shigeaki. Tandis qu’elles s’affairaient à défaire ceinture et boutons, elles se frôlaient. Les frôlements devinrent vite des caresses furtives, des caresses égarées. Ces caresses qui faisaient trembler et frissonner de la tête aux pieds leurs auteurs Le pantalon fut enlevé et comme les autres vêtements, il vola au travers de la pièce. Les yeux dans les yeux, Shigeaki rapprocha son visage de celui de Tegoshi et il l’embrassa. Un baiser simple, juste deux paires de lèvres qui se touchent, qui se pressent l’une contre l’autre. Ses mains s’appliquaient à caresser lentement, doucement, le torse de Tegoshi alors que celles de ce dernier n’allaient pas plus vite et s’affairaient à caresser le dos de son aîné. Puis, comme d’un commun accord, un accord muet, toutes les mains descendirent. Celles de Tegoshi étaient à présent sur la chute de rein de Shigeaki. Celles de Shigeaki étaient sur les hanches de Tegoshi. Plus les mains descendaient, plus le baiser devenait passionné. C’est toujours en parfaite synchronisation que les mains saisirent le boxer de l’autre. Ils stoppèrent le baiser afin de faciliter l’enlèvement du dernier vêtement qui séparait leurs corps mais le reprirent immédiatement lorsqu’ils furent totalement nus. Shigeaki, qui était toujours à califourchon sur Tegoshi, ondula alors des hanches et imprima une série de va-et-vient contre le bassin du plus jeune.
_____Soudain Tegoshi interrompit le baiser. Il peinait à respirer, il avait les joues rouges et sa respiration était sifflante. Tout son corps était en ébullition. Il ne voulait plus qu’une chose : Que son plaisir arrive à son apogée, bien qu’il n’y soit plus très loin. Il n’avait pas quitté Shigeaki des yeux. Il appela alors Shigeaki d’une voix faible et rauque mais terriblement suppliante. Une voix qui voulait tout dire. Un ton qui rendit fou Shigeaki. Un ton si sensuel. Le message était passé. De toute façon, Shigeaki ne pouvait plus tenir bien longtemps, il était à bout. À contrecœur, il se sépara du corps de Tegoshi. Le froid de la pièce l’envahit et il frissonna du contraste. Il n’avait qu’une envie : Rejoindre de nouveau Tegoshi. Il ouvrit brutalement le tiroir de la table de nuit qui se situait entre les deux lits. Tegoshi le regarda, interrogateur. Shigeaki prit son portefeuille, qu’il peina à ouvrir, et en sortit un préservatif. Il laissa tomber son portefeuille, après tout, c’était sa dernière priorité que de le ranger. Avec beaucoup de mal tant ses doigts tremblaient, il ouvrit le sachet du préservatif et le déroula sur son sexe. Il revint alors se lover sur le torse à Tegoshi et la chaleur enveloppa son corps.

_ J’ai confiance en toi, murmura Tegoshi. Je sais que tu ne me refileras rien.
_ Je m’en doute, dit Shigeaki, mais je n’ai pas fait les préliminaires nécessaires et je n’ai pas de lubrifiant.

_____Un rire secoua Tegoshi tandis que Shigeaki s’emparait des jambes du plus jeune pour les placer de part et d’autre de son bassin. Alors, le plus lentement possible pour éviter tout mal, Shigeaki pénétra Tegoshi. Le corps du benjamin se crispa immédiatement et il ouvrit la bouche en grand, comme pour une longue plainte muette. Shigeaki plongea alors son visage dans le cou de Tegoshi et y fit un suçon, histoire de laisser sa marque ou encore un souvenir de ce qui était en train de se passer. Il ne bougeait pas, il voulait que Tegoshi s’habitue à cette toute nouvelle sensation. Ses lèvres remontèrent le cou de Tegoshi et vinrent s’emparer du lobe d’oreille offert. Un gémissement parvint à son oreille et il se redressa. Ce fut le coup de départ. Il commença alors à mouvoir son bassin. Les mouvements étaient lents, doucereux. Leurs lèvres et leurs langues se rencontrèrent pour la énième fois. Une seconde fois, Shigeaki s’empara des poignets de Tegoshi pour les monter au-dessus de la tête du plus jeune. Cette fois-ci, il fit glisser ses mains dans celles du benjamin et entrelaça leurs doigts. Il entendit, il sentit plutôt, un soupir d’aise de la part de Tegoshi. Le rythme changea tout à coup. Ses coups de hanches devinrent plus rapides, plus brutaux. Le baiser devint fougueux. Chaque gémissement se perdait dans la bouche de l’autre. Soudain, Tegoshi se cambra. Un puissant orgasme traversa son corps et le fit monter au septième ciel. Il y monta si vite qu’il ne put s’empêcher de crier le prénom de son amant lorsqu’il jouit. Shigeaki atteignit l’orgasme lorsqu’il entendit le cri du benjamin. Jamais son prénom n’avait été prononcé ainsi, sur un ton pareil. Cette voix était devenue insolente tant elle était érotique. L’excitation de Shigeaki arriva à son comble et il jouit en criant lui aussi le prénom de son amant.
_____Une fois l’orgasme terminé, Shigeaki colla son front contre celui de Tegoshi. Ils restèrent un moment comme ça, pour reprendre leur souffle. Leurs yeux ne s’étaient toujours pas quittés et ils étaient restés dans la même position. Shigeaki se retira et se laissa tomber à côté de Tegoshi.

_ J’aimerai que tu restes, admit Shigeaki dans un murmure.
_ Et j’aimerai rester, avoua Tegoshi. Mais nous ne partageons pas la même chambre. Le temps presse en plus…
_ Ils ne vont pas tarder à rentrer oui. Je ne veux pas savoir ce qu’il se passerait s’ils nous trouveraient comme ça, fit Shigeaki en riant.

_____Les deux amis se levèrent et partirent à la recherche de leurs vêtements. Lorsqu’ils furent enfin habillés entièrement, ils se rapprochèrent tous deux et s’embrassèrent. Un long baiser, parce qu’ils savaient que ce serait le dernier de la journée.

_ Organisons-nous une autre après-midi, juste tous les deux, chuchota Tegoshi à l’oreille de Shigeaki en l’enlaçant.
_ Cette fois, on ne perdra pas de temps, rit Shigeaki.

_____Ils se séparèrent à contrecœur et Tegoshi quitta la chambre. Lorsqu’il referma la porte de la chambre et qu’il se retrouva dans le couloir, il fit face à Ryo.

_ Alors, cette journée ? demanda-t-il à son aîné.
_ Géniale. Épuisante, mais géniale. Je suis quand même content de retrouver le calme chez les NEWS, admit Ryo.
_ Je vais te laisser te reposer alors. On se retrouve ce soir, pour le dîner ?

_____Ryo acquiesça et partit rejoindre sa chambre. Lorsqu’il y entra et qu’il y découvrit Keiichiro en pleine discussion avec Tomohisa, il grogna :

_ Ah non, pas de squatteurs !
_ Ne t’inquiète pas, je retourne dans ma chambre, Shige a eu le temps de lire là.
_ Lire ? Ça m’étonnerait. J’ai vu Tegoshi sortir de votre chambre.

_____Keiichiro haussa les épaules et quitta la chambre après avoir salué ses amis. Lorsqu’il entra dans la sienne, il y découvrit Shigeaki allongé sur son lit.

_ Ça va ? J’te dérange pas ? Il est confortable mon lit ? demanda Keiichiro en riant.

_____Shigeaki sourit en repensant à tout ce que ce lit avait subi. Décidément, il ne pouvait pas laisser Keiichiro dormir dedans.

_ Ça t’ennuie si on échange ? Tu dors dans le mien et moi dans le tien ? demanda Shigeaki.
_ Il n’y a aucun problème, mais pourquoi ?
_ J’ai juste envie d’être plus près de la fenêtre, mentit Shigeaki.

_____Keiichiro s’allongea sur le lit qui était désormais le sien. Shigeaki observait le ciel par la fenêtre.

_ Tu as passé l’après-midi avec Tegoshi ? questionna Keiichiro, curieux.
_ Oh. Oui, répondit Shigeaki, évasif.
_ Qu’est-ce que vous avez fait ?
_ On a fait une séance photo.
_ Vous auriez dû nous prévenir ! J’étais avec Yamapi, on est rentré plus tôt puisqu’il pleuvait. Je pensais que tu lisais alors je ne suis pas venu te déranger. C’est dommage, ça aurait été plus amusant à quatre !
_ Oh, crois-moi, c’était déjà très sympa à deux, fit Shigeaki avec un sourire étrange.